Unanimes les syndicats enseignants demandent la poursuite de la refondation. Mais comme celle-ci est encore largement en chantier, mettent-ils tous les mêmes attentes et les mêmes inflexions dans cette exigence ? Nommé pour appliquer le Pacte de responsabilité, le nouveau ministre devra probablement rapidement négocier l’application réelle de la refondation.
« Je salue le travail de Vincent Peillon de refondation et de transformation de l’Ecole », nous dit Frédéric Sève, secrétaire général du Sgen Cfdt. « On attend de Benoit Hamon qu’il poursuive ces chantiers et les approfondisse ». F Sève cite les nombreux chantiers qui restent à conclure ou à ouvrir cette année : les rythmes, l’éducation prioritaire, le métier enseignant, l’école du socle, la réforme du collège et celle du lycée. A propos des rythmes, il rappelle qu’il y a « un cadre légal » et demande que « le gouvernement tienne » quitte à réfléchir au financement. Le Sgen pose la question de la rémunération des enseignants. « Ca fait des années qu’on sacrifie les rémunérations à la politique éducative. On a un personnel sous payé. Il faut ouvrir le dossier des salaires ». Pour cela, « il faut revoir l’offre éducative. Il est clair qu’on n’ pas les moyens de faire tourner la réforme Chatel des lycées, par exemple. Donc il faut s’interroger sur le lycée ».
« On souhaite mettre en oeuvre ce que Vincent Peillon a lancé avec la refondation », nous a déclaré Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fsu. Elle demande à B Hamon de préciser les réformes lancées : programmes, rythmes, éducation prioritaire, métiers et d’ouvrir de nouveaux chantiers sur le collège, le L.P. « Toucher aux 60 000 postes serait un casus belli », précise-t-elle. « Le pacte de responsabilité va se faire aux dépens de l’investissement public. On souhaite que le budget de l’éducation reste sanctuarisé somme s’y est engagé le président ». Sur les rythmes, B Groison invite à « regarder ce qui se fait sur le terrain » et à « faire preuve de dialogue ».
Mais c’est une vraie lettre de mission que le Snes a envoyé à Benoit Hamon le 8 avril. Elle énumère les revendications du syndicat. Et marque sa présence auprès du ministre. ‘ La revalorisation de la rémunération des personnels du second degré et l’amélioration de leurs conditions de travail sont une urgence.. De nombreux points du plan d’urgence pour le second degré présenté par le SNES-FSU en 2012 au lendemain des élections présidentielles n’ont eu aucune réponse (remise à plat des reformes du lycée et en particulier celle de la voie technologique, suppression du LPC au collège, abrogation du dispositif ECLAIR…). Des réponses rapides doivent être mises en oeuvre. Le nouveau calendrier scolaire contesté par toute la communauté éducative prévoit pour l’année 2013/2014 une demi-journée de rattrapage le 11 juin et une pré-rentrée le 29 août 2014, mesures perçues par les personnels comme provocatrices, voire vexatoires, et totalement inefficaces. Le SNES-FSU vous demande d’abroger rapidement ces dispositions et de reprendre les discussions sur le calendrier scolaire triennal excluant toute mesure de rattrapage et pré-rentrée en août »
Au Se-Unsa, Christian Chevalier, secrétaire général, estime que » la priorité à l’Education ( a été) affirmée le 31 mars par le Président de la République. Cet engagement doit se concrétiser par la poursuite des réformes indispensables à notre système éducatif et le maintien des 60.000 emplois promis lors de la campagne de 2012″. Il attend notamment » des mesures éducatives et pédagogiques (aussi bien) que de nécessaires évolutions des conditions de travail et de rémunérations des personnels. La définition du socle commun et sa déclinaison dans les futurs programmes seront des indicateurs majeurs de la volonté de réformer l’Ecole de la République dans le sens de plus de justice sociale. Faute de quoi, l’habituel ripolinage tentera, une fois de plus, de faire illusion ».
La FCPE appelle aussi à la poursuite de la refondation. » Les parents d’élèves ont des attentes fortes sur plusieurs dossiers : les calendriers scolaires, les rythmes dans le second degré, la réforme des procédures disciplinaires, la place des parents et de leurs représentants à travers la définition d’un statut de délégué, la transformation du collège et du lycée, les nouveaux programmes scolaires et la formation des enseignants ».
F. Jarraud
Communiqué
http://www.snes.edu/IMG/pdf/a_m-le_minsitre_B-Hamon_courrier_du_SNES-[…]
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