Par François Jarraud
L’enseignement de la philosophie pourra désormais commencer dès la seconde. Mais pas sans conditions : la circulaire ministérielle fixant le cahier des charges des projets impose quelques restrictions, et surtout des délais drastiques : les projets devront être déposés auprès de l’inspection par les établissements avant fin mars !
Un enseignement d’appoint ? Les enseignements devront se faire « prioritairement sous forme d’interventions ciblées dans les cours d’autres disciplines », sans doute pour éviter d’alourdir les contenus de connaissance demandés aux élèves. Leur durée peut être de 2 à 12h, sans excéder 36h dans l’année. Les professeurs peuvent s’associer à d’autres enseignants pour les AP et les TPE, mais sans exclusive de leur discipline. Les acquis des élèves devront être évalués, mais pas notés (sauf TPE).
Des indications ciblées. La circulaire propose de nombreuses pistes de travail pour l’année de seconde : certaines reprennent les thèmes des questions d’approfondissement de la réforme de 2001, d’autres sont très ouvertes (Histoire des arts : au choix du professeur) ; l’épistémologie intervient de manière très pointue (« les signes mathématiques ») ou plus large (« hasard et chance »), de manière très classique (« les atomismes ») ou plus actuelle (« nature, milieu, environnement »). Pour la première, les propositions sont plus déterminées et très liées aux enseignements principaux des différentes sections : « l’idée d’humanisme », « les sources philosophiques de la pensée économique », mais aussi « le cerveau et la pensée : de nouvelles approches? ».
Attention aux délais ! Les thèmes proposés ne sont pas limitatifs et chacun est convié à en « inventer » d’autres. Mais mieux vaut être rapide, si on veut se montrer créatif : les projets devront être transmis par l’établissement au rectorat avant fin mars 2011. Les financements seront pris sur la dotation académique : il n’y aura donc pas de seconde chance pour les retardataires ou les dispendieux.
Le ministère rappelle qu’il s’agit d’une expérimentation, et pas d’une réforme : toutes les évolutions restent donc possibles. L’inventivité des enseignants devra donner à cette ouverture sa dimension véritablement philosophique et durable – sans moyens horaires supplémentaires.
Lire le projet de circulaire :
http://philosophie.ac-creteil.fr/IMG/pdf/Recteurs_Philo_avant_la_Term.pdf
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