Le Cned menacé du syndrome France Telecom…
Paroles de stagiaires : « J’aurais voulu me rendre utile… «
Point d’étape et Journée de la formation des maîtres l L’Académie des Sciences dénonce les faiblesses de la formation continue l Secondaire : C Lelièvre demande le retour des études l Le Se-Unsa demande un moratoire pour le Livret de compétences en Segpa l Journée européenne d’action sur l’emploi le 15 décembre l L’Amérique en lutte contre le décrochage
Asthme et rendement scolaire l Le RDV des jeunes du 2 au 4 décembre
1er Décembre : Journée de lutte contre le sida
Le Collège du Rouret (06) participe à la Journée mondiale contre le sida
La globalisation des réformes éducatives …
Ecole et nation l Construire la ville durable l Les programmes du capes et de l’agrégation d’histoire et de géographie
Le fait du jour
Le Cned menacé du syndrome France Telecom
Mardi 30 novembre le personnel du Centre national d’enseignement à distance (CNED) était en grève. Le conseil d’administration prévu ce même jour n’a pu se tenir faute de quorum. Le personnel est inquiet sur son avenir et celui du Centre. Entre suppressions de postes et management commercial, le Cned est traversé d’une crise grave, « modernisation » pour les uns, « marchandisation » pour les autres.
Fleuron du système éducatif, le Cned a formé des centaines de milliers d’élèves, d’étudiants et d’adultes. C’est le premier établissement public d’enseignement à distance d’Europe. Il compte encore plus de 200 000 « usagers », pour les syndicats, ou clients, pour la direction, encadrés par près de 2 400 salariés parmi lesquels de nombreux enseignants dont l’état de santé impose qu’ils ne soient plus en classe. Mais les effectifs des uns et des autres sont à la baisse. Et le climat de l’établissement se dégrade.
Lisez la suite du reportage du Café
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Paroles de stagiaires : « J’aurais voulu me rendre utile… »
Marie, 30 ans, a passé le CAPES de Lettres Modernes. Nommée en septembre dans un collège de l’Est parisien, elle voyait dans le métier d’enseignant l’occasion de « trouver une identité sociale » et de se « sentir utile auprès des élèves qui en ont le plus besoin ». Au terme de quelques semaines, Marie est résolue à démissionner pour « sauver sa santé ».
Elle nous confie sa difficile expérience qui tient en quelques tableaux. Un tutorat exercé par des enseignants inexpérimentés. Un stage effectué dans des conditions très éloignées de celles de l’exercice. Des élèves difficiles. Et surtout un fort décalage entre le métier rêvé et la réalité du quotidien. Au bout du chemin la maladie et la démission. « Je n’ai plus qu’à jeter mon diplôme à la poubelle », dit-elle.
Mais son témoignage va au-delà des conditions particulières de la rentrée pour pointer des réalités que l’Ecole a fini par ne plus voir. Cette collègue accuse certes les conditions exceptionnelles d’emploi de ces jeunes stagiaires. « Quand je me suis retrouvée devant la classe, je n’avais aucun moyen, aucune expérience, aucun repère : je n’ai pu qu’essayer de jouer à la prof », nous dit-elle. Mais elle ajoute : « Je ne voyais pas les enseignants ainsi… J’ai été étonnée de voir des gens âgés se débattre encore dans des problèmes de conflits avec les élèves… Certains sont encore plein d’enthousiasme, mais d’autres sont totalement démunis et désespérés ». Et puis il y a les situations d’enseignement. « Je projetais toutes sortes d’ouvertures vers le théâtre, le cinéma. J’aurais voulu être dans l’échange, partir de leurs intérêts. » Et là nous nous retrouvons tous dans sa frustration.
On n’empêchera pas le gâchis effectué chez ces nouveaux enseignants par une réforme de la formation des maîtres particulièrement inepte. Mais on ne soignera pas les souffrances scolaires simplement en les formant à « tenir » leur classe. Comme le dit notre jeune collègue à propos des élèves. « il faut comprendre qu’ils ne supportent pas d’être entassés à 28 dans des salles fermées, toute la journée à ingurgiter des programmes et à se faire hurler dessus ou sanctionner ». Il serait temps de travailler à démanteler ce qui empêche les rêves des profs de rejoindre ceux des élèves. De dégager du plaisir dans le travail des uns et des autres. Et tant pis si c’est une utopie.
Lisez « J’aurais voulu me rendre utile », le témoignage d’une stagiaire
Point d’étape et Journée de la formation des maîtres
Alors que le ministre reçoit la presse pour « un point d’étape » de l’année scolaire, la FSU a décidé de faire du 1er décembre une Journée de la formation des maîtres.
Le point d’étape devrait évoquer la situation des enseignants stagiaires et la mise en place des réformes. Sur ce dernier point de nombreux témoignages sont arrivés au Café qui mettent en évidence les difficultés générées par la réforme du lycée. Des enseignants se plaignent de l’éparpillement des élèves du fait des enseignements d’exploration et de l’accompagnement personnalisé. Celui-ci a été décrété sans que les enseignants soient formés et coordonnés et sur le terrain cela se voit.
