Par Jeanne-Claire Fumet, François Jarraud et Antoine Maurice
Le 21 Septembre s’est déroulée la journée du sport scolaire. Petit retour en arrière…
Sport scolaire : partout et pour tous ?
Par Jeanne-Claire Fumet
A l’occasion de la seconde Journée du Sport Scolaire, mercredi 21 septembre 2011, Luc Chatel a visité les ateliers sportifs organisés à la Cité scolaire Paul Valéry (Paris 12ème), qu’animaient de prestigieux animateurs, choisis parmi les jeunes champions du sport actuel, avant de rendre publiques les 8 propositions formulées par les ambassadeurs du sport scolaire, remis par la sprinteuse Muriel Hurtis. Points forts des résultats de la réflexion des athlètes : valoriser les bienfaits du sport en termes de santé publique, ouvrir le sport scolaire aux acteurs extérieurs, mieux adapter l’offre aux attentes des élèves et reconnaître davantage leur engagement dans les associations sportives, par une mention sur le livret scolaire. Le ministre a également annoncé l’ouverture de « valence sportive » dans certaines filières de bac pro. Un programme ambitieux pour le sport à l’école, mais dont la mise en œuvre restera forcément limitée.
Luc Chatel est résolument convaincu des bienfaits du sport, du point de vue physique mais aussi pour les valeurs morales qu’il véhicule. Muriel Hurtis, ambassadrice de l’UNSS (avec N. Karabatic) a rappelé ces valeurs : fair-play et respect, de l’autre, des règles et de soi. Les qualités et les valeurs du sport, a affirmé Luc Chatel, convergent avec celles de l’école : toutes se rejoignent en un même projet de vie, une éthique. Parmi les champions présents à ses côtés, a-t-il souligné, beaucoup ont été révélés par le sport scolaire. Il faut aller plus loin et donner une plus grande place au sport à l’école.
Premier élément déterminant : l’ouverture de l’école aux partenaires extérieurs et la reconnaissance institutionnelle de l’engagement des acteurs dans les associations sportives. Grâce à un tissu associatif exceptionnel, l’Éducation nationale dispose d’un vivier considérable, en qualité et en diversité, avec l’USEP (Union sportive de l’enseignement du premier degré) et l’UNSS (Union nationale du sport scolaire) entre autres. Le ministre a rappelé que l’inscription annuelle à l’UNSS, troisième fédération sportive de France qui regroupe un million de licenciés, revient à 17€ par enfant pour accéder à de multiples activités.
Point d’étape de l’action entreprise depuis un an en direction du sport scolaire : la fréquentation, tout d’abord, est en hausse, annonce le ministre, tandis que les grandes fédérations connaissent des difficultés de recrutement, l’UNSS compte 10 000 adhérents supplémentaires. La diversification de l’offre, en particulier à destination des filles (une convention doit être signée avec la Fédération de football féminin), les élèves en situation de handicap (qui peuvent y trouver un très bon moyen d’intégration, comme le montre un atelier de basket en fauteuil présenté lors de cette visite), et à l’égard des sports nouveaux et moins connus.
Le partage des valeurs positives, ensuite : 100 000 élèves auront été formés au programme « jeunes officiels » qui permet de découvrir l’arbitrage. D’autre part, 32% des associations sportives lycéennes ont désormais des élèves pour vice-présidents, aux côtés des proviseurs, à l’incitation du ministère – qui a abaissé l’âge de la majorité sportive à 16 ans pour permettre aux adolescents qui le souhaitent de créer leur propre association. Enfin, l’apparition d’une mention sur le livret scolaire pour valoriser les jeunes les plus investis devraient améliorer la reconnaissance de leur engagement.
