Réforme du lycée : Attention fragile !…
Lycée : Un avenir plein de frustrations
Pour le SNIA-IPR, une réforme précipitée l La FCPE demande des moyens pour la réforme des lycées l Chatel : « Discrimination positive » en Seine Saint-Denis l Mutations : Un taux de satisfaction en chute libre au primaire l Alain Refalo publie « Résister et enseigner »
Rencontres artistiques dans le 93
L’école météo à Paris l Les TICE et vous
Paroles de lycéen(nes) à Grandchamp l Portes ouvertes à Paris 12.
Inégalités et discrimination à l’école…
La loi sur l’immigration est adoptée
Géographie : Japon : Un nouveau portail l Arrimage
Le fait du jour
Réforme du lycée : Attention fragile !
« Cette réforme est en marche. C’est une vraie révolution pédagogique ». En présentant le 15 mars 2011, le rapport de l’Inspection générale sur « le suivi de la mise en oeuvre de la réforme des lycées d’enseignement général et technologique », Luc Chatel a plus vanté l’oeuvre accomplie que répondu aux inquiétudes soulevées par l’annonce de fortes réductions de moyens dans les lycées à la prochaine rentrée. A-t-il même vraiment entendu les inspecteurs ? Derrière l’optimisme officiel, le rapport montre que les objectifs fixés à la réforme sont loin d’être atteints et que la réforme reste « très fragile ».
Présenté par Catherine Moisan et Jean-François Cuisinier, le rapport aborde la réforme du lycée sous 4 axes : un bilan des enseignements d’exploration, de l’accompagnement personnalisé, l’autonomie des établissements et le pilotage de la réforme.
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Lycée : Un avenir plein de frustrations
Où est passé l’optimisme qui avait porté une majorité du Conseil Supérieur de l’Education à soutenir cette réforme ? Six mois après son lancement, on n’observe ni rejet massif, ni difficultés majeures. Juste la certitude que les frustrations sont à venir.
C’est en ce moment que les conseils de classe de seconde confrontent les premiers voeux des familles aux exigences des passages en première. Ils doivent le faire alors que des modes d’évaluation nouveaux, en langues, dans les enseignements d’exploration, coexistent avec les traditionnels. La petite minorité de lycées qui a réussi à mettre en place une évaluation par compétences doit s’y retrouver. Ailleurs les familles et les élèves doivent s’arranger avec des notes qui ont des significations en fait différentes. Traditionnellement 65% des élèves demandent un passage en première générale, seulement 57% l’obtiennent et 18% redoublent (moyenne nationale). Cette année, le thermomètre étant illisible, on peut s’attendre à une poussée des demandes en première générale. Or il n’y aura pas plus de places dans ces classes et même plutôt moins. Il y a de fortes chances qu’après une seconde où souvent le climat scolaire a pâti d’emplois du temps interminables, l’année se termine dans la frustration et l’incompréhension pour une partie plus importante des familles et des jeunes. L’objectif d’améliorer l’orientation grâce aux enseignements d’exploration est-il encore à la portée de la réforme ?
Une autre frustration est en train de rattraper les profs. Ils ont mis en place les nouveaux programmes, inventé sur le terrain les enseignements d’exploration et l’accompagnement personnalisé. En récompense, voilà que les académies viennent reprendre une partie des moyens. Rappelons que la réforme s’est faite à moyens constants, une partie de ceux-ci n’étant pas fléchés sous prétexte d’encourager l’autonomie des établissements. La saisie de ces moyens, variable d’une académie à une autre, va décrédibiliser le projet pédagogique qui sous-tend la réforme. Ce qui risque d’en rester c’est qu’elle n’a été qu’un leurre pour diminuer les horaires d’enseignements et rendre le métier plus aliéné et plus difficile. L’Inspection générale a raison de souligner dans son rapport que la réforme risque de s’y fracasser.
