Par Françoise Solliec
Alors que les candidats aux finales nationales des Olympiades des métiers sont en pleine compétition, nous avons sollicité experts et jurés pour mieux comprendre comment s’effectuera la sélection de l’équipe qui ira représenter la France à Londres en octobre 2011.
Rencontre avec Jean Goychman, expert pour la maintenance aéronautique
Dans chaque catégorie, un expert est présent pour servir de référent en cas de litige et, généralement, présider le jury. C’est le rôle que joue Jean Goychman pour un métier représenté pour la première fois aux Olympiades en France, la maintenance aéronautique.
Son parcours professionnel et de formateur, mécanicien navigant, formateur à la maintenance aéronautique dans les Pays de la Loire, expert auprès des tribunaux et membre du jury d’examen pour la partie pratique de la licence européenne visée par tous les mécaniciens avions, le Part 66, illustre bien les compétences et la reconnaissance professionnelles qui sont demandés aux experts qui accompagneront l’équipe de France tout au long de son entraînement pour la compétition internationale.
Son intervention a débuté avec la définition d’un cahier des charges inspiré directement d’un référentiel de compétences internationales, suivie de la validation des épreuves nationales. Six épreuves ont été retenues, concernant aussi bien l’aviation de ligne que l’aviation générale (tourisme et petits avions comme le pratiquent beaucoup les Canadiens) : recherche de panne sur circuit avion et électrique, câblage, boroscopage (il s’agit d’aller ausculter un réacteur avec un endoscope), réparation de tôle, réglage de commandes de vols sur un banc (il s’agit de correctement positionner la gouverne et d’obtenir une bonne tension de câble).
« Les Olympiades posent un problème un peu particulier pour cette spécialité professionnelle » déclare Jean Goychman. « On n’est pas sur un aérodrome et on ne peut pas disposer d’un avion. Il faut donc transplanter les épreuves dans un espace réduit, avec un contexte adapté, mais où les gestes ne sont pas exactement les mêmes (on est debout devant un banc pour l’analyse du réacteur, alors qu’en situation, on est parfois obligé d’adopter des positions plus acrobatiques). Ce qu’on va essayer d’évaluer chez les 6 candidats présents aux finales nationales, ce sont leurs qualités de méthode et de précision ainsi que leur respect des critères de sécurité. Les 100 points à répartir le seront sur une partie de critères objectifs, mais aussi un peu sur des éléments plus subjectifs. Les jurés ont probablement un petit faible pour le candidat de leur région (ça tombe bien pour moi, il n’y a pas de candidat des Pays de la Loire), ou telle ou telle approche méthodologique. En définitive, on cherchera certainement à sélectionner un finaliste qui puisse se comparer au moins favorablement avec d’autres au niveau international ».