Le dispositif « classe le matin, sport l’après-midi » expérimenté depuis un an dans 120 collèges et lycées auprès de plus de 7 500 élèves a donné toute satisfaction, annonce le ministre : élèves plus motivés, plus assidus, plus respectueux du cadre de vie et de leurs camarades. Les apports scolaires s’en trouveraient grandement améliorés. Un bienfait qui justifie le doublement de l’expérimentation cette année, soit 212 établissements pour près de 15 000 élèves et 796 intervenants dont la moitié de professeurs en 2011-2012. Le projet disposera d’un volet particulièrement ciblés sur les internats, ainsi que ceux proposant un enseignement d’exploration ou un de complément en EPS. L’engagement des établissements s’étendra sur deux ans, sur la base du volontariat de l’équipe éducative.
Le ministre a rappelé son attachement à promouvoir le sport aussi dans les internats d’excellence, ouverts à de très bons élèves issus de milieux défavorisés. Il a souligné également l’intérêt du sport pour la réinsertion d’élèves en rupture avec le système scolaire, voire les règles sociales, en préalable à une réinsertion réussie.
Dernier point de cette intervention, Luc Chatel a évoqué la professionnalisation du sport à différents niveaux, indépendamment de la compétition, dans de nombreux métiers annexes dont le développement va croissant (secteurs de l’animation, de la vente, du sanitaire et social, etc.) Il propose l’introduction, à titre expérimental, de « valences » en sport dans les filières bac pro en vue de combler une actuelle lacune.
Expérimentations, donc, plutôt que généralisation des projets pour le sport scolaire : on peut en effet se demander comment faire autrement, alors que le manque d’équipements sportifs dans les établissements et les collectivités locales ne peut guère être compensé, à l’heure des restrictions budgétaires tous azimuts, par des investissements significatifs, et que la diminution du nombre d’enseignants d’EPS, même compensée par l’appel aux professionnels extérieurs, pose plus que jamais le problème de la difficile gestion des groupes. On pourra aussi s’interroger sur le devenir de l’éducation physique en primaire et en maternelle, où son importance cruciale est unanimement reconnue, tandis que les effectifs de classes gonflent dans des locaux qui ne sont pas extensibles et ne s’y prêtent pas. Si le sport possède les vertus apaisantes et édifiantes que le ministre décrit, on ne peut qu’en souhaiter la pratique élargie partout et pour tous ; mais si la reconduction des expériences particulières dissimule l’impossibilité matérielle de réaliser ce grand projet, il vaudrait peut-être mieux évaluer la situation dans ses données réelles pour réussir une vraie valorisation du sport à l’école.
L’article
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/09/[…]
Liens :
Journée du sport scolaire
http://www.education.gouv.fr/journee-du-sport-scolaire
Le rapport de l’UNSS
http://www.education.gouv.fr/cid57864/comment-accroitre-la-pla[…]
L’USEP
L’UNSS
http://www.federation-unss.org
L’USGEL (union sportive de l’enseignement libre)
Le Programme « Bouge… une priorité pour ta santé », réalisé à l’initiative de la Mutualité française en partenariat avec l’UNSS
Journée du sport scolaire : De jeunes champions, animateurs d’un jour
Par Jeanne-Claire Fumet
Aux côtés de Claudine Vuong, proviseure de la Cité scolaire, de célèbres jeunes champions, ambassadeurs du sport à l’école ou représentants de leur fédération, s’étaient mobilisés pour encadrer les enfants à l’occasion de la visite du ministre. Parmi eux, Amélie Caze (décathlon moderne), Nathalie Dechy (tennis), Maud Fontenoy (voile) Jonathan Mahoto (double dutch) Paul-Henri Mathieu (tennis), Bruno Sroka (kite surf).
