Par François Jarraud
C. Ben Ayed : » Qu’offre-t-on aux familles en supprimant la carte scolaire ? Un sauve-qui-peut ! »
Le nouveau rapport Grosperrin : Améliorer la professionnalité ou mettre en place une nouvelle gouvernance ?
Formation des enseignants : Le contre projet de la CDIUFM l Formation des enseignants en alternance : L’administration ne suit pas l L’Intersyndicale maintient l’appel à la grève l Un élu Snes chassé de Mayotte l Primaire : Déjà des problèmes de remplacements l Une école neuve influence les apprentissages.
L’Onisep publie le Guide Après le bac l Les régions rencontrent les jeunesses.
Deuxième chance : A Clichy, une nouvelle école contre l’échec l Manuels numériques : Baisse des utilisations signale Eduscol…
« Encadrer » au séminaire GEFE?
La France des invisibles.
Les femmes et la dépendance l SES : La zone euro menacée l Approches déterministes ou stochastiques en SVT l Boris Vian à la BNF.
C. Ben Ayed : » Qu’offre-t-on aux familles en supprimant la carte scolaire ? Un sauve-qui-peut ! »
A qui profite le libre choix de l’école ? La suppression de la carte scolaire a été présentée comme une liberté accordée aux familles. Pour ses auteurs, elle entre dans la grande famille des mesures modernes « d’empowerment » qui visent à redonner du pouvoir aux acteurs de terrain. Toujours selon eux, grâce à un choix rationnel, les parents vont par leur choix exercer une pression sur les écoles qui aidera les plus faibles à s’améliorer. Mais est-ce vraiment comme cela que ça se passe ? Pour Choukri Ben Ayed, professeur de sociologie à l’université de Limoges, qui publie un passionnant article dans le numéro 175 de la Revue Française de Pédagogie, cette mobilité se traduit pour les enfants des familles populaires par une fragilisation de leur niveau scolaire. Au final, la libéralisation accroit les inégalités scolaires. Choukri Ben Ayed nous explique pourquoi.
Lisez l’entretien avec C Ben Ayed
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L’Éditorial de Francois Jarraud
Le nouveau rapport Grosperrin : Améliorer la professionnalité ou mettre en place une nouvelle gouvernance ?
Rejeté une première fois le 6 juillet, le nouveau rapport Grosperrin, que le Café pédagogique s’est procuré, repasse devant la Commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée aujourd’hui. En demandant au nom de l’efficacité professionnelle la suppression des concours d’enseignant, il participe à la mise en place d’une nouvelle gouvernance du système éducatif.
Le rapport critique l’ancienne formation des enseignants en IUFM ainsi que la masterisation actuelle. Il juge la formation professionnelle des nouveaux enseignants insuffisante, relevant « des stages pouvant devenir virtuels », « des parcours de formation incohérents » et « un allongement de la durée des études discriminant sur le plan social ». Pour J. Grosperrin, les épreuves « revêtent un caractère disciplinaire marqué » et le concours est devenu « plus académique ». Sur ce point, il reprend plusieurs points du rapport Jolion.
Il apporte des éclairages sur les conditions d’exercice des stagiaires et la crise de recrutement qui frappe les concours d’enseignement. Il signale la hausse des démissions de stagiaires (130 cas) dans le second degré à la rentrée 2011. La chute du nombre de candidats aux concours de l’enseignement constatée à la session 2011 n’a pas été enrayée pour la session 2012. En septembre 2011, il n’y avait que 17 517 présents aux épreuves écrites d’admissibilité du concours de professeur des écoles soit seulement 7% de plus que l’année précédente malgré une campagne publicitaire lancée par le ministère. Pour le capes on a compté 12 084 candidats soit 2,5% de plus.
Le nouveau rapport propose des améliorations immédiates comme l’avancée de la date d’affectation des stagiaires de façon à ce qu’ils puissent mieux préparer la rentrée. Il préconise de « réduire le poids des épreuves disciplinaires » aux concours. Il recommande d’avancer les épreuves d’admissibilité en fin de licence comme le recommande le rapport Jolion. Suivrait un master en alternance avec une vraie composante professionnelle. Les masters seraient spécialisés avec une option école maternelle, école élémentaire -collège ou lycée. L’agrégation deviendrait un concours interne de promotion professionnelle.
Le principal changement dans le nouveau rapport concerne la suppression des concours d’enseignement. Jacques Grosperrin reste fidèle à cette idée déjà présente dans le premier rapport mais, prudemment, il l’envisage « d’ici 10 à 15 ans ». « Une fois admis le principe selon lequel la certification des compétences académiques et professionnelles est délivrée par l’université, la procédure de recrutement pourrait évoluer pour tenir compte enfin des besoins très diversifiés des établissements ». Après le master, des jurys locaux pourraient établir des listes d’aptitude dans lesquelles les établissements viendraient recruter sur la base d’un entretien professionnel. Pour J Grosperrin, ce recrutement « devrait être organisée dans le respect des principes fondamentaux d’accès à la fonction publique ».
