Comment évaluer les enseignants ? En France, la réponse apportée par Luc Chatel à cette question a sans doute coûté bien des voix d’enseignants à son parti. Au Chili, l’OCDE a une solution longuement exposée dans un document réalisé pour le système éducatif chilien et qui illustre l’internationalisation des pressions sur le métier.
Dans ce pays où le régime du général Pinochet a largement privatisé l’éducation, le gouvernement a mis en place un système d’évaluation de la performance des enseignants depuis 2003. L’OCDE propose des « améliorations » qui repose sur des principes assez simples. Pour que les enseignants fassent l’effort de s’améliorer il faut hiérarchiser le corps en créant des catégories de professeurs supérieurs. L’OCDE suggère aussi de faire repasser régulièrement aux enseignants leur certificat d’enseignement. Il faut aussi renforcer l’observation en classe des enseignants. Elle pourrait être confiée aux professeurs supérieurs et au chef d’établissement dont les pouvoirs seraient renforcés.
On aurait bien tort de croire que l’OCDE est seule à porter ces idées. Leurs prémisses sont devenus banals en France aussi. C’est l’idée que l’enseignant est la variable majeure de la réussite des élèves. D’où l’idée de renforcer leur évaluation. Il est clair que les enseignants jouent un rôle important dans la réussite des élèves. Mais il est bien difficile d’évaluer l’impact d’un seul enseignant au milieu d’une équipe. C’est aussi l’idée qu’il faut évaluer l’efficacité à partir d’indicateurs simples comme la réussite des élèves.
Dans quelques semaines, l’OCDE publiera les résultats de la grande enquête PISA portant sur les compétences des élèves âgés de 15 ans. Face à des résultats sans doute mauvais les politiques devront apporter des réponses pour satisfaire l’opinion publique.
F. Jarraud