Par Julie Anne
Les rencontres de l’ORME (Observatoire des ressources Multimédias en Education) ont eu lieu les 28 et 29 mars dernier à Marseille. Cet événement donne l’occasion de prendre connaissance de projets pédagogiques intégrant fortement l’outil numérique.
Des pratiques pédagogiques riches et variées
13h58…Tom et les autres sont dans les starting-blocks. Tout fébriles, attendant le feu vert de leur maîtresse, prêts à dégainer le doigt et à commencer à fouiller dans leurs documents. On règle les dernières choses : l’ordinateur d’un élève, qui a éparpillé façon puzzle les différents raccourcis de son bureau ; le TBI, qui fait un peu des siennes, et qui n’est pas tout à fait le même que celui utilisé habituellement par la classe, dit M.Ferrané. Et puis, l’heure a sonné, le moment est arrivé. Mme Houeix, professeur de la classe, distribue les sujets : Aureille, de toutes les couleurs !, Aureille visité par des géants ! et Aureille, un village de géants !. « Maîtresse, on peut y aller ? » dit l’un des élèves, plus réservé que les autres. Tandis que deux élèves sont déjà partis vers le TBI pour commencer à travailler sur de grandes silhouettes en couleurs…
Depuis le début de l’année, sous la houlette de Aline Houeix, les élèves de CE1 de l’école d’Aureille travaillent sur un projet lié aux arts visuels intitulé « images et paysage ». Objectifs : réaliser une production artistique en utilisant des logiciels de traitement d’images, susciter la curiosité et stimuler la créativité des élèves. Ainsi, outre l’utilisation de fonctionnalités de base d’un ordinateur, les élèves se confrontent à des outils un peu plus élaborés comme Photofiltre et Notebook, mais aussi l’utilisation d’un TBI.
Travaillant avec des intervenants du Parc Naturel des Alpilles, les élèves ont observé durant l’année leur environnement proche, qu’ils ont pris en photo, constituant ainsi chacun une banque d’images de paysages. Puis, en s’inspirant du travail de l’artiste Gérard Fromanger, ils vont devoir, après avoir photographié et détouré leur silhouette (à l’aide du TBI, qui, selon Mme Houeix, permet une plus grande précision pour ces petites mains que le pointeur d’une souris), créer une œuvre unique par transformation des images initiales et photomontage : jouer sur les couleurs, les formes, les tailles…que de possibilités !
Alors ça tâtonne, ça essaie, ça reprend. Badauds et avisés arrivent, repartent, observent cette petite effervescence agir sous leurs yeux…
Un exemple, parmi tant d’autres de l’École communicante, rencontres faites entre public et classes, au détour d’une salle. Salle où se trouvaient au même moment Tristan Véron, professeur d’arts plastiques, et Romaric Poncin, professeur-documentaliste, avec des élèves de 3è du collège F.Mitterrand de Simiane, pour leur projet « 30″ chrono » : création de vidéos sur le thème du temps (cyclique, linéaire, mythologique…), trois par élève ou groupe (pour les obliger à dépasser les classiques temps ralenti/accéléré). En démonstration : le travail de montage vidéo, de finitions, avec un soin tout particulier concernant la restitution du produit fini (dans le respect des droits d’auteurs…et des exigences du B2I).
Le lendemain, histoire des arts au programme, avec notamment le projet de Nathalie Brégent (collège Camille Claudel, Vitrolles), « produire pour stimuler la curiosité », qui a mené les élèves à utiliser différents outils comme Chamilo, Didapages ou Images actives pour réinvestir les connaissances et créer leur propre cahier numérique d’histoire des arts. Mais aussi « découverte historique et artistique d’un village (sur tablette) » par l’équipe du collège de Gréasque menée par Pascale Michels, qui a conduit les élèves de la classe de 6è, incluant fortement les élèves « dys », à travailler dans différents domaines disciplinaires sur la création d’un livret interactif de découverte de leur village.
En parallèle on pouvait aller voir des démonstrations sur les usages responsables des TICE, mais aussi aller écouter les équipes de journalistes junior de quatre établissements, assister à des ateliers (mise à l’honneur d’expériences pédagogiques interactives), suivre des tribunes et tables-rondes (« Open data : quel potentiel pour des usages éducatifs ? », « une culture accessible à tous grâce au numérique », « Vers des usages plus responsables du numérique »…). Avec accueil, maintenance, restauration, prise d’images et de sons assurés par les élèves des lycées des alentours, parfois première expérience professionnel pour ces futurs photographes ou hôtesses d’accueil.
Parce que les Rencontres de l’ORME, avec ses possibilités de rencontres et d’échanges directs avec les différents acteurs et partenaires, sont toujours très riches – trop riches à vrai dire, on ne sait plus où donner de la tête, quoi prioriser parmi des choses qui ne sont pas « priorisables » parfois.
Mais, pour beaucoup, les Rencontres de l’ORME, c’est aussi et surtout ces classes communicantes : témoignages si riches, si vivants, si palpables de ce qui peut se faire de plus constructif, de plus inventif aujourd’hui.
Les rencontres de l’ORME 2013
http://www.orme-multimedia.org/r2013/
Photos prises par le lycée Blaise Pascal