« Il était une fois… » Le petit chaperon rouge raconté aux grandes sections : c’est toujours un moment d’extrême attention, d’effroi et de soulagement. L’application « lil red » fait durer le plaisir. Pas de texte, pas de narrateur ici, juste des images et des bulles dans une version graphique quelque peu différente des versions traditionnelles, bourrée de clins d’oeil. Les enfants l’ont explorée en autonomie avec ravissement.
Comprendre
Nous nous sommes arrêtés avec mes élèves à ces bulles : qu’est-ce qu’elles veulent dire ? Qui les dit ou les pense ? (Les images ont été présentées coupées au maximum autour des bulles pour que le questionnement s’appuie sur le sens de la bulle et non sur le contexte.) Pour les enfants, d’emblée, si l’on voit un personnage dans une bulle c’est qu’il est l’auteur du message ! Différencier celui qui parle et celui dont on parle demande une compréhension fine que nous allons construire ensemble.
À chaque bulle, nous cherchons d’abord le sens du message dessiné puis quand tout le monde semble d’accord quels personnages pourraient en être l’auteur. Ils peuvent être plusieurs. L’observation de l’image entière valide (ou pas) notre recherche. Petit à petit, les enfants manipulent le langage avec plus d’aisance : dialogues, personnages, contexte du récit sont évoqués, mis en relation. Ils prennent leur distance par rapport au conte, à leur propre émotion, pour analyser ce langage, en affiner la compréhension.
Exercer sa compréhension
Atelier Logico : Les enfants associent maintenant différentes bulle à un personnage au sein d’un atelier échelonné, de bulles très explicites à des bulles complexes qu’ils doivent associer au nom des personnages. On peut voir ici des vidéos d’enfants en activités sur deux niveaux de difficultés différents :
Atelier du dessin manquant : Un nouvel atelier clôt ce travail sur la compréhension. Les élèves doivent retrouver sur l’application une page précise où figure un dessin manquant. Lorsqu’ils l’ont trouvée, ils dessinent sur leur fiche l’élément retrouvé : oiseau, champignon… Cette page se situe-t-elle avant ou après celle présente à l’écran ? En naviguant sur l’application, ils affinent leur compréhension de la chronologie du conte (voir cette vidéo https://vine.co/v/hUwWQ6pmnK1 )
Créer, enregistrer les dialogues dans un ebook
Trois étapes pour cette dernière phase : – 1) Création d’un ebook en collectif, avec l’enseignant – 2) Création autonome par 2, pour les enfants volontaires – 3) Reprise du «premier jet» lors de l’accueil (enseignant + auteurs). En collectif, avec les 10 élèves de grande section, nous créons et enregistrons les dialogues sur des images clés du conte, extraites de Lilred. Des images sans bulles pour laisser les enfants créer les dialogues en fonction de l’histoire (et de leur inspiration).
Il ne s’agit pas ici de récitation mais de re-création de répliques, de « manipulation » de langage en cohérence avec le conte. L’enfant se souvient de l’histoire et ré-invente les dialogues à la hauteur de ses compétences. Bien sûr, on retrouve certaines répliques réjouissantes « Oh, grand-mère, comme tu as… ». Cette vidéo présente un exemple de réplique inventée : https://vine.co/v/h2E0WAlqYFJ
Les élèves qui le souhaitent se sont ensuite enregistrés par deux, en autonomie. Certains ont rencontrés quelques difficultés techniques : Comment éliminer un son pour recommencer, retrouver l’image qu’on a supprimée par erreur, comment se faire entendre parfois dans le brouhaha de la classe. Dans cette situation complexe, les enfants ont du résoudre différents problèmes : – Il faut s’entendre, coopérer avec l’autre pour partager, alterner les répliques. – Comment placer les répliques, le logo son sur le livre ? À quel endroit placer la première réplique, les suivantes ? (respect du sens de lecture). Dans cette première mouture, deux élèves enregistrent exactement la même réplique https://vine.co/v/h0uvaiVAPIg
Nous avons repris ces « premiers jets » avec leurs auteurs, en début d’après-midi, durant l’accueil. Un troisième temps avec l’enseignant pour écouter, analyser, améliorer, enrichir les productions.
Réseau d’albums… papier !
Durant toutes ces activités, nous avons lu des albums différents du chaperon rouge, inspirés de Grimm ou Perrault.
Christine Lemoine