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Jean-Yves Rochex : Six questions sur la réforme de l’éducation prioritaire
Professeur émérite de sciences de l’éducation à l’université de Paris
8, fondateur du réseau Reseida, Jean-Yves Rochex est l’auteur d’ouvrages marquants sur les politiques d’éducation prioritaire. Il analyse la réforme de l’éducation prioritaire porte par JM Blanquer et N Elimas. Pour lui la réforme de la politique d’éducation prioritaire vise à éliminer la dimension sociale des politiques éducatives. |
Education prioritaire : Faibles lueurs sur les contrats locaux d’accompagnement
Les contrats locaux d’accompagnement (CLA) sont la pièce maitresse de la réforme de l’éducation prioritaire protée par N Elimas. Ils seront
expérimentés à la rentrée dans 3 académies. Jusque là , N Elimas a été très évasive, voire contradictoire, sur le financement ce ces CLA et sur les critères d’attribution. La question, portée à l’ordre du jour du comité technique ministériel du 9 février, n’a pas vraiment clarifié les choses. |
La FSU lance un appel pour l’éducation prioritaire
« Nous sommes dans la volonté de préserver une politique de
territoire ». En présentant les résultats des Etats généraux de l’éducation prioritaire que la FSU a tenus dans les départements et, le 28 janvier, au niveau national, Benoît Teste, secrétaire général, marque l’opposition nette de sa fédération à la réforme de l’éducation prioritaire lancée par JM Blanquer et N Elimas. La FSU dénonce « un abandon d’une partie de la jeunesse et un renoncement à la volonté politique d’une démocratisation des savoirs ». |
Le flou reste sur le financement de la réforme de l’Education prioritaire
Après un cafouillage devant le Sénat en décembre dernier, Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, devait apporter des précisions sur le financement de la réforme de l’éducation prioritaire. Intervenant le 20 janvier devant la Commission de l’éducation de l’Assemblée nationale, elle n’a pas levé toutes les ambiguïtés. Si elle assure que la réforme n’est pas financée sur les crédits dévolus aux Rep et Rep+ et qu’elle ne touchera pas à la rentrée aux cartes des Rep et Rep+, N Elimas n’est pas capable de fixer le coût de la réforme et de dire d’où vient l’argent. Elle annonce aussi une réforme des fonds sociaux et des bourses scolaires.
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2020
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Trois ministres et un enterrement
« Ce rapport est un début pas un aboutissement ». Jean-Michel Blanquer présentait le 5 novembre, avec Gabriel Attal et Julien Denormandie, ministre de la Ville, le rapport réalisé par Pierre Mathiot et Ariane Azéma. Chargés d’une mission « Territoires et réussite », P Mathiot et A Azéma réduisent dans leur rapport l’éducation prioritaire aux seuls réseaux Rep+. Avec les Rep, la prime Rep disparaitrait. Les recteurs disposeraient de moyens qu’ils affecteraient à leur guise entre établissements défavorisés, ruraux ou isolés. Si JM Blanquer prend garde d’affirmer « qu’aucune décision n’est prise aujourd’hui », le rapport Mathiot Azéma, qui vient après plusieurs autres, pourrait être appliqué dès 2021. C’est la France défavorisée qui perd des moyens. C’est aussi la France des minorités qui est visée par celle des terroirs.
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Quels moyens pour la réforme de l »éducation prioritaire ?
Interrogée par la commission de l’éducation du Sénat le 2 décembre, Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, entretient le flou sur les moyens donnés à la réforme des Rep. Rien n’est clair : ni le critères d’entrée dans la nouvelle éducation prioritaire, ni l’existence même de moyens supplémentaires pour les expérimentations. L’hypothèse d’économies réalisées sur le dos de l’éducation prioritaire sort renforcée de cette audition.
