Etre directeur d’école comme le dit le GDID, une association regroupant près de 2 300 directeurs, c’est être à la fois « standardiste, comptable, surveillant, infirmier, réparateur, technicien de maintenance informatique, expert en sécurité, concierge, réceptionniste, gendarme, animateur, secrétaire, psychologue, agent d’entretien » tout en étant enseignant. Une tâche immense, indispensable mais peu reconnue. Or si les directeurs d’école disposent bien d’un statut et de responsabilités, ils ne sont pas les supérieurs hiérarchiques des enseignants. Une démarche commune du GDID, du Se-Unsa et du Sgen Cfdt pourrait changer cela.
Ils en ont presque parlé.
Dans un communiqué commun, le se-unsa, le sgen et le Gdid, une association regroupant des directeurs d’école, appellent le 25 novembre à redéfinir le métier de directeur, » un métier à part entière ». Alors que le document ministériel évite tout changement de nature de ce métier, l’appel remet sur la table la question des EPLE : » Nous vous demandons que soit enfin menée une réflexion sur l’organisation même de l’école dont le modèle actuel ne correspond plus aux enjeux d’aujourd’hui et aux besoins de notre système éducatif. Il est temps de s’interroger sur la gouvernance du premier degré et d’aborder franchement la question de la création d’un établissement public local d’éducation et celle d’un statut d’emploi pour leurs directeurs ». En ajoutant « Cette évolution pourrait s’inscrire dans un cadre expérimental », ils tendent la perche au ministre.
Quelle direction veut-on ?
Mais la question reste ambigüe. Quelle direction veut-on ? Pour le GDID, Pierre Lombard, secrétaire général, demande « une reconnaissance du métier » estimant que le mot statut » « génère un blocage syndical ». Pour le GDID, le directeur doit devenir un chef de service, un leader pédagogique capable de faire passer les réformes. Pour lui c’est le statut actuel qui explique les difficultés de la mise en place des cycles ou de l’aide personnalisée. « Il faut une contrainte pour que le pilotage marche », nous a-t-il dit en juin 2013, tout en ajoutant que le directeur « incarne l’équipe ».
Pour le Snuipp par contre, « les études montrent que les chefs d’établissement du secondaire ont les mêmes problèmes que les directeurs : manque de temps, alourdissement des tâches, responsabilités peu claires ». On récuse donc l’idée d’un directeur supérieur hiérarchique au profit d’un métier appuyé sur une certification. « Créer un statut de responsable hiérarchique », nous a dit S Sihr, « est une mauvaise réponse à une vraie question. La question c’est la reconnaissance qu’être directeur est une fonction spécifique avec un travail particulier qui nécessite une reconnaissance et une formation ».
Des discussions pour quoi faire ?
Mais comment avoir une même définition du métier alors que la situation des écoles est très variable ? C’est là un autre aspect de la question. Sur les 48 500 écoles françaises, 5 000 n’ont qu’une seule classe, 4 000 en ont plus de 10 et 19 000 ont moins de 4 classes. Difficile de regrouper sous la même appellation des personnels gérant de petits établissements avec du personnel et des enseignants isolés dans leur classe.
François Jarraud