Par François Jarraud
Combien y a-t-il de kilomètres entre les jeux vidéo et l’univers de l’Ecole ? A coup sûr, beaucoup ! D’où l’idée de prendre les raccourcis… Ce n’est pas la première fois que le Café emmène ses lecteurs sur le chemin des jeux sérieux. Nous avons déjà consacré deux dossiers à ces outils d’enseignement et, très régulièrement, des articles. Si nous revenons sur ce sujet c’est que de nouvelles pistes méritent d’être suivies.
« L’avenir ce sont des serious games conçus spécifiquement pour l’enseignement en formation initiale ». Hélène Michel, directrice de la recherche de l’école supérieure de commerce de Chambéry, connaît bien le sujet : son Ecole investit beaucoup de temps et d’énergie dans l’utilisation des jeux sérieux pour la formation des étudiants. Ses travaux montrent l‘intérêt des jeux pour l’apprentissage du savoir être, une éducation qui est souvent ressentie comme nécessaire dans l’enseignement scolaire.
« L’une des clefs du jeu sérieux serait qu’il utilise des ressorts profonds de l’émotion pour permettre ensuite au jeune d’accéder à la compréhension », souligne Bruno Devauchelle. « D’aucun diront qu’il s’agit d’apprentissages qui ne sont pas de même nature que les apprentissages scolaires et universitaires… Ce qui trouble l’analyse c’est que malgré toutes les mises à distances du monde académique, l’univers du jeu qui environne les jeunes prouve qu’ils sont capables de « faire des efforts » de « se concentrer » de « travailler en équipe ». Or c’est souvent cela qui est reproché aux jeunes dans les études classiques. C’est pourquoi la question des « serious games » mérite qu’on l’étudie de près, ne serait-ce que pour en tirer quelques apprentissages sur les nouveaux modes d’apprendre des jeunes dont les systèmes scolaires et universitaires ont la charge ».
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