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La suppression des Rep est en marche…
Dans un entretien donné au Parisien, Nathalie Elimas, secrétaire d’Etat à l’éducation prioritaire, annonce une expérimentation dans 3 académies dès 2021 du remplacement des Rep par un contrat entre rectorat et établissements. Dès 2022 la carte des Rep pourrait être supprimée. Empêtré dans le scandale d’Avenir lycéen, le ministère accélère sa réforme de l’Education prioritaire. Avec deux enjeux : les crédits destinés aux Rep qui pourraient servir d’autres établissements et une autre politique de rémunération des enseignants et l’entrée de l’enseignement catholique dans un dispositif plus rémunérateur, comme le secrétaire général de l’enseignement catholique l’a annoncé en septembre 2020. Selon la Cour des Comptes, la politique d’éducation prioritaire est la seule politique nationale de lutte contre les inégalités sociales. C’est cet enjeu là aussi qui est visé.
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Marc Douaire : « Un escamotage plus qu’une politique d’éducation prioritaire »
Regroupant de nombreux acteurs de l’éducation prioritaire, l’association OZP est incontournable sur cette question. Au point d’être reçue le 5 octobre par N. Elimas. Marc Douaire, son président, réagit à l’annonce de suppression de la carte des Rep par la secrétaire d’Etat dans Le Parisien. Pour lui il s’agit d’un « escamotage » de la politique d’éducation prioritaire.
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L’enseignement catholique devrait bénéficier de la nouvelle éducation prioritaire
« Jean-Michel Blanquer m’a renouvelé son accord ». A peine a t-il bénéficié, grâce à la loi Blanquer, de la prise en charge de ses maternelles, que l’enseignement catholique se positionne pour tirer parti de la réforme de l’éducation prioritaire. En présentant la rentrée de l’enseignement catholique, le 24 septembre, Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, a axé son discours sur la solidarité. Sur un ton très ferme, il a annoncé l’entrée de l’enseignement catholique dans la nouvelle politique d’éducation prioritaire que JM Blanquer va mettre en place. L’enseignement catholique pâtit de la crise économique qui lui fait perdre des familles (- 9000 élèves). Alors que la loi Blanquer prévoit la prise en charge de ses maternelles, il demande de nouveaux soutiens. A l’Etat le bénéfice des financements de l’éducation prioritaire. Aux collectivités locales, celui des aides pour les frais de restauration.
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Le Se-Unsa contre l’ouverture au privé
» Les craintes sont fortes de voir se diluer les moyens de l’éducation prioritaire et disparaître la reconnaissance accordée aux personnels qui travaillent actuellement dans les Rep », estime le Se Unsa suite à l’annonce d’expérimentation des contrats locaux d’accompagnement dans 3 académies. » Le SE-Unsa rappelle qu’une carte nationale des Rep est compatible avec une gestion décentralisée des moyens et une allocation progressive. Elle permet une gestion de proximité adaptée aux réalités du terrain tout en fixant un cadre national qui assure un traitement équitable des personnels. Le SE-Unsa n’acceptera pas que les contrats locaux d’accompagnement soient pris sur l’enveloppe de l’éducation prioritaire. Il n’acceptera pas non plus que des établissements privés tentent de bénéficier de ces contrats aux dépens du Service public d’éducation ». Lors de sa conférence de rentrée, le secrétaire général de l’enseignement catholique a souligné qu’il a l’accord de M Blanquer pour l’entrée d’établissements catholiques dans la nouvelle éducation prioritaire. Entrée que le flou des critères devrait permettre.
