La métropole parisienne verra le jour début 2016. Sa naissance bouleverse le paysage institutionnel et interroge particulièrement la place de la région. A Lyon, par exemple, la métropole s’est emparée des écoles et des collèges et lorgne sur les lycées. Le débat est engagé en Ile-de-France avec un essai de Pierre Marie de la Gontrie publié par la Fondation Jean Jaurès.
Pour elle, « loin de signer la fin de la Région, la création de la métropole du Grand Paris l’incite à réinventer son rôle, son action, ses compétences. Le deuxième projet de loi de décentralisation qui sera présenté en 2014 devant le Parlement doit lui en donner l’occasion ». Elle souhaite une région élargie à la réalité de sa perception humaine et de son influence économique.
Pour elle, la région deviendrait le chef d’orchestre de la « chaîne de la connaissance », couvrant tout le secondaire et le supérieur. « la Région doit voir ses compétences renforcées, avec notamment l’orientation scolaire et professionnelle mais aussi la gestion des collèges (aujourd’hui confiée aux départements) pour plus de cohérence, du secondaire à l’enseignement supérieur et à l’apprentissage, jusqu’à la formation continue. Cette nouvelle cartographie scolaire optimiserait la mise en réseau des établissements, la fluidité des parcours, l’adéquation des offres éducative et de formation ».
La question du redécoupage des compétences est bien posée par l’Association des régions de France. François Bonneau, le responsable des lycées à l’ARF, « ne pense pas qu’il faille bouger les équilibres de responsabilité des collectivités par rapport aux niveaux d’enseignement. Pour Henriette Zoughebi, vice présidente de la région Ile-de-France en charge des lycées, trop charger les régions nuirait à la démocratie. « Je crois à la démocratie. Je pense que rencontrer les jeunes et construire avec eux est enrichissant mais aussi efficace. La région a la charge de 471 lycées. Il y a plus de 1000 collèges en Ile-de-France. Si on nous donne la charge de l’ensemble on ne pourra plus donner que des réponses technocratiques. C’est la technostructure qui aura la main sur l’éducation ».
Indirectement c’est bien l’avenir des établissements secondaires, celui du projet dune « école du socle », associant école et collège, qui est posée par l’arrivée des métropoles. En fait on mesure que l’avenir du système éducatif va se jouer en grande partie sur une mesure qui parait pour le moment très éloignée des citoyens et particulièrement des premiers intéressés : les enseignants. Il est temps que le débat s’engage.