Qui ne soutient pas André Antibi ? Le fondateur du Mouvement contre la constante macabre a réuni à Paris le 21 juin le large éventail de ses appuis. Ministère, inspection, enseignants, syndicats, parents, élus locaux, parlementaires et militants du MCLM, il sont tous là. Cette armada suffira-t-elle à faire reculer la constante macabre ?
Bruno Julliard, conseiller de V. Peillon, Bernadette Groison, secrétaire générale de la Fsu, Isabelle This Saint Jean, région Ile-de-France, Jacques Grosperrin, député UMP, Mathieu Hanotin, député PS et Conseil général du 93, Marie Richard, conseil général du 77, Jean-Jacques Hazan, Fcpe, tous sont venus apporter leur soutien au Mouvement contre la constante macabre d’André Antibi.
La « constante macabre » se traduit par le fait que les enseignants semblent obligés, pour être crédibles, de mettre un certain pourcentage de mauvaises notes, même dans les classes de bon niveau. Le système de notation implique que certains élèves, souvent la moitié, aient « moins que la moyenne ». « On pense qu’une répartition de notes est un phénomène naturel, et donc qu’il est normal qu’elle donne lieu à une courbe de Gauss », explique A Antibi. Les résultats sont connus : sentiment d’injustice chez les élèves et aigreur des relations entre professeurs et élèves, perte de confiance en soi des élèves, échec scolaire. Pour y remédier, André Antibi a imaginé « l’évaluation par contrat de confiance » (EPCC). Celle-ci repose sur un programme de révision explicite : une semaine avant le contrôle les élèves disposent d’un programme de révision précis et un ou deux jours avant le contrôle un jeu de questions – réponses permet de déceler les difficultés. L’EPCC s’appuie donc sur les usages scolaires en travaillant de façon plus rigoureuse la préparation à l’évaluation.
Aujourd’hui près de 30 000 enseignants utilisent l’EPCC de façon régulière. 45 organisations (syndicats du public et du privé, mouvements pédagogiques, collectivité s locales etc.) la recommandent.
Le colloque est l’occasion de mettre en avant ces soutiens et aussi de dépasser les contradictions entre des partenaires aussi variés. Parce qu’évidemment il y en a. L’évaluation par compétences et le LPC sont soutenus par les uns, repoussés par les autres. Une partie des soutiens a lancé un mouvement pour la suppression des notes au primaire qui apparait très aventuré aux autres.
Mais les interventions ont bien des choses en partage. D’abord la condamnation de l’usage des évaluations fait par le gouvernement Sarkozy. Bernadette Groison, Isabelle This-Saint-Jean, par exemple, sont revenues sur les années Sarkozy. Durant 5 ans c’est l’idéologie du chacun pour soi et de la mise en concurrence qui a été appliquée à l’éducation. Alors que le MCLCM pose l’a priori de la réussite de tous.
Et puis il y a un avenir qui se dessine. Bruno Julliard, conseiller spécial de V. Peillon et adjoint au maire de Paris, n’a pas seulement rappelé que tout ce qui peut aider à la réussite des élèves bénéficie du soutien du ministre. Il a annoncé que la question de l’évaluation sera un des éléments du débat autour de la future loi d’orientation et que le MCLCM serait invité à y participer. Si le ministre est soucieux de faire évoluer les pratiques d’évaluation le soutien du Mclcm ne sera pas de trop.
François Jarraud