Primaire, programmes, pré recrutement, rythmes scolaires et temps de la refondation, toutes ces questions ont été abordées le 11 juillet par Vincent Peillon devant les députés lors des questions au gouvernement et surtout de son audition devant la commission des affaires culturelles de l’Assemblée. Le ministre a notamment annoncé la création d’un Conseil national des programmes et d’un système de péréquation entre les communes.
Durant ces deux moments, le primaire s’est imposé comme le thème principal des déclarations du ministre. Devant l’Assemblée, V. Peillon a précisé la répartition des 1000 postes supplémentaires qu’il a créé au primaire.: 500 sont allés dans les départements où l’encadrement était le plus faible, 250 dans les zones rurales menacées de fermetures de clase et 250 dans les zones d’éducation prioritaire. Le ministre a saisi l’occasion pour inviter les jeunes à se tourner vers les métiers de l’enseignement dont on sait qu’ils n’arrivent pas à recruter au secondaire. « Les inscriptions courent jusqu’au 19 juillet », a rappelé V. Peillon. « Je lance un appel solennel. Je demande à la jeunesse de France de s’engager. On recherche les nouveaux hussards noirs de la République », expression qui, depuis Péguy, désigne les enseignants.
« La main qui tremble »
Le ministre est intervenu devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée sur le rythme de la refondation. « Quand on veut changer il faut avoir la main qui tremble », a-t-il précisé. « Si on ne faisait pas la réforme assez vite elle ne se ferait pas ». Il attend de la concertation qu’elle publie « un agenda de négociation sur les effets de la loi ».
S’agissant du primaire, V. Peillon a rappelé son intention d’une vraie réforme. IL faut des moyens mais aussi « des avancées pédagogiques » et une réforme des rythmes. « On sait qu’il n’y a pas assez de jours de classe, que les journées de classe sont trop chargées, qu’il faut allonger l’année scolaire et 4 jours et demi par semaine ». Le ministre a évoqué les directeurs, trop nombreux pour que leur statut soit transformé mais qui récupéreront les postes d’auxiliaires administratifs arrivés en fin de contrat. Il souhaite également travailler la « coordination entre l’école et le collège ».
Il souhaite mener cette réforme « relativement rapidement ». Pour que « tous les enfants aient les mêmes droits », le ministre veut « créer el cadre d’une péréquation entre les communes ». Aujourd’hui les collectivités territoriales participent à hauteur de 25% à la dépense d’éducation nationale. Mais une enquête du Snuipp en 2011 avait montré de forts écarts entre les communes dans le financement des écoles.
Un Conseil national des programmes
Le ministre s’opposera quelles que soient les raisons à la création de nouvelles heures de cours. « Il n’y aura pas de rajout d’heures mais une articulation entre le socle, le brevet et les programmes ». Pour cela V. Peillon souhaite recréer une Conseil national des programmes indépendant du ministère. Créé par L. Jospin en 1989, le CNP a été supprimé en 2005 suite à la loi Fillon.
Le ministre est encore intervenu sur deux points. A propos de l’innovation : il souhaite que la loi la reconnaisse et il a rappelé sa visite au Forum des enseignants innovants. Enfin il a annoncé le lancement d’une « mission sur la morale laïque ».
François Jarraud