Mais c’est la question des stagiaires que la FSU met en avant. Un sondage FSU montre que 86% des stagiaires enseignent plus de 15 heures hebdomadaires. Bien loin d’être dans des classes tranquilles comme le ministère l’avait annoncé, 18% sont dans des établissements difficiles, 16% dans des classes d’examen. Trois stagiaires sur quatre a reçu une formation pédagogique inférieure à une semaine ! Trois adjectifs résument leur moral : désabusé, fatigué, stressé.
Le Snes qui organise un rassemblement à Paris, demande des améliorations des conditions de stages et une remise à plat de la réforme de la formation des enseignants.
L’Académie des Sciences dénonce les faiblesses de la formation continue
Prenant acte de l’effondrement des moyens de la formation continue des enseignants, l’Académie des sciences a publié le 30 novembre un avis qui invite l’Etat à respecter ses obligations en matière de formation et à confier celle-ci au « meilleur » : les universités…
« Dans tous les métiers, la nécessité d’une formation continue est reconnue, d’une part pour faire face à l’évolution des connaissances, des techniques et des pratiques, d’autre part comme moyen de développement et d’épanouissement des personnes. La loi prévoit les devoirs de l’employeur et fixe le budget minimum qui doit y être consacré », rappelle l’Académie des sciences. Or « la formation continue institutionnelle, telle qu’organisée à différents niveaux par le ministère de l’éducation nationale, souffre de graves insuffisances et voit ses crédits et ses moyens en constante réduction ». Résultat : « Le corps enseignant se partage grosso modo en une faible fraction motivée qui utilise toutes les occasions, institutionnelles ou non, de poursuivre une formation continue, et une forte fraction qui ne participe à aucune formation institutionnelle (selon l’enquête DEPP 2006, 65 % des professeurs – moyenne établie toutes disciplines confondues – ne participent à aucune formation continue durant toute leur carrière ». Enfin l’offre académique propose rarement des stages sur les contenus scientifiques. « Le modèle implicite du métier d’enseignant semble demeurer celui d’une profession d’autrefois, dont les acteurs ont le choix et l’initiative de continuer à se former, ou non, en se composant un menu personnel. Le public perçoit bien cette situation, ce qui n’améliore pas l’image du métier de professeur », conclue m’Académie.
Elle propose de « mettre fin à la chute des moyens » tout en restructurant l’offre vers des stages scientifiques qui seraient confiés aux universités et écoles normales supérieures. Cette offre « représente certainement le meilleur dans ce qui pourrait se développer à l’avenir ».
Pour que ça marche, dans l’immédiat l’Académie propose de « mettre en place des formations sans coût d’heures d’enseignement pour ceux des enseignants du second degré rendus disponibles du fait de la passation des examens de fin d’année » et de « faire évoluer les services des enseignants pour permettre de sortir de l’impossible alternative entre remplacement des professeurs en formation et usage des temps de vacances ».
Recommandations de l’Académie des sciences
Secondaire : C Lelièvre demande le retour des études
Sur le blog collège du Se-Unsa, l’historien de l’éducation Claude Lelièvre rappelle que l’école a perdu ses heures d’études et demande leur rétablissement.
« Un simple coup de projecteur dans le passé permet de prendre conscience d’un paradoxe très fâcheux : la ‘’massification’’ du secondaire s’est accompagnée de la quasi disparition des études dirigées. Celles-ci constituaient pourtant un dispositif essentiel de l’enseignement secondaire sous les 3e et 4e Républiques… Ces études étaient assurées par un corps de ‘’maîtres-répétiteurs’’ en direction non seulement des élèves internes, mais aussi des demi-pensionnaires et des externes. Et ce corps a disparu (ainsi que la quasi totalité du dispositif d’études dirigées) lors de la première vague de la ‘’massification ‘’de l’Ecole, qui a d’abord concerné le collège ». Pour lui, « il est aujourd’hui plus que temps d’inverser le cours de cette inflation, afin que les élèves puissent effectivement s’approprier les enseignements qui leur sont destinés. Et cela passe par une claire prise de conscience d’un paradoxe : lorsque les élèves du secondaire étaient d’origines socioculturelles privilégiées, ils disposaient de ce temps d’étude et d’un dispositif approprié. Maintenant que la majorité d’entre eux ne le sont plus, ce temps s’est réduit et le dispositif est pour le moins évanescent. Chercher l’erreur (et la ‘’démocratisation’’ invoquée) ! » »
Le Se-Unsa demande un moratoire pour le Livret de compétences en Segpa
« La mise en oeuvre du socle commun mérite mieux que des bricolages » affirme le Se Unsa dans une lettre adressée au ministre le 30 novembre. Christian Chevalier, secrétaire général du syndicat, relève que « les enseignants de Segpa font part de leurs difficultés à mettre en oeuvre le livret personnel de compétences ». Certains items seraient même impossible à évaluer. Il demande « que cette année soit considérée comme transitoire » et que l’application soit progressive.
