Par François Jarraud
Si, dans les enquêtes PISA, dans tous les pays concernés, on enlève finalement les enfants issus de l’immigration, on n’a pas du tout les mêmes résultats ». Venant au même moment que ceux de M. Guéant, ces propos de la rectrice d’Orléans-Tours, Mme Marie Reynier, ont vivement choqué. Mais qu’en est-il en fait ?
Des propos déplacés ? « Si, dans les enquêtes PISA, dans tous les pays concernés, on enlève finalement les enfants issus de l’immigration, on n’a pas du tout les mêmes résultats. Ça veut dire que chaque pays a des handicaps qui sont liés à sa capacité à intégrer et à faire progresser des enfants qui ne sont pas culturellement et de langue française. On a quand même, nous, beaucoup d’enfants qui viennent de ce milieu-là. On a un gros, gros, gros effort à faire sur ce public-là ». Suit le passage où elle explique que ces enfants « Ils sont malins. Ils sont intelligents… Qu’ils utilisent cette intelligence pour faire des mauvais coups, c’est dommage. On n’a pas le droit de couper des talents comme ça ». S’exprimant devant la presse régionale, la toute nouvelle rectrice d’Orléans-Tous confirme tranquillement les propos xénophobes du ministre d e l’Intérieur. Ses propos sur les profs sont du même tonneau. Les professeurs de l’académie « sont dans une routine. Ils font bien leur travail traditionnel mais ils ne se décarcassent pas dans le sens où ils ne sont pas dans un esprit d’innovation ». Heureusement Mme la Rectrice a une solution sophistiquée. « Je trouve l’Éducation nationale trop maternante. Elle manque de caractère paternel et de « coups de pied dans le derrière ».
Le PS, sous la plume de Bruno Julliard demande la démission de la rectrice. Le SNPI Fsu, indigné des propos sur les enfants immigrés, rappelle aussi ceux sur les professeurs. » Le SNPI-FSU se désole par ailleurs qu’une haute fonctionnaire puisse mépriser à ce point le système éducatif et ses acteurs pour laisser croire que « quelques coups de pied au derrière » pourraient suffire à l’ambition de l’école française. »
Les jeunes d’origine immigrée font-ils baisser le niveau ? « En apparence, les jeunes d’origine immigrée réussissent moins bien que les autres à l’école. Mais si l’on tient compte de leur milieu social, c’est tout l’inverse », nous dit Louis Maurin dans une étude qui analyse précisément l’accès au bac des jeunes d’origine immigrée. « Entre 50 et 55% des enfants dont la famille est originaire du Magrheb, d’Afrique sub-saharienne ou du Portugal obtiennent le bac, contre 64,2 % pour les enfants de famille non-immigrée, selon les données du ministère de l’éducation (1). Le taux est de 33 % pour les enfants originaires de Turquie, mais de 66,8 % pour ceux dont la famille vient d’Asie du Sud-Est. »
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Les enfants immigrés sont-ils condamnés à l’échec scolaire ?
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Les jeunes d’origine immigrée font-ils baisser le niveau ?
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