« Je suis un jacobin… Mais c’est un bilan collectif. Le travail avec les autres porte ses fruits ». Présentant les bons résultats de son programme contre le décrochage, Vincent Peillon a joué de deux registres mettant en avant tantôt les pratiques pédagogiques liées à l’éducation nationale tantôt les actions de ses partenaires. Une attitude qui a sa racine dans les actions régionales déjà bien installées. Mais qui anticipe sur la future loi sur la formation professionnelle.
Dans la lutte contre le décrochage l’action régionale est déjà indispensable. Au plus proche du terrain les régions disposent des réseaux d’associations et d ‘entreprises qui peuvent aider au raccrochage des jeunes. Elles sont un puissant soutien pour les structures éducatives comme le smicro lycées. « Je suis enseignante au micro lycée de La Courneuve », nous a confié A Mauroy, déléguée générale de la Fespi. « Je vois bien que la collaboration avec la région fonctionne et permet de faire beaucoup de choses ».
Mais la situation va évoluer avec la loi sur la formation professionnelle qui sera présentée en conseil des ministres le 22 janvier 2014. Le projet de loi accorde aux régions des compétences en matière d’orientation et de formation initiale différée pour les décrocheurs. L’orientation est partagée avec l’Etat qui a en charge celle des élèves et des étudiants dans le cadre du service public régional d’orientation. C’est la région qui pilotera la formation des décrocheurs et leur insertion professionnelle.
C’est cette perspective qui a pesé visiblement à Vincent Peillon tout au long de la journée du 8 janvier. Il lui fallait à la fois affirmer l’intérêt de cette collaboration fructueuse avec les partenaires de l’éducation nationale et rassurer ses propres troupes sur leur place dans le futur dispositif.
François Jarraud