G. Pau-Langevin, ministre déléguée en charge de la réussite éducative, a reçu le 18 juin Gabriel Cohn-Bendit, créateur en 1981 du lycée expérimental de Saint-Nazaire et ancien membre du Conseil national de l’innovation pour la réussite scolaire (2000-2002).
Pour le cabinet de la ministre, la rencontre avec Gabriel Cohn-Bendit fait partie des consultations de la nouvelle ministre déléguée qui a en charge la politique d’innovation et d’expérimentation de l’éducation nationale.
Pour Gabriel Cohn-Bendit, la rencontre est porteuse d’espoirs. « J’ai évoqué la nécessité pour le ministère de se doter d’un conseil de l’innovation pour l’école de la réussite », nous a-t-il déclaré. « Il pourrait accueillir des praticiens, des représentants des établissements expérimentaux, des syndicats, des personnalités investies dans l’innovation éducative ». Le conseil pourrait « aider à la création de nouveaux établissements expérimentaux particulièrement dans les quartiers populaires ».
Personnage clé de l’innovation scolaire depuis 30 ans, le frère de Daniel Cohn-Bendit fait partie de ceux qui soulèvent les espoirs et les exaspérations rue de Grenelle.
Mai 1981. L’arrivée de la gauche au pouvoir soulève des espoirs à l’intérieur de l’éducation nationale. Professeur d’allemand en Loire-Atlantique, Gabriel Cohn-Bendit propose au ministre Alain Savary la création d’établissements expérimentaux porteurs d’une autre pédagogie. Il s’investit dans le lycée expérimental de Saint-Nazaire qui reste, encore aujourd’hui, une référence.
Décembre 2002. Après l’alternance politique, un nouveau ministre, Luc Ferry, enterre en douceur le Conseil national de l’innovation pour la réussite scolaire que Jack Lang avait créé. L’événement marque en fait un tournant dans l’histoire de l’Ecole puisqu’il ouvre une décennie de dénonciation du « pédagogisme » et d’une attaque sans précédent de l’enseignement publique.
Automne 2007. Nicolas Sarkozy succède à Jacques Chirac et Darcos à de Robien. Le nouveau ministre semble alors en rupture avec son prédécesseur. Dans l’état de grâce qui accompagne les premiers mois de Xavier Darcos, G. Cohn-Bendit, avec le soutien actif du Café pédagogique, propose à nouveau la création de collèges expérimentaux dans les zones difficiles. X. Darcos semble favorable et des négociations s’engagent avec son cabinet. Des centaines d’enseignants se portent volontaires sur le site spécial ouvert par le Café pédagogique pour participer à cette aventure pédagogique. Arrive la rentrée 2008 : le ministère a digéré la tentative et noie sous les détails le projet innovant.
Investi dans l’innovation éducative en Afrique, Gabriel Cohn-Bendit ne veut pas laisser passer l’opportunité ouverte par l’alternance politique sans relancer le projet d’établissements capables de mobiliser les militants pédagogiques pour impulser une nouvelle dynamique innovante dans le système éducatif.
François Jarraud
Voir aussi :
Sur le Conseil national de l’innovation scolaire