Jean-Paul Delahaye, directeur général de l’enseignement scolaire, a remis sa démission le 30 avril. Son départ renforce les interrogations et les craintes sur les choix pédagogiques de Benoît Hamon.
Est-ce le refus de porter les réformes de Benoît Hamon qui a poussé Jean-Paul Delahaye à démissionner ? Il avait été nommé directeur général de l’enseignement scolaire, c’est à dire responsable de l’application des politiques éducatives du ministre de l’école primaire jusqu’au lycée, par Vincent Peillon. Jean-Paul Delahaye était à la fois très proche des mouvements pédagogiques, intime avec Vincent Peillon et parfaitement intégré dans la maison Education nationale où il était inspecteur général.
« Je veux saluer le grand directeur qu’il a été et le choix qu’il a fait de m’accompagner presque un mois de plus que prévu », nous a déclaré B. Hamon. Le ministre a confié que sa démission avait été proposée le 4 avril mais que JP Delahaye avait accepté de rester quelques semaines pour faciliter son installation rue de Grenelle. Mais , comme l’écrit Claude Lelièvre, un proche de JP Delahaye, « la perspective de devoir présenter lui-même le 5 mai un nouveau décret sur les rythmes scolaires détricotant sensiblement celui auquel il avait travaillé a fait le reste ».
« J’essaierai de m’inscrire dans les pas de Vincent Peillon à travers les réformes qu’il a engagées… Le chemin ouvert par Vincent Peillon doit continuer ». Dès son arrivée rue de Grenelle, Benoît Hamon n’a cessé de proclamer sa volonté de continuer la refondation entreprise par V Peillon. Mais le nouveau décret sur les rythmes, qui maintient 5 matinées de classe mais permet 6 heures de cours par semaine, est marqué par ces « assouplissements » vécus par certains comme des renoncements.
Tout le monde attend la nomination du successeur. » Je travaille à sa succession. Vous connaitrez très vite le nom de sa ou son successeur ». Benoît Hamon n’utilise pas le féminin au hasard. Les pronostics se portent sur la dynamique rectrice de Créteil, Florence Robine.
F. Jarraud