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Retrouvez toute l’enquête OZP
« Le temps de l’éducation prioritaire relève du temps long. Il repose sur la cohérence et la continuité du projet de réseau et des pratiques éducatives et pédagogiques engagées. Cela requiert à la fois une adhésion aux valeurs portées par le projet et une stabilité de l’ensemble des acteurs ». L’OZP publie la fin de son évaluation de la refondation de l’éducation prioritaire. « L’éducation prioritaire repose sur le principe de l’éducabilité de tous et la volonté de conduire à la réussite l’ensemble des élèves. Ces principes sont mis en œuvre dans le cadre d’une démarche professionnelle collective qui se traduit par un projet de réseau. Ceci constitue donc une culture professionnelle partagée qui doit être requise pour pouvoir exercer dans le réseau ». L’association souhaite une sanctuarisation des ressources de ces réseaux. « La réalisation du projet de réseau requiert la stabilité des ressources supplémentaires accordées à l’éducation prioritaire. Ces ressources concernent à la fois les taux d’encadrement plus favorables, un meilleur accueil des enfants de moins de trois ans, le maintien de tous les postes spécifiques du réseau : coordonnateur, enseignants supplémentaires, formateur REP+, remplaçants pour assurer les temps libérés pour le travail collectif, la formation et les relations avec les parents. L’éducation prioritaire doit occuper une place… prioritaire dans les choix de gestion des recteurs et des DASEN notamment en termes de dispositifs de formation, de nominations et d’octroi de personnels de remplacement. » L’ensemble de l’enquête est maintenant disponible en un seul fichier.
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P Mathiot et A Azema réussissent leur audition à l’Assemblée nationale
Présentant le 29 janvier leur projet de réforme de l’éducation prioritaire, P Mathiot et A Azema ont rencontré peu de critiques de la part des députés de la commission de l’éducation de l’Assemblée , plutôt séduits par l’idée d’une distribution territoriale des moyens de l’éducation prioritaire. Les questions de l’opposition ont été noyées par le flot de louanges de la majorité. Cependant quelques faits émergent de cette rencontre
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Une politique contre les inégalités ?
Prenez les meilleurs spécialistes de la question et demandez à Marc
Bablet et Annie Tobaty de coordonner leurs participations. Cela donne le numéro 164 c’Administration & éducation sur l’éducation prioritaire. JY Rochex, B Lejeune, JP Delahaye,P Picard, L Heurdier, S Cèbe, A Armand, E Bautier, C Ben Ayed, M Douaire, A Boissinot, pour n’en citer que quelques uns, enrichissent ce numéro qui fait événement. Il propose ainsi une vision complexe, diverse, un kaléidoscope de l’éducation prioritaire, vue du moins au niveau des experts et des responsables. |
4 questions à un coordonnateur Rep+
Qu’est-ce qui doit être amélioré dans l’éducation prioritaire ?
Didier Martin, coordonnateur d’un réseau Rep+ dans la banlieue d’une grande agglomération, montre ce que donnent les changements de politique sur le terrain et ce qu’il faudrait pour améliorer les résultats. Il pointe notamment le turn over chez les pilotes de réseau, souvent très ignorants de l’éducation prioritaire pour qui elle n’est qu’un tremplin pour leur carrière. |
L’analyse du Snuipp Fsu
C’est une des impasses du numéro 164 d’Administration & éducation. La
revue ne donne pas la parole aux syndicats. Chacun a pourtant une vision différente de la politique d’éducation prioritaire. Nous avons choisi le Snuipp parce que l’école primaire est plus touchée par la nouvelle politique menée par JM Blanquer que le second degré et parce que c’est le premier syndicat de ce niveau. Nous lui avons demandé de lire ce numéro et de réagir aux choix effectués dans Administration & éducation. |
La réforme 2018-2019
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Un nouveau rapport sénatorial détricote l’éducation prioritaire
« La ruralité est absente des statistiques de l’éducation nationale. Le critère territorial n’est pas pris en compte dans la politique de priorisation de l’éducation nationale ». Chargés d’une mission sur « les nouveaux territoires de l’éducation », les sénateurs Laurent Lafon (UDI) et Jean-Yves Roux (PS) publient le 16 octobre un rapport qui propose de nombreux changements dans le fonctionnement de l’Education nationale. On retiendra la fin de la politique de labellisation de l’éducation prioritaire, la disparition des anciennes académies au profit des régions académiques et l’augmentation des pouvoirs de gestion des recteurs et Dasen. Des idées qui circulent dans d’autres rapports : Brisson Laborde sur le métier enseignant, celui de la Cour des comptes sur l’éducation prioritaire et, d’après des indiscrétions, dans le rapport Mathiot Azéma sur l’éducation prioritaire que le ministère n’a pas encore publié. Tout semble converger vers un but et peut-être une annonce prochaine : la fin de la politique nationale d’éducation prioritaire.
