Les Pays de la Loire annoncent un nouveau plan de lutte contre le décrochage au moment où le Cereq publie une étude du rôle des politiques territorialisées.
« Le décrochage scolaire, tout comme la rupture de contrat d’apprentissage, est un véritable fléau. Le lien entre décrochage et chômage, voire paupérisation, est en effet désormais avéré. Or le diplôme est encore le meilleur passeport pour accéder à l’emploi ». Ces propos de Jacques Auxiette, président du conseil régional des Pays de la Loire, illustrent l’engagement du conseil dans la lutte contre le décrochage. J. Auxiette a présenté le 10 janvier les mesures régionales contre le décrochage scolaire. La région souhaite prévenir le décrochage grâce à un appel à projets lancé dans les établissements pour imaginer des solutions pédagogiques innovantes. Près de 100 000 euros sont consacrés à ces projets sur deux ans. Des plateformes de suivi et d’appui aux décrocheurs (PSAD) sont mises en place pour repérer et suivre les décrocheurs. Les outils régionaux sont intégrés au catalogue des solutions de l’Etat.
C’est que les politiques territorialisées de prévention sont nécessaires, affirme le Céreq, à condition de bien définir les types de facteurs de décrochage. » On sait comment se répartissent géographiquement les jeunes sans diplôme. Les régions Picardie, Champagne-Ardenne, Bourgogne et, plus au Sud, PACA et Languedoc-Roussillon concentrent une grande densité de ces jeunes », affirme le Céreq qui publie une carte des risques. « Dès lors, on peut penser que les politiques de lutte contre le décrochage doivent privilégier une approche territoriale, transrégionale, agissant à un niveau plus fin sur les facteurs de rupture scolaire. Ceci s’impose d’autant plus que les facteurs qui favorisent le décrochage des jeunes dépendent en partie du contexte dans lequel ils vivent ».
Pour le Céreq, » Deux perspectives pourraient alors être envisagées dans une action qui porterait plus sur les contextes que sur les individus. La première consisterait à différencier les politiques éducatives, sociales et culturelles de lutte contre le décrochage selon les risques territoriaux détectés. La seconde attribuerait à chaque segment de l’action publique un objectif précis pour son apport à la lutte contre le décrochage. Si l’action sur les conditions de vie relèverait plutôt d’une politique d’emploi, les conditions familiales dépendraient du soutien d’une politique sociale, familiale et de logement, alors que les conditions culturelles pourraient profiter d’initiatives ciblées de politiques éducatives scolaires et extrascolaires et de politique culturelle de la ville. »