L’apprentissage est-il une solution pour faire diminuer le chômage des jeunes ? La réponse semble évidente. En faisant entrer le jeune dans une entreprise il semble évident qu’on facilite son insertion professionnelle. Ce n’est pourtant pas forcément le cas explique le Cereq au terme d’une enquête internationale.
« Derrière une idée simple, l’apprentissage se compose en fait d’espaces divers… dont le plus dynamique actuellement n’est peut-être pas le mieux à même de répondre au principal enjeu des politiques de l’emploi : réduire le chômage des jeunes », affirmait déjà le Céreq en 2005. Une nouvelle étude, faite sous un angle totalement différent, montre que « le développement de l’apprentissage n’est pas le remède automatique au chômage des jeunes. Une approche internationale montre que l’ancrage de cette voie de formation dans un pays ne va pas nécessairement de pair avec un faible taux de chômage juvénile. De plus, les modèles nationaux sont rarement transposables. In fine, la croissance économique reste un des facteurs majeurs de l’insertion ».
L’étude compare le chômage des jeunes et le développement d el’apprentissage dans différents pays. « Faisant face à une période de récession, rares sont les économies de l’OCDE à échapper à la recrudescence du chômage des jeunes. Mais ce qui diffère, c’est son ampleur. Et les pays qui s’en sortent le mieux sur ce registre ne sont pas forcément ceux qui possèdent un système d’apprentissage étoffé. En 2009, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans est de 17,6 % aux USA, 9,1 % au Japon, contre 11 % en Allemagne, 22,8 % en France, 25,4 % en Italie ou 37,9 % en Espagne, ces trois derniers pays ayant consacré des efforts particuliers au développement de l’alternance. Finalement, le modèle allemand peut être une source d’inspiration pour l’évolution du système français, mais pas dans une logique de mimétisme qui ne donnera jamais les résultats escomptés. »
F. Jarraud