Par Elisabeth Laurent
Marie Laurencin célébrée au musée Marmottan
Le musée Marmottan présente la première rétrospective en France des oeuvres de Marie Laurencin. Il lui rend un vibrant hommage et procède à la réhabilitation de l’une des plus grandes femmes peintres de Paris au XX ème siècle, alors que cette dernière est célébrée depuis plus de 30 ans….au Japon, avec l’ouverture d’un musée « Marie Laurencin », près de Tokyo! L’exposition réunit pour la première fois 92 oeuvres, 72 peintures et 20 aquarelles, de cette artiste, l’une des plus attachantes et des plus raffinées de la peinture française de la première moitié du XXème siècle. Elle su séduire tout à la fois comme femme et comme artiste, et charma ses contemporains, les peintres, les collectionneurs, les écrivains. Le jeune public est invité à venir la découvrir, des ateliers pédagogiques lui sont proposés.
Le parcours chronologique présente sa période cubiste (« Apollinaire au profil égyptien », « Pablo Picasso », « Apollinaire et ses amis »…) son exil en Espagne pendant la guerre, avec son mari peintre allemand, où elle s’enthousiasma pour Goya ( « Les deux Espagnoles »..), son retour en France et les années folles où elle laissa libre court à sa palette en camaïeux de gris, bleus et ocres, cernés de noirs, pour peindre un monde poétique peuplé d’amazones, de princesses, de biches, de colombes (« La vie de château », »Le Baiser », « Danseuses »..). Elle s’affirme comme la portraitiste mondaine et adulée du Tout Paris. Elle noue des liens profonds et féconds avec les écrivains et les poètes dont elle illustre les oeuvres. L’exposition montre également ses autres talents comme la conception de décors et de costumes de ballets . »Les Biches » de Francis Poulenc, sur un idée de Jean Cocteau , avec une chorégraphie de Nijinska sont un triomphe en 1924. Jusqu’ au soir de sa vie, elle continuera à réinventer un monde de rêveries. Une des rares femmes à mener une carrière de peintre, elle connut un vif succès de son vivant.
Le service pédagogique propose au jeune public, pendant les vacances scolaires d’hiver et de Pâques, des ateliers pédagogiques spécialement conçus autour de l’exposition « Marie Laurencin ». Après la visite de l’exposition, les enfants donnent libre court à leur créativité en réalisant, comme Marie Laurencin, un poème illustré. Ces ateliers sont également proposés aux scolaires, écoliers et collégiens, du mardi au vendredi à partir de 10h. La réservation se fait auprès du service pédagogique: atelier@marmottan.com
Un article de Béatrice Flammang
Le site de l’exposition « Marie Laurencin »
http://www.marmottan.fr/fr/exposition_en_cours-exposition-2504Les ateliers pédagogiques
http://www.marmottan.fr/fr/les_ateliers_pedagogiques-musee-2501
Chagall de retour à Paris, sa ville de prédilection
« Les Amoureux en vert », « Au dessus de Vitebsk »,, »Le Rêve », »Homme-coq au dessus de Vitebsk », »La Nuit verte », « Le Cheval rouge », »Le Paysage bleu », Le Monstre de notre-Dame », » La madone au traîneau », des intitulés d’oeuvres qui ne peuvent appartenir qu’à Marc Chagall! Le musée du Luxembourg consacre une exposition à cet artiste marquant du XXème siècle, Russe d’origine mais Français d’adoption. qui connu une révolution, deux guerres et l’exil, et mourut presque centenaire. « Chagall, entre guerre et paix » présente une centaine d’oeuvres provenant du monde entier qui mettent en avant la façon dont le peintre percevait la guerre et la paix. Beaucoup d’activités sont prévues pour le jeune public très attendu avec ses parents ou avec sa classe: parcours spécifique, audioguide, jeu-énigme, ateliers, lui sont proposés.
