La Conférence des directeurs d’IUFM juge assez favorablement le projet de loi d’orientation qui consacre plusieurs articles aux futures écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE). Mais la conférence fixe des conditions pour une mise en place positive des ESPE.
» Il peut installer les futures ÉSPÉ dans une capacité effective à « organiser » la formation des enseignants, au sein de l’Université et en relation avec l’institution scolaire », estime la Conférence des directeurs d’IUFM à propos de la loi d’orientation. Mais ce jugement est assorti de la promesse d »une » vigilance des directeurs d’IUFM sans faille sur la mise en œuvre de la réforme tant du point de vue des arrêtés et des décrets d’application de la loi que de ce qui commence à s’opérationnaliser sur le terrain ».
Parmi les points sous surveillance, « le texte précisant le processus d’accréditation qui rendra effective la création des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation », « le cahier des charges de la formation » et les » processus d’institutionnalisation et de coopération qui devront permettre de réconcilier la formation des enseignants avec l’Université… Un cahier des charges qui limiterait l’action des Écoles supérieures au master et à une coordination d’enseignements portés essentiellement par d’autres composantes ou remplacés par du compagnonnage de terrain, une accréditation qui la construirait en fonction de périmètres négociés par des universités concurrentes, soucieuses de prérogatives plus que de formation des enseignants, voilà bien les risques du moment. Un concours qui ne changerait pas assez pour imposer une logique de formation intégrée et qui confirmerait un M1 centré sur des savoirs académiques suivi par un compagnonnage sur le terrain en M2, voilà encore ce que la loi ne veut pas ».