La réforme proposée par le rapport Grosperrin est un élément de la nouvelle gouvernance du système éducatif que l’UMP met en place. Elle fait de l’établissement autonome, piloté par une direction renforcée ayant le pouvoir de recruter et d’évaluer les enseignants, l’élément central d’un système éducatif géré par des évaluations nationales et la mise en concurrence. L’Etat ne garderait plus que la rédaction des programmes et la délivrance des diplômes. Quant aux enseignants il seraient comme dans de nombreux pays fortement dépendants pour le salaire et l’emploi des autorités locales. Sous une formulation plus prudente c’est toujours la rupture que demande le rapport Grosperrin. Son adoption par la commission des affaires culturelles marquerait la volonté de l’UMP de faire de l’éducation un cheval de bataille électoral.
La commission des affaires culturelles et le rapport Grosperrin
Formation des enseignants : Le contre projet de la CDIUFM
La Conférence des directeurs d’IUFM publie « 22 propositions pour une formation universitaire professionnelle des enseignants ». Destiné à peser sur le débat politique, il fixe les conditions d’une réforme de la formation des enseignants. La CDIUFM souhaite une formation en alternance à partir de la 2ème année de licence, appuyée sur un référentiel national.
Formation des enseignants en alternance : L’administration ne suit pas
L’Unef et le Snuipp écrivent le 6 décembre au ministre pour demander que les étudiants en master d’enseignement par alternance disposent bien d’un contrat de travail ou d’une convention de stage. Ils énoncent aussi la baisse inattendue de leur paye.
L’Intersyndicale maintient l’appel à la grève
La défection du Sgen Cfdt n’affaiblit pas la détermination des autres syndicats d’appeler à la grève du 15 décembre. Les syndicats (CGT Educ’action, FNECFP FO, FSU, SE-UNSA, SNALC-CSEN, SNCLFAEN, SNEP-FSU, SNES-FSU, SNETAA-FO, SNFOLC, SIES-FAEN, SNUDI-FO, SNUEPFSU, SNUipp-FSU, SUD Education, UNSA) dénoncent « un simulacre de négociations » puisque le ministère « n’entend pas revenir sur les principaux points de désaccord : le rôle majeur du supérieur hiérarchique : IEN dans le premier degré et positionnement du chef d’établissement comme seul évaluateur dans le second degré; le contenu de l’évaluation : elle ne porterait plus principalement sur l’activité en classe avec les élèves; le déroulement ralenti des carrières, sans transparence renforçant inégalités et injustices ».
Un élu Snes chassé de Mayotte
Le Snes dénonce « des pratiques d’un autre âge » à Mayotte. UN élu de ce syndicat vient de se voir notifié le non renouvellement de son contrat à Mayotte par le vice-recteur. POur le Snes ka raison en est politique : le vice recteur entend punir un syndicaliste remuant.
Primaire : Déjà des problèmes de remplacements
Signalée par un lecteur, la situation de l’école Ile-de-France de Besançon, une école prioritaire, est représentative des tensions sur les postes. Lundi 5 décembre, les enseignants ont fait grève une heure pour protester contre le non remplacement de 4 collègues. C’est qu’un peu partout les remplaçants ont été mis sur des postes fixes.
Une école neuve influence les apprentissages
« Nous ne sommes pas capables de dire si c’est l’architecture qui améliore la pédagogie ou s’il s’agit d’un effet de motivation chez les parents;, les enseignants ou les élèves, mais la construction d’une école neuve a un effet sur les résultats aux tests d’évaluation« , affirment C Neilson et S Zimmerman (Yale). Ils mettent aussi en évidence un effet sur le prix des logements à proximité de la nouvelle école.
L’Onisep publie le Guide Après le bac
L’édition 2012 du guide « Après le bac » est proposée en ligne. Il rappelle le calendrier d’inscription dans le supérieur et présente le sprincipales voies : BTS, DUT, CPGE, université. Des éditions régionales sont également disponibles.
Les régions rencontrent les jeunesses
L’Association des régions de Françe organise les 8 et 9 décembre une vaste manifestation à Arcachon. Elus et techniciens des régions, responsables de services de l’Etat et des collectivités locales, associations, mouvements de jeunesse, au total près de 500 personnes sont attendues . Il s’agit avant tout d' »échanger sur les politiques de jeunesse.