Un parcours chronologique en 4 moments clés
L’exposition n’est pas une rétrospective, elle s’attache à illustrer quatre moments clés de la vie et de l’oeuvre de Chagall et met en lumière la singularité avec laquelle le peintre aborde les représentations de guerre et celles de paix.. La sélection révèle l’intense rayonnement d’une oeuvre qui ne se réduit jamais à une seule lecture, le vocabulaire pictural intégrant avec audace les évènements et les émotions de l’artiste. Entre paix et révolution, persécutions et retrouvailles, bonheur et exil, ses peintures ne cessent de s’enrichir…elles se remplissent de douceur, puis les couleurs s’assombrissent, enfin la sérénité revient et sa peinture emprunte aux paysages de la Méditerranée leur lumière sublime.
La Russie en temps de guerre
L’exposition commence avec la déclaration de la Première Guerre mondiale. Chagall de retour à Vitebsk, après un séjour de trois ans en France est surpris par la déclaration de guerre qui l’oblige à rester avec son épouse Bella huit longues années en Russie. Il y peint l’environnement de son enfance (« Au-dessus de Vitebsk »..), son intimité avec Bella (« Les Amoureux en vert »..), mais aussi les ravages de la guerre, les soldats blessés, les populations juives chassées de leurs village ( « La Thora sur le dos »..).
L’entre-deux-guerres
En 1922, Chagall quitte définitivement la Russie. De retour à Paris, il se consacre à l’illustration de différents livres dont la Bible, texte qui lui est bien familier, douze gouaches réalisées pour ces illustrations sont exposées. Il peint aussi des toiles où figurent des personnages hybrides mi-animaux, mi-humains (« Le Rêve », »Homme-coq au-dessus de Vitebsk »..)ainsi que de nombreuses images de couple (« Songe d’une nuit d’été »..). Chagall est « un rêveur conscient » et ses tableaux réorganisent le réel et créent un « univers magique », terme qu’André Breton emploie pour qualifier l’art de Chagall.
L’exil au Etats-Unis
Les évènements politiques obligent Chagall à quitter la France et à s’exiler aux Etats-Unis en 1941. Installé avec Bella et Ida leur fille, à New-york, il retrouve plusieurs artistes et poètes juifs exilés comme lui. Bien qu’éloigné des lieux du conflit, Chagall n’ignore pas les actes de barbarie qui dévastent l’Europe et son pays natal. Guerre, persécutions, exode, villages en flammes hantent alors ses tableaux, une tonalité sombre envahit sa peinture (« La Guerre », « Obsession »..).Le thème de la crucifixion s’impose à lui comme symbole universel de la souffrance humaine.A l’iconographique chrétienne, il mêle des objets rituels du judaïsme.En 1944, la mort subite de son épouse l’anéantit et de nombreux tableaux lui rendent hommage (« La Madone au traîneau », « Le Cheval rouge », »La Nuit verte »…).
L’après-guerre et le retour en France
Chagall rentre définitivement en France en 1949, et s’installe à Orgeval puis à Vence. Il parvient peu à peu à une plus grande sérénité (« Le paysage bleu »..).Les couleurs des paysages méditerranéens envahissent progressivement ses oeuvres,(« Sous le palmier »..). Il se consacre à de grands cycles comme la série des monuments de Paris (« Le Monstre de Notre-Dame »..) et explore d’autres techniques comme le vitrail, la céramique. La toile monumentale de « La Danse », thème familier de Chagall, clôt le parcours.La culture hassidique et biblique dont il est imprégné assimile la danse à une prière ou à une action de grâce. Dans le village de Vence, reconnaissable à la circularité de son enceinte et à son clocher, au centre de la composition, un être hybride, danseur et musicien mène la danse. Ainsi s’achève l’exposition par un hymne à la joie, à la liberté, à la vie.