Quelques propos sur le sport à l’école :
Amélie Caze, triple championne du monde et professeur d’EPS : « A l’école, on a tous les élèves à former, on peut vraiment déceler les capacités de chacun, c’est une vraie chance pour tous. Mais les équipements sont plutôt prévus pour des sports collectifs traditionnels, ce n’est peut-être pas ce qui peut le mieux inciter les jeunes. Mais il ne faut pas tout rejeter sur l’infrastructure : même avec des équipements un peu vétustes, si on fait preuve de créativité, on peut faire plein d’activités différentes avec les élèves ! »
Bruno Sroka, triple champion du monde et professeur d’EPS : « Il y a tellement de jeunes étalés sur leurs canapés avec leurs DS, qui ne jouent pas, ne font pas d’activités physiques… C’est important de bouger. Et puis il faut faire découvrir des activités sportives qu’on ne connait pas ! A Brest, où j’enseigne, nous avons des équipements magnifiques pour ça. »
Nathalie Dechy, championne de tennis : Le sport à l’école ? Je trouve ça très important, autant que savoir compter ou lire ; il faut savoir bouger et canaliser son énergie. Il y a encore bien des progrès à faire dans le développement du sport en France, par rapport à d’autres pays. L’objectif est que les enfants bougent, se dépensent et y trouvent du plaisir. La pratique du sport n’est pas forcément élitiste : on peut se faire plaisir sans devenir un athlète, il y a très peu d’appelés, de toute façon. Quant aux champions, ils trouveront toujours leur voie, quel que soit l’environnement. Mais si la population a une meilleure éducation sportive, un meilleur niveau, c’est vraiment positif pour la connaissance du sport et pour la santé. Vous savez, j’ai toute ma famille dans l’enseignement : alors le sport à l’école, je sais que c’est important ! »
Jean Louis, professeur d’EPS, UNSS Paris : « Il y a encore beaucoup à faire pour intégrer le sport handicapé dans l’institution. Il y a peu de professeurs handicapés : j’en suis mais je ne dois pas être le seul . Se pose le problème de la formation pour pouvoir encadrer des élèves en fauteuil, par exemple, ce n’est pas évident, il y a des peurs, des réticences, des regards qui ne sont pas encore bien habitués. Mais les choses progressent. De toute façon, le handicap fait partie de la société, il faudra bien qu’il y trouve sa place. »
L’article
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/09/22[…]
De quoi la Journée du sport scolaire est-elle le nom ?
Par François Jarraud
Le 21 septembre, la Journée du sport scolaire ne doit pas nous faire oublier les difficultés que rencontre l’EPS dans le système éducatif français. « L’école doit être le lieu dans lequel on peut s’épanouir grâce à cette discipline » affirme Luc Chatel dans une interview publiée par Direct Matin. La discipline c’est « le sport ». Plus loin, le ministre lui confie la tâche de lutter contre l’obésité. Ainsi est entretenue une confusion entre sport et EPS qui est la signature de cette Journée.
Il faut dire que c’est une belle journée. Les équipes d’EPS, avec les associations sportives, se sont réellement données du mal pour la faire réussir. C’est ce que montre par exemple notre article sur « le petit tour de France de la journée du sport scolaire » qui montre les efforts des enseignants le 21 septembre. Elle reste un moment de partage et de convivialité autour du sport dans chaque établissement. Et tous nos intervenants soulignent leur plaisir à participer à cette Journée.
Mais il reste tous les autres jours… Pourtant au quotidien la place de l’EPS dans le système éducatif reste très secondaire. C’est la discipline qui a perdu le plus d’enseignants car elle est ciblée prioritairement par la rue de Grenelle, nous confie Michel Fouquet, secrétaire national du Snep. Si l’Usep se développe au primaire, l’EPS est confiée dans les écoles à des maîtres qui après leur master sont envoyés en classe sans formation, nous dit JM Sautreau. Mais déjà l’horaire officiel est rarement respecté. C’est que souvent l’EPS est saluée avec suffisance par les autres disciplines. Dans les situations de crise c’est souvent elle qu’on sacrifie.
