Par François Jarraud
Vincent Peillon est nommé ministre de l’éducation nationale. Mme George Pau-Langevin ministre déléguée à la réussite éducative. L’enseignement supérieur, la jeunesse et l’éducation populaire restent séparés de l’éducation nationale.
Vincent Peillon était le candidat attendu au poste de ministre de l’éducation nationale. Député européen, V. Peillon est agrégé de philosophie. Il a enseigné une quinzaine d’années et il a développé une pensée originale et riche sur l’Ecole. Durant la campagne présidentielle, il a pris en charge les questions d’éducation, réunissant autour de lui les experts du PS (B. Julliard, Y Trigance) et les cadres de l’éducation nationale conseillant le candidat. Il a su faire fonctionner les différents cercles qui entouraient le candidat. Et l’on sait à quel point l’éducation a été une question décisive dans le démarrage de la campagne de F . Hollande.
Députée de Paris, née en Guadeloupe, Mme George Pau-Langevin est avocate. A l’Assemblée elle a suivi les dossiers de l’intégration et est l’auteure d’ne proposition de loi sur la lutte contre les discriminations.
Vincent Peillon nous avait accordé une entretien au début de la campagne électorale où il précise ses vues sur la réforme de l’Ecole. Mais ce sont les défis qui l’attendent qui importent maintenant.
Les défis à relever par le nouveau gouvernement sont nombreux et complexes. Le nouveau gouvernement va prendre un système éducatif en mauvais état, avec des acteurs démoralisés et des attentes en terme d’efficacité, de formation et de rattrapage salarial importantes. La réforme de la formation des enseignants, par exemple, implique que le nouveau gouvernement dégage des milliers de postes pour permettre de vrais stages pour les nouveaux enseignants. Ce qui renvoie à la question du recrutement, un vrai casse tête budgétaire et démographique. L’éducation nationale est appelée à consommer la moitié des titulaires d’un master 2 pour ses besoins ce qui n’est pas raisonnable. Pour augmenter le nombre de candidats aux concours il faudrait donc soit relever les salaires et améliorer les conditions de travail et de carrière, mais cela semble bine difficile, soit pré recruter en amont chez les étudiants, mais là aussi est-ce financièrement supportable ? Pour faire face à l’échec scolaire, le candidat socialiste s’est engagé à mettre « plus de professeurs que de classes » au primaire. Avec quels postes ?
La marge de manoeuvre du ministre va être très étroitement dépendante d’une situation économique globale imprévisible mais fortement hypothéquée par la crise grecque. Au soir du 6 mai, ces difficultés devraient se rappeler très rapidement aux nouveaux responsables. La fête sera courte.
Vincent Peillon : « Refonder la République par l’école »
« Il faudra revoir les programmes de 2008, et cesser les empilements, les redondances ou les aberrations ». C’est à une » refondation de la République par l’école » qu’appelle Vincent Peillon, chargé de l’éducation dans l’équipe de campagne de François Hollande.