La réforme de la formation des enseignants est mal partie, juge l’association des professeurs de langues vivantes (APLV). Elle critique à la fois la place des concours dans le cursus des étudiants et la base de recrutement, se ralliant à une revendication du GRFDE. « La décision ministérielle de placer les concours au milieu du master a des conséquences importantes… : peu de temps pour la réflexion sur les pratiques en première année, car la pression du concours est trop forte ; et en seconde année, avec un service partiel d’enseignement, l’urgence des décisions à prendre pour la conduite des classes obère à nouveau la possibilité de construire une posture distanciée, bien adossée à des champs de savoir variés ».
L’APLV demande au ministre de revoir les maquettes de formation des futurs enseignants. L’association demande également que la formation soit d’un très haut niveau disciplinaire. « La valeur d’un diplôme de master se mesure notamment à sa dimension « initiation à la recherche ». L’APLV demande que soit clairement affirmée cette place donnée à la recherche ; elle relaiera et appuiera toutes les initiatives en ce sensé .
« De plus », poursuit l’APLV, « ce cursus en deux parties risque de renforcer le modèle successif en formation, avec une césure forte entre savoirs académiques validés par l’Université, et savoirs professionnels validés par l’employeur après le concours. Le Ministère ne semble pas avoir décidé de réfléchir à la coexistence de plusieurs concours, solution pourtant prônée par plusieurs organisations, telles que le SNESUP et le GRFDE : un pré-recrutement en fin de licence, permettant à des étudiants d’effectuer leur master comme élèves professeurs, et un concours externe, sous le format du CAPES, pour des étudiants ayant suivi d’autres cursus et désirant devenir enseignants. L’APLV demande instamment que soit étudiée cette possibilité, car un seul type de concours ne permettra pas de porter remède à la crise de recrutement. »
François Jarraud