Par François Jarraud
On aurait pu titrer « chères études » : en quelques jours, trois études, publiées par des organismes peu susceptibles d’être pris pour des officines ultra-radicales, vont mettre de l’eau au moulin de tous ceux qui cherchent des alternatives à la politique éducative menée en France avec obstination. Elles détaillent l’importance de la maternelle sur le destin scolaire des élèves, la sous-dotation des moyens consacrés à l’Ecole primaire, et le danger de la mise en concurrence des établissements par la suppression de la carte scolaire. Une paille. Ou plutôt trois.
Dans l’ordre, ce sont l’OCDE, le Centre d’Analyse stratégique (sous l’autorité du Premier Ministre), et le service d’évaluation et de prospective du ministère de l’Education Nationale (DEPP) qui livrent trois diagnostics redoutables pour les libéraux. D’autant plus redoutables qu’ils sont d’une banalité flagrante, pour qui a déjà mis les pieds dans une école de ZEP :
– oui, les élèves ont besoin de la maternelle pour apprendre à faire du langage une arme redoutable pour la mise en activité de leur intelligence.
– oui, il faut moins d’élèves par classe, pour que les profs aient un peu de temps à accorder à chacun, et que l’aggravation des conditions sociales ait quelque chance de trouver un contrepoids à l’Ecole. Et lorsqu’elle est tentée, l’expérience de maîtres supplémentaires permettant des organisations plus souples que le « un maître, une classe » semblent séduire les équipes enseignantes qui ont pu la mettre en œuvre…
– oui, l’ouverture de la carte scolaire est souvent synonyme d’aggravation des inégalités, de sélection précoce et de renforcement des ghettos scolaires.
Pourtant, après les manifestations de la semaine dernière, le ministre Chatel et le président Sarkozy n’ont semble pas tout à fait pris encore le temps de lire ces trois publications. Pour aider chacun à en prendre connaissance, le Café a fait le boulot, histoire que tout le monde en profite.
2011, le retour aux idées simples ?
Marcel Brun
Le rapport de la DEPP
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Le rapport du Centre d’Analyse Stratégique
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Le rapport de l’OCDE
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Le triste état de l’emploi public en France
Y a-t-il vraiment trop d’enseignants en France ? La réponse semble toute trouvée si on écoute le gouvernement qui a programmé la suppression de 16 000 emplois d’enseignants à la prochaine rentrée, cette opération n’étant qu’une étape d’un plan entamé avant la crise économique et poursuivi depuis. Pourtant un document publié un service du premier ministre montre le contraire. La France compte peu d’enseignants pour un pays développé et son taux d’encadrement des élèves est presque le plus bas. Quant aux salaires des enseignants…
C’est un document riche d’enseignements que vient de rendre public le Centre d’Analyse Stratégique, sous la tutelle du Premier Ministre. Ce « Tableau de bord de l’emploi public » a pour vocation de situer la France dans un ensemble de pays de l’Union Européenne et de l’OCDE. L’ambition affichée est claire dès l’introduction du rapport : « La France est-elle sur-administrée » comme le répètent à l’envi les thuriféraires de la baisse de la dépense publique ? Le rapport fait donc une place importante aux deux grandes fonctions publiques « les plus consommatrices de ressources humaines » : l’éducation et la santé.
Lisez le compte-rendu du Café
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Carte scolaire : La DEPP sceptique sur sa suppression
« La liberté de choix et la sélection précoce expliquent deux tiers de la variance entre les pays en matière d’équité scolaire ». Etudiant las politiques des pays européens en matière de carte scolaire, une étude de la Depp met les pieds dans le plat.
C’est une nouvelle très intéressante publication de la DEPP (direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance du MEN), qui dans la revue « Education & Formations » datée de décembre 2010 fait un « éclairage international » sur la carte scolaire, élément constitutif du paysage scolaire français depuis la scolarisation à 16 ans et la suppression des classes du primaire supérieur, en 1963.
Le document fait plusieurs études de cas brèves sur plusieurs pays européens, qui permettent de comprendre que ce qui est évident pour un Français peut être tout à fait inconnu pour un Belge, et inversement. La place des parents dans les conseils d’administration, notamment, et les pouvoirs de décision qui leur incombent, sont tout à fait étrangers à la culture française.
Lisez la suite de l’article du Café
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Carte scolaire : De quoi parle t-on ?
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Une étude de l’OCDE démontre l’efficacité du pré-primaire
« C’est une évidence : l’enseignement préprimaire est bénéfique pour les élèves. Les résultats de l’enquête PISA 2009 montrent que, dans la quasi-totalité des pays de l’OCDE, les élèves de 15 ans ayant suivi un enseignement préprimaire obtiennent de meilleurs résultats que les autres ». L’OCDE consacre son premier numéro de sa nouvelel revue « PISA à la loupe » à l’enseignement préprimaire qui correspond chez nous à la maternelle.
« Ainsi, l’écart de score entre les élèves ayant suivi un enseignement préprimaire pendant plus d’un an et ceux n’ayant pas du tout suivi ce type d’enseignement s’élève à 54 points sur l’échelle PISA de compréhension de l’écrit – soit plus d’une année d’études (qui équivaut à 39 points) », caclcule l’OCDE. « En Belgique, en France et en Israël, les élèves qui ont déclaré avoir suivi un enseignement préprimaire pendant plus d’un an ont obtenu un score supérieur de 100 points au moins sur l’échelle PISA de compréhension de l’écrit à celui des autres élèves ».
» De plus en plus de chercheurs s’accordent à dire que l’éducation de la petite enfance permet d’améliorer le bien-être des élèves, de poser les fondations de l’apprentissage tout au long de la vie, d’accroître l’égalité des chances dans l’éducation, de réduire la pauvreté et de faire progresser la mobilité sociale d’une génération à l’autre. Les résultats du PISA suggèrent qu’il existe une corrélation particulièrement forte entre la participation à l’enseignement préprimaire et les performances en compréhension de l’écrit à l’âge de 15 ans dans les pays qui ont mis en place des politiques pour améliorer la qualité de ce niveau d’enseignement ».
Etude
http://www.pisa.oecd.org/dataoecd/62/49/47081029.pdf
Sur le site du Café
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