Quelle place pour l’exclusion sociale à l’Ecole ? Chaque 20 novembre rappelle les droits de l’enfant et la signature de la Convention internationale. Dans quelle mesure ces droits sont-ils respectés dans la société française . Et pas son école ? Quelques études montrent que l’Ecole est elle aussi sensible aux inégalités sociales. Et un élément clé est à chercher dans les exclusions scolaires.
L’exclusion sociale est traitée cette année par une étude de l’Unicef. Elle montre la difficulté d’intégration sociale d’un jeune sur cinq en France. Pour lui se cumulent les difficultés de tous ordres. « 7% sont déjà pris dans un processus de disqualification sociale », écrit l’Unicef.
Mais qu’en est-il du rôle de l’Ecole ? Apparemment rien. La même enquête montre que 93% de ces enfants sont satisfaits de l’Ecole si ce n’est que 72% se plaignent de journées trop longues. Enfin il y a un point noir à l’école : ce sont les toilettes. Pour un jeune sur trois elles sont sales. Un jeune sur six se plaint de ne pas avoir d’intimité quand il est aux toilettes ce qui est assez inquiétant. que l’école française soit socialement inégalitaire est quelque chose de bien connu.
Cependant l’exclusion sociale est bien à l’oeuvre à l’Ecole. On sait que PISA 2009 a classé la France 23ème sur 24 sur le terrain des inégalités sociales à l’école. Récemment une étude de l’Insee a rappelé qu’un jeune sur quatre décroche de cette école et que le lien avec la situation sociale est très fort. 13% des enfants sont déjà en retard à l’arrivée en 6ème mais 29% des enfants d’ouvriers et 4% des enfants de cadres. Sur 96 000 élèves de Segpa, 67 000 sont des enfants d’ouvriers ou d’inactifs et 2000 de cadres…
Il faut aussi rappeler une autre enquête qui fait le lien entre exclusion sociale et exclusion scolaire. Réalisée par G Fotinos en 2012 elle analyse les statistiques sur les sanctions prises dans les établissements. Selon elles, l’Ecole sanctionne différemment les enfants de milieu favorisé et défavorisé. La probabilité de passer en conseil de discipline est divisée par trois si l’on appartient à une catégorie favorisée, celle d’être exclu par presque trois. Le volume de sanctions est presque le même dans les lycées professionnels que des les lycées généraux et technologiques alors qu’il y a moitié moins d’élèves dans les LP. Ainsi l’exclusion scolaire et sociale s’associent encore dans notre école.
L’Ecole peut-elle y faire quelque chose ? En conclusion de son étude, G Fotinos rappelle que certains pays ont su améliorer leurs résultats scolaires de façon importante. Selon Pisa, l’Allemagne a su diminuer le poids des inégalités sociales dans son école et hisser le niveau. Le Portugal, la Pologne également. De informations a gardé en mémoire quand, dans 15 jours, Pisa 2012 sortira.
F Jarraud