Par François Jarraud
Sciences de l’éducation et sciences pures : Gaston Mialaret cherche les liens, ce qui est aussi une façon de revenir sur son parcours. Le redoublement, le dispositif pairform@nce etc.
Le nouvel esprit scientifique et les sciences de l’éducation
Peut-on fonder scientifiquement les sciences de l’éducation ? Quels parallèles peut-on faire entre les découvertes scientifiques du siècle passé et les savoirs des sciences de l’éducation ? Est-ce parce qu’il a reçu une formation aussi bien en maths qu’en psychologie et philosophie que Gaston Mialaret s’attaque à cette question ? Il montre que la science remet en question l’objectivité de l’observateur et la validité de nos savoirs. Cela affecte forcément notre connaissance de l’élève. Ainsi l’effet photoélectrique peut nous amener à une réflexion sur le rôle de l’enseignant au sein du processus éducatif : transmetteur ou créateur ? Un ouvrage exigeant qui pose des bases pour les sciences de l’éducation de ce siècle.
Gaston Mialaret, Le nouvel esprit scientifique et les sciences de l’éducation, PUF 2011.
Pour découvrir l’ouvrage
http://www.puf.com/wiki/Autres_Collections:Le_n[…]
Redoubler en Europe
Il y a ceux qui y croient et ceux qui n’y croient pas. Le redoublement n’est pas une pratique universelle, nous rappelle cette brochure de la Commission européenne. « Deux tendances se dégagent de l’analyse des réglementations en matière de redoublement scolaire dans l’enseignement secondaire inférieur dans les pays européens: promotion automatique, d’une part, et redoublement possible, d’autre part. La promotion automatique est préconisée dans les recommandations officielles en Islande et Norvège… Dans tous les autres pays, la législation autorise le redoublement ». Mais les pratiques diffèrent des textes. « Les taux de redoublement très variables entre les pays témoignent de différences d’approches importantes dans la mise en application de cette mesure au niveau secondaire inférieur: selon les données PISA 2009, le redoublement concerne moins de 1,5 % d’élèves au Danemark, en Slovénie, en Finlande, en Suède et au Royaume-Uni, alors qu’on en compte plus de 20 % en Communauté française de Belgique, en Espagne, en France, au Luxembourg et au Portugal. Cette différence significative met en évidence d’une différence culturelle importante dans la communauté éducative des pays européens. Là où les taux sont élevés, la croyance dans les bénéfices du redoublement comme moyen de remédiation aux difficultés scolaires reste prédominante, et ce malgré les réglementations qui visent à le limiter ».
L’étude
http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/docum[…]
A qui profite le redoublement ?
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/leleve/Pa[…]
Pairform@nce : Quelle évaluation ?
L’INRP publie un rapport de suivi du dispositif de formation Pairform@nce mis en place par l’INRP et l’éducation nationale. Rédigé par Luc Trouche, Sophie Soury-Lavergne, Ghislaine Gueudet et Catherine Loisy, il décrit les nouveaux parcours réalisés en 2009 et suit des stagiaires et fait le bilan de la démarche.
« Notre expérience propre, au sein du dispositif INRP-Pairform@nce, nous incite à penser que le caractère profond et durable des développements professionnels induits, aussi bien pour les concepteurs que pour les formateurs et les stagiaires, « vaut » cet investissement, et vaut qu’il soit poursuivi », conclut le rapport. « Le travail réalisé depuis trois ans, dans Pairform@nce, mais aussi dans plusieurs projets européens où il est question de parcours de formation, nous conduit à penser un nouveau projet, qui permettrait de croiser différents modèles de parcours et différents types d’assistants méthodologiques, dans la perspective d’un « incubateur de modèles de parcours de formation », permettant en retour d’enrichir le programme Pairform@nce, peut-être dans le sens de parcours plus simples et plus flexibles ».
Le rapport
http://eductice.inrp.fr/EducTice/equipe/PRF-2010
Vers un nouvel indicateur des inégalités scolaires ?
Dans Education & formations n°79, Noémie Le Donné et Thierry Rocher présentent un nouvel indicateur permettant une meilleure mesure du contexte socio educatif des élèves. « La profession des parents a montré ses limites à remplir son rôle de repérage central des disparités de réussite scolaire. D’où l’idée de construire et développer un indice de position socioscolaire, combinaison de plusieurs variables, mesurant la proximité au système scolaire du milieu familial de l’enfant. Il s’avère que cet indice peut se substituer à la profession des parents pour mieux expliquer les parcours et la réussite scolaire de leurs enfants ; sa moyenne, calculée sur un ensemble plus large, l’établissement, permet surtout de mieux décrire les performances de celui-ci. »
L’article
http://media.education.gouv.fr/file/revue_79/23/2[…]
Quel intérêt à enseigner ?
Pourquoi faudrait-il s’intéresser à ce qu’on enseigne, en quoi serait-ce un gage d’efficacité ? Professeur de Philosophie et de Sciences de l’éducation à Bruxelles, Jonathan Philippe soulève avec un brin d’impertinence l’embarrassante question de l’implication du maître dans sa « matière ». S’appuyant sur des exemples empruntés à l’enseignement supérieur, histoire des arts, interprétation, droit ou dynamique de groupe, il propose une analyse didactique de la dramatisation du cours, susceptible d’emporter l’intérêt des élèves en favorisant l’appropriation des contenus. Mais comment dramatiser un enseignement obligatoire, dont les enjeux sont en général indifférents aux élèves ?
En bon philosophe, Jonathan Philippe aime questionner les évidences : « un enseignant qui s’intéresse véritablement à sa matière est susceptible de l’enseigner mieux qu’un autre », sans doute parce qu’il saura insuffler sa passion, par un talent qui relève de la vocation plus que du métier ?
Lisez la suite du compte-rendu du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2011[…]
Etre en sécurité en pédagogie Freinet
La sécurité n’est pas un mot usuel du mouvement Freinet. Pourtant, comme le rappelle ce numéro du Nouvel Educateur (n°201), c’est bien une base nécessaire de l’éducation. « La sécurité n’est pas qu’une résultante balale et attendue de la coopération mais elle est le ciment de toute sles institutions », rappelle Martine Boncourt dans l’éditorial du numéro.
Alors que quelle sécurité parle-t-on ? Catherine Chabrun a réuni les témoignages de V Decker et des élèves et parents d’une école de Bobigny où les élèves vivent dans peur de l’expulsion. Christine Bloquet montre comment la méthode Freinet permet de réguler lavie de la classe et de faire descendre l’insécurité. Plus surprenant, M Boncourt et C CHabrun interrogent Peter Gumbel, auteur d’un livre critique sur l’école française.
Le Nouvel Educateur, n°201, février 2011.
Le sommaire
http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/13220
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