Question de temps. C’est un classique de dire que le temps d’un ministre de l’éducation n’a rien à voir avec le temps long des réformes. Pour autant ces difficultés auraient pu être anticipées. La rue de Grenelle ne manque pas de cadres parfaitement capables de les prévoir. Mais on ne l’a pas fait. On donne ainsi l’impression que le temps du ministère est désynchronisé de celui de la classe. Ni les élèves, ni les professeurs n’ont mérité de faire « le crash test des réformes ministérielles », comme le dit l’un d’eux dans le rapport de l’Inspection. Au moment où j’écris ces lignes, les enseignants ne connaissent toujours pas l’ampleur des pertes d’heures l’année prochaine. Ils ne savent pas plus à quel bac ils préparent leurs élèves de seconde (rappelons qu’une partie des épreuves a lieu en première). Qui jugera utile d’ajuster les montres ? A quoi sert de lancer une réforme pour l’annuler administrativement au bout de 6 mois ?
Pour le SNIA-IPR, une réforme précipitée
« Cette réforme est intéressante. Mais elle va déboucher sur des difficultés faute d’avoir envisagé la suite », explique Jean-François Le Borgne, président sortant du SNIA-IPR, premier syndicat des inspecteurs IPR. Il répond à nos questions sur le rapport que vient de remettre l’Inspection générale et la réforme du lycée.
Le rapport s’appuie sur 36 établissements, souvent prestigieux, de 8 académies. Que pensez-vous de sa méthodologie ?
En regardant la liste des établissements, j’ai l’impression moi aussi qu’on les a sélectionné. La plupart ont l’habitude des expérimentations et on peut s’attendre à ce que les résultats y soient plus favorables. Les résultats transmis dans mon académie (qui n’a pas été retenue pour le rapport ) montraient de très fortes disparités. Par exemple, pour l’accompagnement personnalisé (AP), des méthodes très différentes. Le plus surprenant c’était le mécontentement des élèves hostiles à l’AP soit parce qu’ils le jugeaient inutile, soit parce qu’ils voulaient du soutien ou qu’ils regrettaient des heures de cours supprimées. On peut aussi regretter que peu de parents aient été concernés par l’enquête. On ne les a pas interrogés.
Lisez la suite de l’entretien avec JF Le Borgne
La FCPE demande des moyens pour la réforme des lycées
Les parents de la FCPE soulignent la faiblesse de l’accompagnement de la réforme et demande que les dispositifs prévus, par exemple les passerelles, soient réellement mis en place.
« Le rapport de l’Inspection générale sur la réforme du Lycée corrobore les témoignages des parents d’élèves : accompagnement personnalisé dévoyé en heures de rattrapage de cours, tutorat souvent inexistant et enseignements d’exploration transformés en enseignements de prédétermination… », écrit la FCPE en réaction à la publication du rapport de suivi de l’Inspection générale.
Elle « exige que soient donnés aux lycées les moyens de la mise en place des dispositifs pédagogiques prescrits par les textes réglementaires, elle continue à demander l’arrêt des suppressions de postes au lycée comme initialement promis pour mettre en œuvre la réforme ».
Chatel : « Discrimination positive » en Seine Saint-Denis
« Quand je vois les moyens déployés, je réponds discrimination positive ». Le 15 mars, Luc Chatel a critiqué les parents d’Epinay sur Seine qui déposent plainte à la Halde du fait de la multiplication des heures de classes supprimées faute d’enseignant. Selon le ministre, la Seine Saint-Denis est dotée de moyens de remplacement plus importants que les autres départements et moins de 3% des heures de cours n’auraient pas eu lieu.
Mutations : Un taux de satisfaction en chute libre au primaire
« Sur les 17 104 enseignants des écoles ayant demandé à changer de département cette année, seuls 4 993 d’entre-eux (29%) ont obtenu satisfaction sur un des six vœux qu’ils pouvaient formuler », souligne le Snuipp. Le syndicat publie les taux des 7 dernières années qui ont vu le taux de satisfaction passer de 46% à 29%,la chute s’accélérant cette année (de 36 à 26%). « Jamais il n’a été aussi difficile de changer de département », affirme le Snuipp. « A n’en pas douter, les milliers de suppressions de postes décidées chaque année, conduisent à une limitation forcée des possibilités d’échanges entre les départements ».