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Les cités éducatives face aux enseignants de l’OZP
« Comment mobiliser les enseignants si le discours ministériel est évanescent ou s’il remet en cause l’éducation prioritaire ? » Le 16 octobre, Vincent Léna, coordinateur national des Cités éducatives, s’est prêté à un échange durant deux heures avec des enseignants réunis par l’Observatoire des zones prioritaires(OZP), une association d’acteurs de l’éducation prioritaire. L’échange a suivi une géométrie rigoureuse. Venu parler d’horizontalité et de projet partagé, Vincent Léna s’est heurté aux témoignages de verticalité dans les relations entre l’Education nationale, les principaux (coordonnateurs locaux des cités) et les enseignants. Le projet gouvernemental, venu de la politique de la Ville, souffre du management actuel de l’éducation nationale.
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France Stratégie veut revoir la labellisation
« Le débat sur la juste labellisation des écoles doit être réouvert ». Alors que le ministre de l’éducation nationale doit décider cette année de l’avenir de l’éducation prioritaire, France Stratégie, un service du premier ministre, propose de revoir les critères d’affectation des moyens pour le premier degré. Dans une nouvelle étude, France Stratégie, évoquant notamment le cas des écoles « orphelines », estime qu’il faut revoir les critères d’affectation des moyens « pour mieux garantir que les écoles défavorisées bénéficient effectivement de moyens supplémentaires ». Une étude qui vient après un rapport de la Cour des comptes allant dans ce sens.
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Éducation prioritaire : Quels objectifs poursuit le gouvernement ?
Le ministre de l’éducation nationale réunit le 3 octobre un séminaire sur les « Politiques éducatives et les territoires » qui fait suite à l’annonce , le 2 octobre, du gel de la carte de l’éducation prioritaire. C’est une nouvelle politique qui est lancée par JM Blanquer et dont le noyau dur est la politique d’éducation prioritaire. Pierre Mathiot, chargé de mission sur la réforme du lycée et du bac, est à nouveau en charge de ce rapport avec Ariane Azema, inspectrice générale. Ils remettront à la fin du 1er trimestre 2019 un rapport pour « dégager une vision globale de ce que doit être la politique territoriale de l’éducation nationale au service de la réussite de tous les élèves ». Alors que le gouvernement a jusque là mis en avant sa politique d’éducation prioritaire, avec les dédoublements en Cp et Ce1, comme l’exemple même de sa politique sociale, voilà que tout est remis en question. […]
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L’OZP dénonce la « liquidation » de l’Éducation prioritaire
« C’est une liquidation. Il faut arrêter cela ». Marc Douaire, président de l’Observatoire des zones prioritaires (OZP), une association qui regroupe les acteurs de l’Éducation prioritaire, réagit vivement à l’annonce de la nouvelle politique d’éducation prioritaire lancée par JM Blanquer les 2 et 3 octobre. Dans un entretien donné au Café pédagogique, il marque l’importance du glissement qu’introduit JM Blanquer et annonce des actions pour mettre l’éducation prioritaire en débat.
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Education prioritaire : La Cour des comptes pour un autre mode d’affectation des moyens
« Un consensus se dégage en faveur du maintien d’une politique d’éducation prioritaire ambitieuse, visant à accorder un traitement différencié aux écoles et établissements qui concentrent les difficultés ». Dans un nouveau rapport, la Cour des comptes ne remet pas en cause la nécessité d’une politique d’éducation prioritaire. Mais elle en bouleverse les règles. La Cour met fin à la labellisation en proposant un nouveau mode de distribution des moyens qui seront plus concentrés. Elle souhaite davantage d’autonomie pour les chefs d’établissement des réseaux qui deviendraient des écoles du socle, regroupant sous l’autorité du principal écoles et collège. Celui ci aurait une large autonomie dans l’usage des moyens et pourrait recruter sur profil ses enseignants. Le rapport vient finalement en appui à la politique impulsée par JM Blanquer à travers la mission Mathiot – Azema.