L’expérimentation « cours le matin, sport l’après-midi » est régulièrement citée par Luc Chatel comme la preuve de la volonté du gouvernement de développer le sport. Le sport peut-être, dans la mesure où son déploiement est financé par les collectivités locales. Pour l’EPS on a vu ce qu’il en est de facto. Luc Chatel tire de cette expérimentation des aspects positifs comme l’amélioration du climat scolaire. Il vante dans une dépêche AFP une réduction des horaires d’enseignement. « Un jeune Français va 15 ans à l’école alors qu’un jeune aux Etats-Unis y va 11 ans ». Cette affirmation est-elle exacte ? A la différence des jeunes confiés à Luc Chatel, tous les jeunes Américains parcourent le « K-12 » qui, comme son nom l’indique, fait plus de 11 ans… Et ils obtiennent un diplôme de fin de secondaire quand 130 000 jeunes français sortent sans diplôme. Enfin à 70% ils entament des études supérieures (55% en France).
Ces propos entretiennent l’ambiguïté sur cette journée. C’est d’abord une fête. Mais la confusion entre sport et EPS ne tourne pas à l’avantage de cette dernière. On a pu reprocher au « sport l’après-midi » qu’il « externalisait » l’EPS pour le remplacer par du sport encadré par du personnel payé par les collectivités locales. Maintenant si Luc Chatel se sert de cette journée pour promouvoir la réduction de la scolarité on entre dans un nouveau dérapage. De quoi donc cette journée est-elle le nom ?
Dépêche AFP
http://www.vousnousils.fr/2011/09/20/cours-le-matin-[…]
Pourquoi les syndicats sont contre sport l’après-midi
http://cafepedagogique.net/lemensuel/laclasse/[…]
Petit tour de France de la journée du sport scolaire…
Par Antoine Maurice
Pour le café un grand nombre de collègues ont bien voulu nous faire partager ce qu’ils allaient faire de cette journée du sport scolaire. Elle devrait toucher près d’un élève sur deux. Petit tour d’horizon…
Les professeurs d’EPS ont une fois de plus rivalisé d’ingéniosité, de dynamisme pour permettre à un plus grand nombre de jeunes de connaître leur Association Sportive (AS) lors de cette journée.
Des idées originales.
Olympiades et course au record dans l’Ariège; challenge par équipe à Meaux; activités extraordinaires dans l’Isère autour des arts du cirque, de la Danse, de la course d’orientation; découverte heure par heure de l’AS par chaque niveau de classe à Fagnières dans le département de la Marne. A Sarcelles ce sera une journée portes ouvertes conclue par un goûter. Un peu plus au sud, au pays basque, les élèves pourront le matin pratiquer les activités de l’AS et pour les volontaires l’après midi pratiquer des activités diverses ! Une carte des Menus digne d’un 3 étoiles !
Une volonté d’ouvrir les portes de l’AS… mais étaient-elles vraiment fermées ?
Les expériences le montrent. Un maximum d’élèves vont pouvoir côtoyer l’AS. Et par la même occasion les collègues d’autres disciplines, et certains parents. Il est évident que l’on ne peut que s’en réjouir. Par exemple au collège de Saint Chef dans le nord Isère, collège rural, cette journée est un plus. En témoigne un fort taux d’inscription. Les collègues sentent que la « température monte » et que les enfants ont hâte de vivre cette journée. En faisant le tour de plus d’une vingtaine d’établissements partout en France, on peut dire que sous différentes formes, plus d’un élève sur deux aura la possibilité de vivre cette journée !
Une journée qui ne touche pas tout le monde.
C’est toujours l’image du verre à moitié vide ou à moitié plein. Dans ce cas précis, on peut aussi le percevoir comme une journée qui ne touche pas tout le monde ! De la bouche d’un grand nombre de collègues ce qui a gêné c’est le temps, le manque de temps pour organiser une telle journée en moins de 3 semaines. Sans parler de la « quasi infaisabilité » de l’événement. Ce sont les mots utilisés par un collègue de l’académie de Lille. En effet, comment faire pratiquer autant d’élèves dans un même lieu, à Douai ils risquent de se retrouver à 2000 (3 lycées) sur les mêmes installations avec seulement 11 profs d’EPS. Aux Lilas en Seine Saint Denis ce sont 750 élèves qui vont se retrouver dans un même gymnase sans gradins… Du coup, il a fallu choisir ! Et choisir c’est éliminer… Ainsi dans certains lycées ce seront les classes de seconde ! Pour d’autres, juste les 6èmes… et encore pour d’autres établissements les enseignants ont tout simplement décidé de boycotter la journée. D’autres, notamment à la Réunion, l’ont même transformée en semaine découverte.
