Le rapport 2010 des inspecteurs généraux Marie Mégard et Jean-Pierre Hédoin sur « la mise en oeuvre de la formation des enseignants » ne cache rien des difficultés des stagiaires. Dès 2010 il était clair que leur vie était très difficile.
Comment les mêmes auteurs peuvent-ils publier des rapports aussi différent à une année de distance sur un sujet où la situation s’est dégradée ? Le rapport 2011 de M Mégard et JP Hédoin a pu décevoir tellement il passe sous silence les difficultés des stagiaires. Le rapport 2010 ne les cèle pourtant pas. » Plusieurs dispositifs mis en place ne peuvent être pensés comme reconductibles à l’identique », affirme d’emblée le rapport.
Il signale la fatigue des stagiaires. « Les conditions de mise en stage des professeurs des écoles apparaissent du moins en ce début d’année scolaire comme globalement satisfaisantes, les difficultés apparaissent de façon sensiblement plus marquée dans le second degré aussi bien en ce qui concerne les affectations qu’en ce qui concerne les conditions d’accompagnement et d’exercice des professeurs stagiaires. La fatigue déjà accumulée à trois mois de la rentrée par les professeurs stagiaires du 2nd degré qui ont pris en charge un service complet est très importante… Les entretiens conduits par les inspecteurs généraux tendent à montrer que l’équilibre est souvent très fragile entre d’une part la motivation de jeunes enseignants, fiers d’avoir réussi un concours difficile et satisfaits de passer enfin du monde des études à celui de la vie professionnelle et d’autre part une réelle charge d’inquiétude trouvant sa source soit dans des conditions d’exercice trop changeantes, soit dans une course au temps, soit encore dans des conditions d’évaluation parfois insuffisamment clarifiées ».
» « On n’a pas le temps » : entre les préparations, les cours, les corrections, les rencontres régulières avec le tuteur, tous les stagiaires se disent débordés », explique le rapport. « Tous les stagiaires rencontrés déclarent vivre en cette première année d’exercice une pression sensiblement plus forte que celle qu’ils avaient connue quand ils préparaient les concours ».
Le rapport montre aussi les fortes différences entre académies. » Les cadres conventionnels qui fixent, pour l’année 2010-2011, les responsabilités et les règles de coopération entre le recteur employeur et les instances universitaires présentent, selon des académies, des champs, des contenus et des degrés d’élaboration assez différents ». Elles sont aggravées par la résistance des tuteurs. Dans certaines académies la majorité des tuteurs contactés ont refusé cet emploi. «
Si » dans le premier degré, les surnombres ont permis d’atténuer très fortement en début d’année scolaire les effets des nouvelles modalités de formation… dans le second degré, les conditions de service et les modalités de mise en place de l’accompagnement et de la formation ont mis les jeunes professeurs dans des situations réellement difficiles auxquelles ils font face avec un engagement remarquable ».
François Jarraud