Deuxième chance : A Clichy, une nouvelle école contre l’échec
Les personnalités politiques ne manquaient pas, ce mardi 6 décembre, pour inaugurer la nouvelle École de la deuxième chance de Clichy : autour d’Édith Cresson, Présidente de la Fondation EC2 (Ecole 2ème Chance), Maurice Leroy, Ministre de la Ville, Jean-Paul Huchon, Président du Conseil Régional Ile de France, Patrick Devedjian, Président du Conseil Général des Hauts-de-Seine, Gilles Catoire, Maire de Clichy-la-Garenne, mais aussi Jean-Yves Durance, Président de la CCIP Hauts-de-Seine, François Pierson, Président Directeur Général AXA Global P&C et Président de l’E2C 92, ainsi que les maires de plusieurs communes du 92 et quelques parlementaires. Première École de la 2ème chance dans le département des Hauts de Seine, où « malgré notre prétendue richesse, nous rencontrons les mêmes problèmes que les autres », assure P. Devedjian, l’école de la rue Pierre à Clichy est ouverte sous condition de réussite, avec la possibilité d’une autre ouverture dans le sud du département. L’EC2 92 a ouvert ses portes en mars 2011 et aura déjà accueilli fin décembre une centaine de stagiaires pour des formations de remise à niveau et d’insertion professionnelle, avec six sorties positives (formation professionnelle ou emploi) à la mi-septembre.
Manuels numériques : Baisse des utilisations signale Eduscol
« On observe une baisse significative de fréquentation des manuels numériques par rapport à la première année » note ce rapport d’Eduscol sur la seconde année d’expérimentation des manuels numériques via l’ENT en collèges. « Cette baisse s’explique par les dysfonctionnements techniques observés et le peu d’évolutions observées au niveau des manuels numériques. Elle traduit une certaine démotivation de la part des enseignants ». L’étude signale aussi que les collégiens préfèrent le smanuels papier.
Les manuels numériques (nov. 2011)
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« Encadrer » au séminaire GEFE
Le séminaire Gouvernances de l’éducation, la formation et l’emploi organise une nouvelle séance le 12 décembre à 13h ) l’université Paris est Créteil (salle 226 bâtiment T). L’invité est F Mispelblom Beyer, professeur de sociologie à l’Université d’Evry.
La France des invisibles
Le Monde semble hésiter entre deux formules : « la France des invisibles » et « la France d’à côté« . Dans un bel article, Françoise Fressoz et Thomas Wieder mettent en évidence l’existence de deux France : « La première est celle des « 25 grandes métropoles qui profitent de la dynamique de la mondialisation ». Elles vivent un double phénomène d’embourgeoisement et d’immigration. La seconde France inclut l’essentiel du monde rural et périurbain, mais aussi de très nombreuses villes moyennes, touchées par la désindustrialisation et les plans sociaux à répétition ». Celle ci se sent décliner et c’est elle, d’après les auteurs, qui arbitrerait l’élection présidentielle.
Les femmes et la dépendance
« Les femmes sont aujourd’hui les premières concernées par la dépendance : elles sont d’abord plus touchées que les hommes, en partie parce qu’elles vivent plus longtemps qu’eux. Ensuite, ce sont elles principalement qui se mobilisent dans la famille pour aider leur parent ou leur conjoint lorsqu’ils deviennent dépendants », écrit l’Ined. « Sur la base d’un panorama d’études dans le domaine, Carole Bonnet, Emmanuelle Cambois, Chantal Cases et Joëlle Gaymu décrivent les changements démographiques probables dans les prochaines décennies et s’interrogent en parallèle sur l’évolution du rôle des hommes au sein de la famille ».
SES : La zone euro menacée
Standard and Poors a publié le 5 décembre une note annonçant qu’elle met sous surveillance l’ensemble d ela zone euro et qu’elle pourrait baisser de deux degrés la note française et d’un la note allemande, ainsi que celle de nombreux autres pays européens. S&P dénonce le risque de récession en Europe, le haut niveau d’endettement, l’incapacité des dirigeants européens à agir, les restrictions de crédit.
Alors que faire ? Joseph E Stiglitz, prix Nobel d’économie, écrit : « Les compressions dans le secteur public aujourd’hui ne règlent en rien les débauches budgétaires d’hier ; elles ne font que pousser les économies vers des récessions un peu plus profondes. Les dirigeants européens le savent. Ils savent qu’il y a un besoin de croissance. Mais plutôt que de s’attaquer aux problèmes du moment et de déterminer une formule pour la croissance, ils préfèrent se livrer à des homélies sur ce que le gouvernement précédant aurait dû faire. Un moyen de trouver satisfaction en sermonnant autrui, mais qui ne résoudra pas les problèmes de l’Europe – et qui ne sauvera pas l’euro. »
Approches déterministes ou stochastiques en SVT
L’association pour la formation des professeurs de SVT met en ligne les vidéos tournées lors du colloque « approches déterministes ou stochastiques ». Elles concernent l’évolution des espèces, le développement de l’embryon, le déterminisme.
Boris Vian à la BNF
La Bibliothèque nationale met en ligne une exposition sur Boris Vian. C’est l’occasion de découvrir des manuscrits ou de revivre le scandale de « J’irai cracher sur vos tombes ». A voir également les documents pédagogiques réunis par la BNF.
le Cafe
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