Un moment de partage et convivialité.
Une chose est sûre, cette journée sera avant tout un moment fort pour un grand nombre d’associations sportives. A Clapiers par exemple ce sont les anciens licenciés qui vont accueillir les élèves pour animer les ateliers ou rencontres. A Pont de Beauvoisin dans l’Isère c’est un pique nique gourmant avec enseignants de toutes disciplines et les élèves pratiquant, le tout étant suivi d’un goûter champêtre pour clôturer la journée !
Mais aussi des paradoxes…
Il est vrai que pour une fois, un temps est laissé à l’association sportive, un temps où elle peut s’exprimer ! Du coup, ce sont souvent des heures banalisées qui ont été proposées ce mercredi matin. Justement, le problème est là ! D’un coté un temps est consacré, et dans la réalité, l’AS, pourtant statutaire, est souvent en concurrence avec d’autres activités de l’accompagnement éducatif par exemple. Quand ce n’est pas avec les cours même, qui sont organisés le mercredi après midi ou pendant la pause méridienne. Pierre dans un lycée du Nord mettait en avant le fait que les cours s’arrêtent à 13h pour certains, quand pour d’autres ils commencent à 13h, d’où une mort lente de l’Association Sportive dans son lycée. Comble du paradoxe dans le département des Yvelines le rectorat a décidé de rattraper le pont de l’ascension sur 2 mercredis après midi (le 2 et 9 mai) moment connu pour les rencontres AS !
L’AS un atout pour réussir ?
Sans rentrer dans la polémique, on ne peut que constater que la journée est un atout pour la discipline. Mais force est de constater, qu’elle soulève aussi de nombreuses interrogations. Notamment sur les finalités d’une telle journée placée sous le thème « les valeurs éducatives du sport, un atout pour réussir ». Au regard d’un grand nombre de collègues, l’idée n’est pas de faire réussir les élèves pour réussir, mais tout simplement de rentrer dans un logique de service public, qui propose du sport pour tous pour un coût dérisoire à travers des moments de vie collectifs. Et c’est bien là l’essentiel.
L’article
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/0[…]
J.-M. Sautreau (USEP) : » Mettre le sport scolaire à pareille fête ne se refuse pas ! »
Par François Jarraud
Président de l’USEP (l’union sportive de l’enseignement du premier degré), Jean-Marie Sautreau ne boude pas son plaisir de participer à la Journée du sport scolaire. Mais si « sport scolaire » et « sport à l’école » ne doivent pas être confondus, JM Sautreau attire aussi l’attention, discrètement, sur les difficultés de l’enseignement de l’EPS dans le primaire…
Dès sa première édition en 2010, l’USEP (Union Sportive de l’Enseignement du Premier degré) s’est d’abord réjouie puis mobilisée pour faire de cette initiative ministérielle une totale réussite. Mettre le sport scolaire à pareille fête ne se refuse pas !
Pour l’édition 2011, sous le titre distinctif « Les valeurs éducatives du sport scolaire, un atout pour réussir », l’engagement de l’USEP est conséquent dans de multiples lieux du territoire, Outremer comprise bien entendu, et ce sous différentes formes, l’activité physique et sportive étant nécessairement privilégiée pour un maximum d’élèves. De plus, les échanges, colloques, débats qui complèteront cette journée sportive permettront de mieux définir ce concept original, spécifique à la France, qu’est le sport scolaire, y compris dans sa diversité.
