Président de l’USEP (l’union sportive de l’enseignement du premier degré), Jean-Marie Sautreau ne boude pas son plaisir de participer à la Journée du sport scolaire. Mais si « sport scolaire » et « sport à l’école » ne doivent pas être confondus, JM Sautreau attire aussi l’attention, discrètement, sur les difficultés de l’enseignement de l’EPS dans le primaire…
Dès sa première édition en 2010, l’USEP (Union Sportive de l’Enseignement du Premier degré) s’est d’abord réjouie puis mobilisée pour faire de cette initiative ministérielle une totale réussite. Mettre le sport scolaire à pareille fête ne se refuse pas !
Pour l’édition 2011, sous le titre distinctif « Les valeurs éducatives du sport scolaire, un atout pour réussir », l’engagement de l’USEP est conséquent dans de multiples lieux du territoire, Outremer comprise bien entendu, et ce sous différentes formes, l’activité physique et sportive étant nécessairement privilégiée pour un maximum d’élèves. De plus, les échanges, colloques, débats qui complèteront cette journée sportive permettront de mieux définir ce concept original, spécifique à la France, qu’est le sport scolaire, y compris dans sa diversité.
Comme indiqué dans le thème de cette journée, c’est bien vers la réussite que nous voulons tendre, celle de tous les élèves. L’activité physique et sportive peut les y aider. Ce titre pourrait d’ailleurs servir à l’USEP pour compléter sa définition, tant tous les termes contenus nous correspondent, dans la spécificité de ce sport scolaire du premier degré, en l’occurrence les rencontres sportives, autant que dans les valeurs travaillées.
Pour ce faire, c’est notre attachement au champ disciplinaire qu’est l’Education Physique et Sportive dont il est question. Les programmes de l’école sont explicites et les horaires définis : que cette journée du sport scolaire contribue à bien dire et redire la richesse que revêt l’EPS, dans le cadre des programmes et en appui du socle commun. De plus, si la promotion du sport scolaire ce 21 septembre sert, à court terme, à aller de manière effective vers les 3 heures d’EPS instituées par les programmes de l’Ecole, les défenseurs de l’EPS et du sport scolaire n’en seront que plus heureux.
Chaque enseignant, débutant ou plus ancien, doit pouvoir s’appuyer sur ce champ disciplinaire, tant dans ses spécificités que dans la transversalité qu’il revêt. Et le sport scolaire vient compléter ce travail disciplinaire par la rencontre sportive qu’il propose, rencontre pour tous, sans exclusion aucune, et rencontre avec soi-même pour un apprentissage d’un chemin personnel à accomplir tout au long d’une vie. A cet égard, une formation, initiale et continue, en EPS, dans laquelle le sport scolaire a toute sa place, est une nécessité. L’USEP ne manque pas une occasion de faire des propositions pour que cette formation, indispensable, soit des plus efficaces.
Ce 21 septembre va également être l’occasion de se rencontrer entre partenaires de l’école, tous axés sur cette réussite, travaillant sur des valeurs partagées et apportant ainsi de nombreuses compétences axées sur le projet de l’Ecole. Et c’est ainsi que, par le sport scolaire, les acteurs du monde sportif vont pouvoir œuvrer au mieux des intérêts de l’Enfant et de l’Ecole, sans qu’il puisse y avoir la moindre confusion entre « sport scolaire » et « sport à l’école ». A l’école, c’est bien de l’EPS dont il est question, et, en complément, de sport scolaire. Militer pour l’ouverture de l’Ecole ne peut se faire que sur le projet de celle-ci. Et c’est aussi pour ça qu’il est cet autre partenaire incontournable que nous entendons valoriser, le parent, acteur lui aussi essentiel d’une vie associative riche et constructive.
Et ce 21 septembre sera aussi une belle occasion de faire vivre nombre de projets associant premier et second degré de notre système éducatif.
Certes, l’Ecole a grandi et changé. Les nouveaux acteurs, y compris sportifs, que l’Ecole accueille, sont bien là pour faire vivre avant tout le projet de l’Ecole, par les compétences reconnues de ces différents acteurs. Cette journée du sport scolaire va donc montrer ce que celui-ci apporte à l’EPS et ce qui fait sa richesse au nom du projet de l’Ecole et des valeurs qui y sont défendues. Et tout ce que le sport peut apporter sera bienvenu, au nom de la complémentarité, source de richesse, mais aux places respectives de chacun, ceci étant source de clarté pour que chaque acteur puisse se retrouver sur l’idée même de projet.
En définitive, « sport scolaire » et « sport à l’école », sans être confondus, peuvent se compléter au mieux et faire de cette journée un bon, beau et riche moment de rentrée sportive, créant ainsi des passerelles dont les bénéficiaires seront les Enfants et l’Ecole. Si le sport scolaire est à la fête ce 21 septembre, c’est bien pour que l’EPS soit présente et efficiente tout au long de l’année scolaire.
Jean-Michel Sautreau
Président national USEP