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Marc Douaire (OZP) : « Ce rapport permet à l’Education Prioritaire de continuer »
Pour le président de l’OZP, une association d’acteurs de l’Education prioritaire, le rapport de la Cour des comptes ne remet pas en cause la labellisation existante. Il le juge globalement positif.
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Education prioritaire : Blanquer contre l’égalité selon Marc Bablet
« Alors que la refondation de l’éducation prioritaire a donné un cadre bien accepté par les acteurs et bien piloté nationalement, le nouveau gouvernement, pour des raisons purement politiques, au lieu de s’appuyer sur les acquis n’a de cesse de les discréditer pour faire advenir des procédures qu’il prétend plus efficaces mais qui sont surtout plus faciles à mettre en œuvre puisqu’elles ne portent que sur des moyens budgétaires et non sur un ensemble systémique cohérent qui donne une place décisive à la question de la qualité de l’enseignement, et donc au travail collectif et à la formation des personnels. En réduisant la question de l’éducation prioritaire à une territorialisation de l’éducation parmi d’autres, il contribue à remettre en question la notion de priorité. On en comprend les raisons politiques, la plupart des habitants de ces quartiers ne votent pas. On ne peut l’accepter au nom de la lutte pour l’égalité », écrit Marc Bablet, ancien responsable de l’éducation prioritaire, sur son blog. » On peut même craindre que le fait de retirer le label ait un effet d’invisibilité pour l’institution elle-même qui a déjà bien du mal à tenir véritablement une politique prioritaire dans la durée de manière sérieuse et durable. »
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Inégalités territoriales : Toujours moins pour ceux qui ont moins ?
« Les ressources humaines sont allouées de façon très inégalitaires selon les territoires ». Le Cnesco publie le 24 octobre deux études sur les inégalités territoriales qui ne vont pas rester inaperçues. Alors que le ministre vient de confier une mission sur ce sujet à A Azema et P Mathiot, le Cnesco publie deux synthèses qui apportent des éléments d’information totalement nouveaux. En descendant au niveau du canton (dans les communes urbaines on descend ainsi au niveau du quartier), l’étude du Cnesco met en évidence les inégalités territoriales à l’intérieur des départements et des académies. C’est finalement la politique d’affectation des moyens qui est interrogée et aussi le rapport entre ces moyens et les résultats obtenus.
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PISA : La ségrégation sociale clé des inégalités scolaires en France
Après le Japon, la France est le pays de l’OCDE où la composition sociale de l’école explique le plus l’inégalité de résultats scolaires en sciences. C’est une des informations apportées par Pisa 2015 qui sort le 23 octobre un nouveau volume sur l’équité en éducation. La France fait encore figure de mauvais élève en matière d’inégalités sociales à l’école, même si quelques progrès on eut lieu en 10 ans.
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Mixité sociale : Le projet toulousain repoussé faute de moyens
Le projet de mixité sociale au collège Bellefontaine est officiellement reporté d’un an, annonce le conseil départemental de Haute Garonne. Ce n’est pas le département qui traine des pieds. C’est le rectorat qui affirme ne pas avoir les moyens pour soutenir l’opération. Comme si la mixité sociale n’était plus une priorité pour le ministère…
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Uniforme et égalité sociale dans les écoles de Provins
Les écoliers de Provins porteront un uniforme dès octobre 2018. La mesure, souvent présentée comme un « retour » à la tradition est aussi mise en avant comme une mesure sociale, gommant les différences entre les familles. Deux affirmations complètement fausses.
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Les jeunes des quartiers populaires croient en l’école
« Un établissement marqué par de très fortes inégalités sociales et fréquenté majoritairement par des descendants d’immigrés ne comptera pas plus d’élèves éloignés des valeurs transmises par l’école qu’un lycée socialement et ethniquement plus mixte », affirme l’Injep à la suite d’une étude portant sur 7000 lycéens.
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OZP : Comment évaluer l’éducation prioritaire ?
