Le 16 janvier les premiers cours en ligne, Moocs, français débuteront. Mais dès le 14 janvier, Geneviève Fioraso présente les 25 premiers cours et les nouveaux Moocs qui seront prochainement accueillis sur la plateforme France Université Numérique. Elle fait connaitre les mesures prises pour développer ces nouveaux supports d’enseignement.
Plus de 80 000 personnes se sont inscrites pour suivre les 25 premiers Moocs, affirme le ministère de l’enseignement supérieur. Un nombre bien faible par rapport aux grandes machines américaines qui peuvent réunir plusieurs millions d’inscrits. Faire entrer les universités françaises dans la compétition internationale est le premier défi lié aux Moocs. Alors que plusieurs millions d’étudiants changent de pays chaque année, les Moocs sont aussi des vitrines d’une offre universitaire française sur un marché mondial du supérieur.
L’autre enjeu des Moocs c’est la démocratisation de l’enseignement supérieur. Or tous les enseignants savent bien qu’il ne suffit pas de proposer des contenus d’enseignement pour que les apprentissages se fassent. C’est sans doute moins vrai dans les sommets du supérieur. Par contre les jeunes qui entrent en universités sont souvent loin de pouvoir travailler en autonomie.
Une étude réalisée sur les Moocs de l’université d’Edimbourg a établi que » seulement 12% des étudiants inscrits ont passé avec succès l’ensemble des évaluations ». Une efficacité faible mais qui doit tenir compte du fait que les MOOCS de l’université d’Edimbourg ont attiré plus de 300 000 étudiants ce qui est considérable. Ce que relève l’étude c’est la très forte hausse du volume de travail des enseignants qui » passe du simple au double ». « L’aspect autogéré d’un Mooc s’avère trompeur, car une fois le cours initié, il demande en fait d’avantage de temps à ses administrateurs. A titre d’exemple, le rythme requis de huit heures par semaine pendant les cinq mois de préparation du cours de e-learning a quasiment doublé pendant les cinq semaines du programme ». L’étude revient aussi sur la pédagogie utilisée : il faut moins de cours vidéo et finalement davantage d’enseignement a distance traditionnel même si cela ne plait pas aux étudiants.
Aussi , plus que les Moocs, ce sont les dispositifs d’accompagnement des étudiants qu’il va falloir surveiller. Les Moocs peuvent peut-être dégager quelques économies dans les cours magistraux. Ils devraient par contre nécessiter davantage d’emplois d’un genre nouveau d’encadrement des étudiants si on veut les rendre efficaces. Voilà un nouveau défi pour lequel G Fioraso avait prévu des emplois. Seront ils en nombre suffisant ?
François Jarraud