Débats et conférences autour de l’exposition
Le musée du Luxembourg organise, un mercredi soir par mois à 18h30, une rencontre-débats, avec pour thème: »La figure de la femme » le 13 mars, « Exil et identité »le 17 avril, « Le judaïsme de Marc Chagall » le 22 mai.Il propose un jeudi soir par mois des conférences d’histoire de l’art autour de Marc Chagall. Ces activités gratuites doivent toutefois être réservées à cycledeconferences@museeduluxembourg.fr
En famille
Pour visiter de façon ludique l’exposition, un livret-jeu « Le musée imaginaire de Chagall » est proposé aux enfants et disponible à l’accueil. Chagall lui-même les entraîne à la découverte de l’exposition, le parcours est découpé en 6 étapes avec des énigmes à résoudre dont les solutions sont données à la fin du document.
Pour effectuer une visite autonome de l’exposition, deux audioguides sont prévus. Celui réservé aux adultes et aux jeunes à partir de 13 ans commente les principaux chefs-d’oeuvre. Un parcours spécifique est réservé aux enfants de 7 à 12 ans.
Le musée organise pour les adultes à partir de 13 ans des visites guidées générales de l’exposition ou des visites ponctuées de lectures, « Le peintre et les poètes ». Il propose aux familles avec enfants à partir de 7 ans une visite guidée, comprenant une lecture « Le poisson bleu de monsieur Chagall » suivie d’ une visite commentée de l’exposition.
Des visites-ateliers de pratiques artistiques sont également organisées avec un conférencier, pour les enfants seuls, « Mon Bestiaire familier »pour les 5-7 ans,et « Les Métamorphoses de Marc Chagall » pour les 8-12 ans. La visite-atelier s’articule autour d’une visite de l’exposition de 45 minutes suivie d’une heure de pratique artistique dans l’espace pédagogique du musée. Un atelier ouvert à tous à partir de 13 ans, « L’illustre atelier » propose aux participants, après la visite de l’exposition d’illustrer un poème de Chagall.
Pour les enseignants
Les expositions du musée du Luxembourg ont vocation à s’inscrire dans des projets pédagogiques autour de l’enseignement à l’histoire des arts. Les enseignants disposeront d’un dossier pédagogique pour préparer la visite de l’exposition. Le musée propose deux types d’activités à destination des publics scolaires: découvrir l’exposition dans le cadre d’une visite guidée d’une heure ou suivre une visite-atelier d’1h45, conjuguant visite de l’exposition puis pratiques artistiques. Dans le cadre de la visite générale »Chagall entre guerre et paix », un conférencier fait découvrir aux élèves les moments clés de la vie de Chagall, de la Russie en temps guerre à l’après guerre dans le sud de la France. Il aborde en particulier la question de la représentation du temps dans l’oeuvre du peintre. Trois ateliers sont proposés en fonction du niveau scolaire des jeunes: « Mon Bestiaire familier » pour les écoliers du CP-CE1, « Les Métamorphoses de Marc Chagall » pour les élèves du CE2 à la 5ème, et « L’illustre atelier » pour les jeunes de la 4ème à la Terminale. Toutes ces activités sont à réserver en ligne ou par mel scolaires@museeduluxembourg.fr
Un article de Béatrice Flammang
Le site de l’exposition « Chagall, entre guerre et paix »
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/expositions/p_exposition-18/
Les activités liées à l’exposition
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/activites-culturelles/individuels/
Le site réservé au jeune public
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/mon-luco/
Le site réservé aux enseignants
http://www.museeduluxembourg.fr/fr/mon-luco/enseignant/
« Camille Claudel, 1915 »
Hiver 1915. Internée par sa famille dans un asile du Sud de la France – là où elle ne sculptera plus – chronique de la vie recluse de Camille Claudel, dans l’attente d’une visite de son frère, Paul Claudel.
Les inrocks
http://www.lesinrocks.com/cinema/films-a-l-affiche/camille-claudel-1915/