Prévue par la circulaire qui a refondé l’éducation prioritaire en 2014, l’évaluation des projets des réseaux d’éducation prioritaire n’aura officiellement probablement pas lieu. L’OZP, une association qui réunit des acteurs de l’éducation prioritaire (EP) prend l’initiative d’une évaluation de ces projets avec l’objectif de publier le 26 mai de premier éléments sur le millier de réseaux d’éducation prioritaire. Mais qu’évaluer ? Comment mettre en évidence les résultats des réseaux aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif ? Réunie le 7 novembre, avec son conseil scientifique, l’OZP a commencé sa réflexion.
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Education prioritaire : Marc Bablet interroge les futures « cités éducatives »
Que penser du projet de « cités éducatives » qui serait en germe au ministère de l’éducation nationale ? Il s’agirait de labelliser une soixantaine de réseaux bénéficiant d’une action pédagogique renforcée, une sorte de « super rep+ ». Marc Bablet, ancien responsable de l’éducation prioritaire au ministère, analyse ce projet et en présente les risques. « Le premier problème qui va se poser est celui du choix des soixante quartiers concernés », écrit-il. « Le second problème va être celui de la conception du rapport aux milieux populaires et des valeurs qui présideront à l’approche des enfants et des parents ». En effet l’approche semble être assez dépréciative, voire « civilisatrice » pour M Bablet. « Le troisième problème va être
dans les modes de pilotage local de l’action éducative. On peut craindre la manière dont l’organisation en réseau écoles collèges va être impactée par des principes pas encore stabilisés relatifs à une école du socle où le principal de collège dirigerait aussi les écoles sans que la place de l’ IEN soit pensée avec respect ». |
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Pierre Merle : L’éducation prioritaire : un problème ou une solution ?
Le Café Pédagogique vient de publier plusieurs contributions sur l’éducation prioritaire, la première étant constituée par le rapport du Cnesco qui dresse un bilan globalement négatif de l’éducation prioritaire mise en France depuis 1982. Dans ces publications, il existe des points de convergences mais également des divergences liées au fait que ces contributions sont marquées par la position institutionnelle de leurs auteurs. Il en ressort des messages parfois brouillés où des précisions secondaires sont mises au même niveau que les questions centrales. Quelques éclaircissements sont possibles.
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François Dubet : La déségrégation face à la logique du système
Le sociologue François Dubet, spécialiste des questions d’éducation, revient sur le dernier rapport du CNESCO portant sur les inégalités scolaires et migratoires, ainsi que sur l’électrochoc qu’il a suscité. Il s’inquiète du climat autour de l’école avec notamment des candidats à la primaire de la droite qui défendent des visions passéistes et qui pourraient utiliser ce rapport pour appeler à revenir en arrière.
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C Ben Ayed : La mixité sociale à l’école : En finir avec la cacophonie ?
Il y a moins d’une dizaine d’années la question de la mixité sociale à l’école était un sujet confidentiel suscitant parfois l’indifférence y compris dans certains milieux scientifiques. Son » succès » médiatique, politique, scientifique soudain a quelque chose de déconcertant puisqu’il cohabite avec la dégradation des conditions de scolarisation dans les territoires les plus en difficulté et la souffrance des populations les plus exposées aux ségrégations avec leur lot de déconsidération et de disqualification sociale.
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Ségrégation sociale au collège : La Depp pointe le privé
Qui est responsable de la ségrégation sociale à l’Ecole ? Alors que la question des inégalités sociales dans le système éducatif français s’est enfin imposée dans le débat public depuis la publication du Cnesco, la Depp, division des études du ministère de l’Education nationale, publie une nouvelle étude, dans la revue Education et formations, qui pointe principalement le rôle de la ségrégation résidentielle et du privé dans la ségrégation sociale à l’Ecole. Plus d’un an après une conférence internationale tenue par le Cnesco sur ce sujet, l’étude de la Depp s’appuie sur un nouvel indicateur et atténue la responsabilité de l’école publique…
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Denis Meuret : Contre les inégalités sociales de performances, la régulation par les résultats
Le rapport du CNESCO sur les inégalités sociales de performances scolaires – et non, comme annoncé par son titre, sur l’effet de l’école sur les inégalités sociales – rappelle à juste titre que ces inégalités se sont accrues en France depuis une quinzaine d’années et sont aujourd’hui honteusement fortes. Je lis dans le Café pédagogique que le CNESCO propose, en réponse, de « dé-ségréguer les 100 collèges français les plus ségrégués ». Il y a là, à mon sens, une erreur de diagnostic et une erreur politique.