Alain Refalo publie « Résister et enseigner »
« Le comportement d’Alain Refalo et des enseignants-désobéisseurs est parfaitement exemplaire », écrit Philippe Meirieu dans la préface qu’il donne à l’ouvrage d’Alain Refalo. « Des citoyens de base, fonctionnaires.., s’engagent publiquement. Ils le font au nom du droit à l’éducation pour tous, condition de la démocratie… Ils méritent plus que notre respect. Notre solidarité ».
C’était début novembre 2008. Par une lettre ouvert à son inspecteur Alain Refalo, enseignant à l’école Jules Ferry de Colomiers (31), entrait en « résistance pédagogique ». Depuis, il refuse les programmes de 2008, la semaine de 4 jours et les deux heures d’aide. Dans ce petit livre, fort bien écrit, Alain Refalo explique son engagement. Il stigmatise le pilotage par les résultats mis en place par Darcos, invite à penser l’école de demain, dénonce « la frilosité » des syndicats. Il situe son action dans le mouvement de désobéissance civile.
Loin d’être un ouvrage de propagande, ce petit livre expose le chemin d’un enseignant qui se sent responsable de son prochain et qui se bat, à sa façon, avec grande dignité, pour une école et une société démocratiques.
Alain Refalo, Résister et enseigner de façon éthique et responsable, Golias, Paris, 2011.
Rencontres artistiques dans le 93
C’est dans leur classe que les collégiens de la classe d’accueil de Joliot Curie de Stains recevront Boban I Marko Markovic Orkestar! vendredi 18 mars. Le lendemain, ils assisteront au concert du groupe à l’Espace Paul Eluard. Cette rencontre est une des nombreuses opérations menées par Zebrock.
La classe
L’école météo à Paris
« Projet d’école » adressé aux classes de CM1 et CM2, « l’école météo » utilise la météorologie, domaine familier des élèves, pour appréhender des notions scientifiques simples. Axé sur la température, le projet aborde tout au long de l’année plusieurs questions : Quelle est la différence entre la température mesurée et ressentie ? Quelles sont les règles pour réaliser une bonne mesure ? Qu’est-ce que la climatologie ? Quels sont les mots utilisés pour présenter la météo ?
Cette année, 36 classes (900 élèves) des académies de Paris, du Val-de-Marne, du Tarn et du Maine-et-Loire participent au projet. Les élèves ont déjà mené de nombreux travaux : comparaison de leurs mesures avec celles du réseau Météo-France, exercice de présentation d’un bulletin météo, étude de l’histoire des appareils de mesure, réalisation d’une maquette des saisons…
Le 22 mars, à la veille de la journée mondiale de la météorologie, 600 d’entre eux seront réunis à la Cité des sciences et de l’industrie. Ils exposeront et échangeront sur leurs travaux, en présence de Claudie Haigneré, présidente d’Universcience et marraine de l’évènement, de représentants des académies de Paris et Créteil, et de François Jacq, président-directeur général de Météo-France.
Les TICE et vous
Le Café pédagogique réalise avec IPSOS une enquête sur les usages et la perception des TICE par les enseignants.
Les TICE peuvent-elles vous aider à faire mieux votre métier d’enseignant ? Si oui comment ? C’est d’abord pour répondre à ces questions que le Café pédagogique lance cette enquête avec l’institut d’enquête d’opinion Ipsos.
L’enquête vise à aller au-delà des usages et des équipements actuels pour envisager les attentes dans les différentes facettes du métier d’enseignant. Les TICE peuvent-elles aider à préparer les cours ? A suivre ses élèves ? A rendre les cours plus attractifs ? A économiser du temps pour l’évaluation ? A Apprendre aux élèves à travailler en équipe ? L’enquête fera aussi apparaître les attentes en terme de compétences à développer chez les élèves.
L’enquête vous donne la possibilité de faire remonter vos souhaits d’équipement, vos attentes pédagogiques et aussi vos expériences de terrain. Les résultats seront traités par Ipsos de façon à leur donner toute leur signification, y compris en terme de représentativité, puis communiqués par le Café. Donnez nous quelques minutes pour faire mieux connaître votre représentation du présent et de l’avenir des TICE.
