Par François Jarraud
Huissiers à chaînes, marbres, sculptures et boiseries, académiciens, ministre. Quoi de plus prestigieux que l’Institut de France ? Mardi 1er février, c’est dans le palais du Quai de Conti que La main à la pâte récompensait les meilleurs projets de 2010. Parmi les lauréats, deux collèges récompensés pour leur mise en place de l’enseignement intégré des sciences…
C’est par un hommage à Georges Charpak, académicien des sciences et co-fondateur de La main à la pâte, décédé en 2010, que s’est ouverte la cérémonie. Les enfants des écoles et collèges récompensés ont chanté une chanson en hommage à l’académicien.
Deux équipes de collège ont reçu le prix « science et langue française au collège » des mains de H Carrère d’Encausse et M. Serres. Le premier prix est allé aux professeurs du collège La Marquisanne à Toulon pour un travail croisé en SVT et français sur les sources. Le second prix à l’équipe du collège Monteil de Monistrol (Haute Loire). Dans ce collège rural, l’enseignement intégré des sciences et de la technologie (EIST) a été introduit il y a 5 ans. Le professeur de SVT, S Condemine, de physique chimie, G Hernandez, de technologie, T Provost, ont travaillé avec leur collègue de français, A Gomer, sur le thème du pôle nord.
« On est parti du roman « Au péril de nos vies » qui était étudié en français », nous confie Giancarlo Hernandez. « Il raconte la conquête des pôles. En sciences on a demandé aux élèves de concevoir une expédition polaire. Les élèves ont dû penser à tout ce qui était nécessaire comme équipement. Pour cela ils ont étudié l’environnement polaire en le comparant à celui de la Haute-Loire. Ils ont dû imaginer des moyens pour fabriquer de l’eau potable, un véhicule capable de circuler aussi bien sur la glace, la terre que l’eau. Ca a bien plu aux élèves ».
Pourtant, il y a 5 ans, l’EIST n’a pas bien pris. « On avait peur de la bivalence et il a fallu du temps pour convaincre les enseignants ». Aujourd’hui les parents trouvent cela très bien et les enseignants ont pu constater que ça fonctionne. « La physique-chimie y trouve son compte », continue G Fernandez, « puisqu’elle apparaît en 6ème ce qui n’est pas le cas normalement. Et c’est intéressant de pouvoir suivre sur un horaire important les élèves d’autant qu’on les a en groupe restreint ». Mais est-ce efficace ? « Je ne sais pas. Est-ce l’EIST qui est efficace ou le fait de pouvoir travailler en petit groupe ? » La question ne sera pas tranchée cette année. L’expérimentation avait été acceptée pour une durée de 4 ans. Prix ou pas prix, à la rentrée de la cinquième année, l’administration a repris ses droits. L’EIST a été supprimé au collège Le Monteil. Depuis la rentrée chaque discipline travaille à nouveau isolément…
Un autre décalage a immédiatement suivi les prix des collèges. Deux professeurs des écoles, Estelle Vuitton et Marie Le Loc’h ont reçu des mains du ministre Luc Chatel un prix pour leur mémoire professionnel soutenu en IUFM en 2009-2010. Le premier portait sur un élevage d’escargots à l’école maternelle et le second sur l’éducation à l’environnement durable en grande section de maternelle. Drôle d’hommage aux travaux des IUFM par le ministre qui a mis en place la masterisation !
Plus classiques les premiers prix des écoles primaires ont récompensé V Morton de l’école de Saint Sever Rouffiac (17) pour un jeu de sensibilisation aux problèmes de gestion de l’eau, A Clemenson et C Cohen de l’école W Rousseau de Chambery et la French Amarican School de Portland (Oregon) et enfin C Blaisot de l’école Herriot du Mesnil Esnard (76) pour « un jardin dans la ville ».
La main à la pâte
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