Secrétaire générale de la FSU, Bernadette Groison dirige la première fédération de l’éducation nationale. Elle évoque la négociation avec le ministère sur la réforme du métier d’enseignant. Pour elle il faut des évolutions cohérentes et des mesures appliquées dès la rentrée 2014.
Faut-il changer le métier d’enseignant ?
Bien évidemment oui. Il faut changer le métier. Il n’y aura pas de transformation du système éducatif si le quotidien des enseignants ne change pas. D’ailleurs il y a de très grosses attentes. Et cela pour au moins deux raisons. Des tâches se sont complexifiées, multipliées. Les missions se sont dénaturées, des services désorganisés, en lien avec ce qu’on a vécu ces dernières années.Et puis il y a un manque de reconnaissance du travail invisible c’est à dire tout ce que font les personnels qui est absolument nécessaire mais qui n’est pas reconnu. Par exemple, les concertations, le travail en équipe la relation aux parents. Aujourd’hui il faut clarifier ce que font les personnels et que le ministre dise là où il veut aller et ce qu’il peut mettre sur la table en terme d’outils et de moyens.
Dans ces négociations, avec les 13 groupes de travail, l’approche est catégorielle. Les questions transversales, comme la formation ou les fins de carrière, ne risquent-elles pas de passer à la trappe ?
C’est important de regarder corps par corps puisque les métiers de l’éducation sont organisés ainsi. Mais il faudra aussi à un moment avoir une vue globale et mettre en cohérence les différentes questions. Il ne s’agit pas d’uniformiser mais d’être transparent.
Il y a peu d’argent sauf si on met dans la corbeille toutes les mesures catégorielles qui existent depuis des années comme l’heure de première chaire par exemple. Faut il le faire ou vaut-il mieux ne pas y toucher ?
Sur les moyens il faudra regarder ce qu’il faut abonder et où il faut le faire. Evidemment il faudra que le ministre abonde ce qui sera nécessaire. On ne va pas déshabiller Pierre pour habiller Paul. On attend que le ministre dise quelles seront les marges de manoeuvre. On sait que le budget est contraint même si on est dans un secteur prioritaire. Il faudra qu’il dise ce qui est possible.
Peut-on envisager des mesures pour la rentrée 2014 ?
C’est une nécessité. Tout ne pourra pas être fait pour 2014. Il faudra aussi mettre en perspective 2015.
Propos recueillis par François Jarraud
Sur le site du Café
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