Etablissement partenaire
Paroles de lycéen(nes) à Grandchamp
Voulue par la région Ile-de-France, la consultation « Paroles de lycéennes et de lycéens » donne la possibilité aux jeunes de s’exprimer sur le lycée et leur vie de lycéen. Elle s’appuie sur 16 établissements. Parmi 16 établissements choisis, Le lycée Grandchamp (Versailles) est le seul lycée privé retenu pour participer à cette consultation des jeunes par la Région Ile de France.
Une des phases du dispositif consiste en un débat (environ 150 personnes) avec des lycéens, et des adultes (enseignants, institutionnels, professionnels…) sur les thèmes de l’égalité des chances, l’ouverture de leur formation vers le monde extérieur, une orientation plus personnalisée et en lien avec l’entreprise, leurs attentes en matière d’accompagnement. Ce débat aura lieu , en présence de Madame Zoughebi, vice- présidente de la région Ile-de-France , le jeudi 17 mars de 15h30 à 17h au théâtre de Grandchamp.
Cela devrait déboucher sur des actions régionales en faveur des lycéens, de leur orientation, de leur accompagnement. C’est aussi pour les jeunes l’occasion de participer à un débat « citoyen », de réfléchir à ce que signifie « réussir », et d’appréhender le rôle des instances politiques…
Portes ouvertes à Paris 12
L’Université Paris-Est Créteil Val de Marne (Paris 12) propose pour la première fois cette année une Journée Portes Ouvertes le mercredi 23 mars 2011 destiné aux étudiants de bac +2 et informe sur la possibilité de poursuite d’étude et les modalités d’entrée en troisième année de licence et licence professionnelle.
Cette journée se déroulera en deux temps :
– La matinée sera consacrée aux équipes pédagogiques de BTS avec deux tables rondes, une sur les formations du tertiaire et une autre sur les formations industrielles
– De 11h à 16h les facultés accueilleront les étudiants sur leurs stands d’information.
Vous aussi, devenez établissement partenaire du Café pédagogique !
Le Café propose aux établissements de devenir partenaires du Café. Directeurs, chefs d’établissement, en devenant partenaire vous bénéficiez d’une lettre d’information exclusive et de la mise en valeur de vos événements. Documentalistes vous recevrez de nouveaux services pour votre CDI. Découvrez notre nouvelle offre strictement réservée aux établissements d’enseignement.
La recherche
Inégalités et discrimination à l’école
A l’intiative de l »association Approches Culture et territoires, Choukri Ben Ayed donnera le 7 avril à Marseille une conférence sur les inégalités et les discrimination à l’Ecole. Sociologue, Choukri Ben Ayed a notamment publié « Le nouvel ordre éducatif local ».
Pour une vraie égalité des chances
Vers un renconcement politique sur l’école ?
Citoyenneté
La loi sur l’immigration est adoptée
Cette nouvelle loi sur l’immigration rend plus difficile l’accès à la nationalité française, renforce les pouvoirs de police adminsitrative et diminue les droits des étrangers. Elle comprend de singulières innovations. Par exemple la nationalité temporaire, puisque la nationalité française pourra être retirée jusqu’à 3 ans après son accession. Elle instaure la naturalisation sur examen, les candidats devant passer une série d’épreuves scolaires. Enfin elle réduit l’accès aux soins pour les étrangers, y compris européens.
Les disciplines
Géographie : Japon : Un nouveau portail
L’INRP met en ligne un site portail de ressources sur les risques au Japon. La sélection de données est plutôt orientée géographie mais les enseignants de SVT pourront également y trouver des pistes intéressantes.
A voir également les excellentes cartes de synthèse proposées par Philippe Pelletier (Lyon 2) sur le séisme au Japon.
Le dossier du Café sur l’événement
Arrimage
Pour la 15ème année consécutive, l’association Arrimage investit l’Institut de Géographie à l’occasion du festival « Territoires en Images » consacré à la photographie et aux films documentaires.
Fidèle à sa tradition, l’équipe d’Arrimage a privilégié la diversité dans sa sélection : diversité des territoires, des sujets et des styles des films en compétition. Et comme toujours, Arrimage aime à faire se côtoyer des films d’étudiants et des films de réalisateurs professionnels, des premiers films non produits et des films au financement plus conséquent, de jeunes et de moins jeunes réalisateurs.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
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