Qu’attendent les personnels de l’éducation ? Du salaire. Le sondage réalisé par l’Unsa Education auprès de 16 000 personnels de l’éducation, enseignants et administratifs, est sans appel. De la refondation, ils attendent d’abord et surtout cela.
Ce sont plus de 16 000 salariés qui ont répondu au sondage de l’Unsa éducation. Parmi eux près de 10 000 enseignants , 3000 administratifs et un millier de personnels de direction.
Des sous !
80% d’entre eux estiment que les perspectives de carrière ne sont pas satisfaisantes. 84% pensent que les conditions de travail se détériorent. 83% jugent leur rémunération insuffisante par rapport à la qualification, ce que l’OCDE vient de confirmer avec la publication de Regards sur l’éducation.
Surtout on retiendra que le pouvoir d’achat est de loin la première priorité de ces personnels (59%), devant les perspectives de carrière et la charge de travail. Par comparaison le temps de travail en équipe n’intéresse que 18% des personnels. Un agent sur trois (36%) envisage de changer de métier.
La refondation en panne
Sont-ils satisfaits de la refondation lancée par le gouvernement ? Seulement 26% des personnels se déclarent an accord avec les choix politiques faits dans leur secteur. 64% sont contre. 54% ne ressentent ni respect ni reconnaissance pour leur travail alors que 94% aiment leur métier.
« Dès à présent, une urgence se dégage de ce questionnaire : la reconnaissance », déclare l’Unsa Education. « Ce message doit être pris pour un avertissement par tous ceux qui n’auraient pas mesuré les dégâts causés par l’austérité salariale des dernières années, par ceux qui pratiquent le dénigrement systématique des fonctionnaires ou encore ceux qui seraient tentés d’en finir avec la règle des six derniers mois pour la retraite des fonctionnaires. En effet, si nos collègues ne méconnaissent pas les difficultés économiques, leurs attentes sont fortes et leur patience a des limites ».
Porté par les sympathisants d’un syndicat réformiste, le message a plus de force. A la veille de l’ouverture des négociations sur les mesures catégorielles, le message adressé au gouvernement est sévère. Cela alors même que la marge de manoeuvre se restreint sur le plan budgétaire. Il sera plus difficile demain de tenir la même politique.
François Jarraud