Comme indiqué dans le thème de cette journée, c’est bien vers la réussite que nous voulons tendre, celle de tous les élèves. L’activité physique et sportive peut les y aider. Ce titre pourrait d’ailleurs servir à l’USEP pour compléter sa définition, tant tous les termes contenus nous correspondent, dans la spécificité de ce sport scolaire du premier degré, en l’occurrence les rencontres sportives, autant que dans les valeurs travaillées.
Pour ce faire, c’est notre attachement au champ disciplinaire qu’est l’Education Physique et Sportive dont il est question. Les programmes de l’école sont explicites et les horaires définis : que cette journée du sport scolaire contribue à bien dire et redire la richesse que revêt l’EPS, dans le cadre des programmes et en appui du socle commun. De plus, si la promotion du sport scolaire ce 21 septembre sert, à court terme, à aller de manière effective vers les 3 heures d’EPS instituées par les programmes de l’Ecole, les défenseurs de l’EPS et du sport scolaire n’en seront que plus heureux.
Chaque enseignant, débutant ou plus ancien, doit pouvoir s’appuyer sur ce champ disciplinaire, tant dans ses spécificités que dans la transversalité qu’il revêt. Et le sport scolaire vient compléter ce travail disciplinaire par la rencontre sportive qu’il propose, rencontre pour tous, sans exclusion aucune, et rencontre avec soi-même pour un apprentissage d’un chemin personnel à accomplir tout au long d’une vie. A cet égard, une formation, initiale et continue, en EPS, dans laquelle le sport scolaire a toute sa place, est une nécessité. L’USEP ne manque pas une occasion de faire des propositions pour que cette formation, indispensable, soit des plus efficaces.
Ce 21 septembre va également être l’occasion de se rencontrer entre partenaires de l’école, tous axés sur cette réussite, travaillant sur des valeurs partagées et apportant ainsi de nombreuses compétences axées sur le projet de l’Ecole. Et c’est ainsi que, par le sport scolaire, les acteurs du monde sportif vont pouvoir œuvrer au mieux des intérêts de l’Enfant et de l’Ecole, sans qu’il puisse y avoir la moindre confusion entre « sport scolaire » et « sport à l’école ». A l’école, c’est bien de l’EPS dont il est question, et, en complément, de sport scolaire. Militer pour l’ouverture de l’Ecole ne peut se faire que sur le projet de celle-ci. Et c’est aussi pour ça qu’il est cet autre partenaire incontournable que nous entendons valoriser, le parent, acteur lui aussi essentiel d’une vie associative riche et constructive.
Et ce 21 septembre sera aussi une belle occasion de faire vivre nombre de projets associant premier et second degré de notre système éducatif.
Certes, l’Ecole a grandi et changé. Les nouveaux acteurs, y compris sportifs, que l’Ecole accueille, sont bien là pour faire vivre avant tout le projet de l’Ecole, par les compétences reconnues de ces différents acteurs. Cette journée du sport scolaire va donc montrer ce que celui-ci apporte à l’EPS et ce qui fait sa richesse au nom du projet de l’Ecole et des valeurs qui y sont défendues. Et tout ce que le sport peut apporter sera bienvenu, au nom de la complémentarité, source de richesse, mais aux places respectives de chacun, ceci étant source de clarté pour que chaque acteur puisse se retrouver sur l’idée même de projet.
En définitive, « sport scolaire » et « sport à l’école », sans être confondus, peuvent se compléter au mieux et faire de cette journée un bon, beau et riche moment de rentrée sportive, créant ainsi des passerelles dont les bénéficiaires seront les Enfants et l’Ecole. Si le sport scolaire est à la fête ce 21 septembre, c’est bien pour que l’EPS soit présente et efficiente tout au long de l’année scolaire.
