Dans l’éducation, la grève du 10 septembre devrait être assez peu suivie. Peu de chiffres ont circulé. Mais là où on les obtient, ils sont faibles dans l’éducation. A Toulouse, par exemple, ville où la mobilisation est généralement assez forte, on annonce 25% de grévistes. Le taux national devrait être très inférieur.
La FSU, qui fait partie des syndicats (avec CGT, FO, Sud) qui appellent à la grève, avait pris les devants. Dès le 5 septembre, Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, avait invité le gouvernement à ne pas tirer de conclusions hâtives d’une participation faible. Finalement la grève sera souvent davantage visible à la cantine, où les personnels municipaux seront souvent absents, qu’en classe.
Les raisons d’une grève
La réforme des retraites a des conséquences financières aussi bien pour les actifs (hausse des prélèvements) que pour les retraités. Dans l’enseignement l’impact de ces mesures est d’autant plus fort que les salaires des enseignants sont faibles par rapport à leur qualification. A la différence des autres cadres ils gagnent peu. A la différence des autres fonctionnaires, ils n’ont pratiquement pas de prime.
Mais la question la plus accessible est celle du départ de l’âge en retraite. Avec la masterisation, l’âge moyen d’entrée dans le métier d’enseignant a progressé. Il est actuellement de 27 ans. Exiger 43 annuités pour toucher une pleine retraite pose de vrais problèmes.
D’abord cela suppose qu’on enseigne jusqu’à 70 ans pour bénéficier d’une pleine retraite. Autrement dit, le droit réel à la retraite est en train de disparaître pour être remplacé par un droit virtuel. Il y a une autre question, plus sérieuse encore. L’enseignement est-il un métier que l’on puisse faire 43 ans ? La réforme des retraites pose donc à la fois la question du droit à la retraite et celle de la double carrière.
Caricature de dialogue
Comment ces questions sont-elles abordées lors des réunions de concertation obligatoires ? Très mal. La loi impose un dialogue. Mais la lecture des comptes-rendus montre deux monologues. « La question ne relève pas de la compétence du ministère de l’éducation nationale » semble être la seule réponse de l’administration aux questions des syndicats.
Il y a bien des raisons de dialoguer. Justement il n’y en a pas, du moins pas à ce moment et à cet endroit là. Il y a bien des raisons de s’inquiéter et de faire grève. Justement il y a peu de grèvistes. C’est souvent comme cela à l’Education nationale…
François Jarraud