Est-on en train de vivre un tournant syndical dans le secondaire ? Le durcissement des discours donne à penser que la refondation pourrait se heurter à davantage de difficultés.
« C’est un véritable renoncement à un projet national d’éducation qui se dessine » écrivent le Snuep, Sud et la Cgt de Créteil dans un tract commun. Si la formule est locale, elle illustre le net durcissement syndical face aux projets ministériels. Ainsi le 31 janvier les syndicats de l’enseignement professionnel Cgt, Snep, Snetap, Snuep, Sud appellent à une journée de grève le 31 janvier. Si elle se noie dans un appel plus large, la décision des syndicats utilise un vocabulaire présent sous Chatel. « Certaines orientations font peser de graves menaces sur l’enseignement professionnel public », écrit l’intersyndicale. Et ces orientations c’est justement la refondation.
Dans les sujets de frottement, la répartition concrète des moyens qui commence à se faire dans les académies pour la prochaine rentrée joue probablement un rôle. Si on connait depuis décembre le nombre de postes créés dans chacune, c’est maintenant que chaque recteur organise ses moyens pour la rentrée. Et qu’il doit apprendre à négocier avec les syndicats. Mais les revendications visent aussi ce qui reste des politiques Chatel et ce qu’impulse Vincent Peillon. A ce titre, c’est surtout la décentralisation qui inquiète les syndicats. Ils se mobilisent contre la régionalisation de la carte des formations professionnelles ou de l’orientation. Ils dénoncent le maintien du bac pro en 3 ans mis en place par L Chatel. C’est dans cette atmosphère que la journée du 31 janvier se prépare. Sa dimension dans l’éducation sera un signe pour la refondation.