Jean-Michel Sautreau
Président national USEP
Lisez la tribune de JM Sautreau
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/09/[…]
Michel Fouquet (SNEP) : » Le risque de cette journée c’est que ca se limite à être une bulle médiatique »
Par François Jarraud
Secrétaire national du Snep, le syndicat ultra majoritaire des professeurs d’EPS, Michel Fouquet décrypte la Journée du sport scolaire. Mi-fête, mi-chagrin, elle a au moins l’avantage de faire plaisir aux enseignants et aux élèves et d’éclairer aussi les zones d’ombre d’une discipline bien plus concernée que les autres par les suppressions de postes…
Quel regard le Snep jette-il sur cette Journée du sport scolaire ?
On est tout à fait favorable à cette journée. Elle donne la possibilité aux associations sportives (AS) de faire savoir ce qu’elles font. Le mercredi matin a été banalisé en partie dans les établissements à la demande du ministère et il y aura de belles manifestations même si c’est peut-être un peu tôt dans l’année. Le risque de cette journée c’est que ca se limite à être une bulle médiatique. Nous, nous n’oublions pas les griefs avec le ministère.
C’est-à-dire ?
Le plus important ce sont les suppressions de postes. L’EPS a été concernée bien plus que les autres disciplines. Chez nous ce sont deux postes sur trois qui ne sont pas remplacés et non un départ en retraite sur deux. En quelques années on a été décimé : nous avons perdu près de 3 000 postes c’est à dire un enseignants sur dix. (NDLR : il y avait 32 000 professeurs d’EPS en 2004 il y en avait 29 557 en 2010-2011). C’est autant de collègues en moins pour animer les AS et donc moins d’activités… On enquête actuellement pour savoir si les cours obligatoires d’EPS sont partout effectués. Ce n’est pas certain. Mais les suppressions de postes touchent aussi à la façon de travailler. On perd beaucoup en souplesse dans l’ organisation. Par exemple les dédoublements ne sont plus accordés. Il devient plus difficile de proposer la natation car il faut un nombre minimum d’encadrants.
La place de la discipline s’est-elle affirmée dans le système éducatif ?
Depuis 1994, passage de l’horaire à 4 heures, il y a eu peu de progrès sauf en 1999 la création de l’option de détermination au lycée. On sait que dans les discours officiels l’EPS est encensée mais dans le vécu des établissements on ne lui reconnaît pas la même valeur que les autres disciplines. En période de restriction budgétaire si le proviseur doit choisir entre EPS et maths ce n’est pas l’EPS qu’il gardera… La réforme du lycée qui donne plus d’autonomie dans la gestion de l’enveloppe horaire nous inquiète…
Luc Chatel met en avant le dispositif sport l’après-midi. Est-ce une réussite ?
Même à sa petite échelle actuelle, cette expérimentation se passe dans des conditions très différentes. A Paris par exemple le manque d’installations fait que parfois les activités sportives sont très réduites. Et puis comment croire qu’on développe le sport alors qu’on supprime en priorité les postes de professeurs d’EPS ? On est face à un coup médiatique.
Allez-vous porter ces revendications lors de la journée ?
On le fera peut-être ici et là, selon la situation. Mais on ne veut pas brouiller l’image de cette Journée du sport scolaire.
L’entretien avec M Fouquet
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011[…]
Séminaire sur le sport scolaire
Toujours intéressant, et surtout d’actualités en ce moment. L’IUFM de Lyon a accueillit le 12 Avril 2011 un séminaire sur le sport scolaire. Plusieurs questionnements ont été amenés, notamment sur comment accueillir un nombre important d’élèves d’une manière durable dans le cadre de l’AS ?; ou bien encore : comment impliquer l’ensemble de la communauté éducative dans le développement de l’AS ? Egalement présentes, les questions autour de l’accueil des élèves en situation de handicap à l’école, ou bien la volonté d’attirer davantage de filles à l’AS. Seul bémol, et pas des moindres, l’ensemble des questions tournaient autour du développement ! Une course au nombre, bien loin des réalités des collègues qui ont, rappelons le, en moyenne encore plus de 30 élèves chacun…
http://www2.ac-lyon.fr/enseigne/eps/spip.php?article683
Sur le site du Café
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