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Nathalie Mons : « On peut réussir à déségréguer l’école »
Y a-t-il un « choc Cnesco » ? Probablement. Alors que de nombreux travaux sur la ségrégation dans l’Ecole avaient eu peu d’échos, le rapport publié par le Cnesco le 26 septembre ne cesse de susciter des réactions. La ministre, les syndicats, des chercheurs , différents acteurs de l’éducation prioritaire, se sont déjà exprimés. Le Cnesco a réussi à faire tomber ce sujet dans le débat public. Nathalie Mons, présidente du Cnesco, revient sur cette publication, ses suites et l’avenir du rapport.
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Education prioritaire : Pour l’Inspection, le pilotage est à revoir
Fleuron de la nouvelle politique éducative lancée avec la Refondation, la réforme de l’éducation prioritaire doit lutter contre la hausse des inégalités dans le système éducatif et réduire l’échec scolaire. Impulsée en 2014, elle fait l’objet d’un rapport de l’Inspection générale sur sa mise en place généralisée en 2015-2016. Le rapport souligne un net fléchissement dans le pilotage de la réforme cette année là et de nombreuses incohérences. Il appelle à une remobilisation.
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Education prioritaire : Des rapports officiels montrent l’avancée des pratiques pédagogiques
Ca va mieux. C’est ce qui ressort de la publication de deux rapports par le ministère de l’éducation nationale le 29 septembre. Alors que le rapport du Cnesco critique fortement l’efficacité du dispositif, le ministère sort des rapports pour montrer des progrès dans les pratiques pédagogiques entre juin 2015 et juillet 2016.
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Le CNESCO aux sources d’une école championne des inégalités
Comment l’école française est-elle devenue la plus inégalitaire des pays développés ? Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (CNESCO) a publié le 26 septembre un passionnant rapport sur le sujet. Il en ressort que les premières responsables du creusement des inégalités sont les politiques scolaires elles-mêmes avec, notamment, une politique d’éducation prioritaire qui enfonce aujourd’hui plus qu’elle n’aide les élèves défavorisés. Le CNESCO lance aussi une hypothèse nouvelle : les enfants d’immigrés souffriraient de discrimination négative.
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Education prioritaire : Marc Douaire (OZP) : Cnesco, un rapport destructeur
Que pensent les acteurs de l’éducation prioritaire du rapport du Cnesco ? « L’éducation prioritaire dérange car à l’intérieur il y a des pratiques qui bousculent les partisans de l’enseignement traditionnel ». C’est sur le terrain pédagogique que Marc Douaire, président de l’association Observatoire des zones prioritaires (OZP), critique le rapport du Cnesco. Pour lui, le rapport méconnait l’évolution récente de l’éducation prioritaire et est un cadeau à l’opposition de droite.
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La ministre répond au Cnesco
Le rapport publié par le Cnesco le 27 septembre a fait bouger la rue de Grenelle. Dans un long communiqué , la ministre maintient la ligne officielle : « L’éducation prioritaire est un levier efficace de lutte contre les inégalités ». Même si elle est difficile à démontrer…
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Trois défis pour un retour aux sources de la refondation
La Refondation va-t-elle se clore avec les questions sur laquelle elle s’est ouverte en 2012 ? Le rapport publié par le Cnesco le 26 septembre adresse à l’Education nationale un triple défi. Trois questions fondamentales que le ministère a fui en 2012 et qui lui reviennent au moment où la Refondation se clôt. Trois questions pour un futur programme de la gauche ?
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