Comment rétablir la formation continue des enseignants ? Claude Lelièvre observe dans le passé comment elle a été instituée….
Et on a vu (cf la tribune précédente de François Jarraud : « la formation continue malade de Chatel ») qu’elle ne va pas bien si l’on en juge en particulier par le rapport de l’ inspection générale sur l’évaluation de la politique de formation continue des enseignants de 1998 à 2009 réalisé en octobre 2010 (mais qui n’a été rendu public que par le nouveau ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon).
Elle était pourtant bien partie, et ‘’au quart de tour’’ il y a tout juste quarante ans (le 20 juin 1972) après un accord historique conclut en mars de la même année entre le ministère de l’Education nationale et le Syndicat national des instituteurs (FEN).
Cet accord s’inspirait de la loi du 16 juillet 1971 sur la formation continue (établie sous l’impulsion notoire d’un certain Jacques Delors). Et cet accord fut le premier à être passé entre un ministère et un corps de fonctionnaires, en précédant la publication des textes d’application de cette loi pour la fonction publique (un accord jugé donc « exemplaire » par le ministère et le syndicat).
Le principe essentiel de cet accord est que la formation permanente est un droit pour tous les instituteurs. Chacun d’eux pourra disposer pour cela de 36 semaines à temps plein – soit une années scolaire – à répartir sur toute sa carrière. Il est prévu que dans une première période de six ans, les stages dans les écoles normales seront de six semaines ou de trois mois ; et que, pendant la durée des stages, les classes de ces maîtres seront assurées par des instituteurs remplaçants (en principe titulaires).
Le ministère de l’époque insiste sur le fait que cette action de formation continue fait partie d’une politique d’ensemble de « rénovation pédagogique », amorcée avec l’institution du « tiers temps ». Il s’agit notamment de « développer chez les maîtres l’aptitude au changement » et de favoriser ainsi une « politique d’innovation dans le système éducatif ». Le ministère fait ressortir que la formation permanente doit s’articuler sur la formation initiale dont elle est « le prolongement et le complément indispensable » tout en soulignant que « le changement souhaité doit être rendu possible et toléré par l’organisation scolaire, par les textes qui réglementent le travail, ainsi que par l’opinion ».
Une piste, voire même un certain ‘’discours de la méthode’’ à prendre en considération alors même qu’il est question de « refonder l’Ecole » ?
Claude Lelièvre
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