Journée européenne d’action sur l’emploi le 15 décembre
Réunie le 29 novembre, l’intersyndicale Cfdt, Cgt, Fsu, Solidaires et Unsa a décidé des initiatives unitaires dans tout le pays le 15 décembre. Il s’agit » d’interpeller les gouvernements et les parlementaires (nationaux et européens) dans le cadre de la journée européenne de la CES du 15 décembre 2010 sur les politiques d’austérité en Europe ». En même temps elle demande une autre politique économique. » il faut une relance économique tournée vers la satisfaction des besoins sociaux et respectant les impératifs écologiques. Cela nécessite une plus juste répartition des richesses, la réduction des inégalités, des investissements publics et privés, un renforcement des régulations de la finance et de l’économie. La nécessaire réduction des déficits doit être le fruit d’une autre politique économique et sociale. »
L’Amérique en lutte contre le décrochage
C’est une bonne nouvelle qu’annonce le magazine Education Week. Le taux de sortie sans qualification diminue. Le taux de bacheliers est passé de 72 à 75% depuis 2001.
Mais le pays s’est fixé un taux de 90% comme objectif. Et pour bénéficier des aides fédérales, les états sont obligés de trouver des solutions au décrochage. Selon Education Week, le facteur clé c’est l’aménagement des emplois du temps des élèves de façon à ce que certains décrocheurs puissent mener leur vie professionnelle er familiale. Autre remède : élever le niveau d’exigence des enseignants.
Asthme et rendement scolaire
Quel rapport entre la maladie très répandue qu’est l’asthme et les résultats scolaires ? Pour une étude canadienne, le lien est réel.
« Par rapport aux enfants sans problème de santé chronique, les enfants asthmatiques réussissaient moins bien aux épreuves normalisées de mathématiques et de lecture et ils obtenaient une évaluation maternelle moins favorable de leur rendement scolaire. Les plus gravement asthmatiques obtenaient les moins bons résultats », estime l’étude.
Que faire ? Pour l’étude, » l’utilisation de services éducatifs semble être un médiateur des faibles notes de mathématiques chez les enfants gravement asthmatiques. » Il convient donc développer du soutien scolaire.
Le RDV des jeunes du 2 au 4 décembre
Sur le thème : « ENSEMBLE : Prévenir et prévoir la Société de Demain », la 5ème édition du RDV des Jeunes, entièrement consacré aux 11/18 ans, se tiendra les 2/3/4 décembre 2010 à Paris.
L’événement souhaite faire participer collégiens, lycéens, parents et enseignants, institutionnels et professionnels à cette » tribune sociétale unique en France ». Le RDV des Jeunes proposera aux adolescents, à travers un parcours ludo-pédagogique, d’échanger et de partager sur les sujets essentiels liés à leurs univers (santé, sport, NTIC, citoyenneté, égalité des chances, environnement, estime de soi, culture,…) avec les acteurs du monde public, privé et associatif (éducateurs, jeunes entrepreneurs, athlètes…). L’événement est soutenu par la région Ile-de-France, l’Acsé, l’UNaf etc.
La classe
1er Décembre : Journée de lutte contre le sida
Si le ministère a attendu le 25 novembre pour rappeler la Journée de lutte contre le sida dans le bulletin officiel, il propose des outils. Des établissements participent à la journée.
Ainsi le collège Moulin de sprés à Paris propose une action dans le cadre du cours de SVT en 4ème et 3ème. Le lycée Saint Pierre de Brunoy organise une conférence. La Dgesco propose un petit guide « 10 questions sur le VIH sida » qui combat les idées fausses et permettre une meilleure perception des risques (niveau lycée). Le « Guide d’intervention » aide les enseignants à préparer des séances d’éducation à la sexualité. Il propose 8 fiches d’activités sur la sexualité, la puberté , l’identité sexuelle et la prévention des MST.
Etablissement partenaire
Le Collège du Rouret (06) participe à la Journée mondiale contre le sida
Après un bilan de connaissances sur la pandémie dans le cadre du cours de SVT, chaque classe a sélectionné deux « ambassadeurs » qui ont visité un centre de dépistage. Le 25 mars, dans un établissement orné d’affiches géantes fabriquées en Arts plastiques et de slogans accrocheurs réalisés en espagnol, les « Ambassadeurs « accueillent leurs camarades de troisième au CDI pour une journée d’information. Ils répondent aux questions, animent différents ateliers sur la prévention, la pandémie et la difficulté de vivre au quotidien avec le virus du Sida. Des intervenants ainsi que des enseignants les assistent.
Le projet sida du collège du Rouret
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La recherche
La globalisation des réformes éducatives
La prochaine séance du séminaire scientifique international sur les transformations des États éducateurs en Europe aura lieu jeudi 9 décembre de 17h à 19h à Sciences Po Paris.
Elle abordera la question de l’éventuelle globalisation des réformes éducatives. Sciences Po accueillera deux chercheurs dont les traditions d’analyse sont plutôt connues pour l’importance qu’elles accordent à la diversité des systèmes d’enseignement. Kathryn M. Anderson-Levitt , Professeur d’anthropologie à l’Université de Michigan-Dearborn, interrogera l’éventuelle convergence des réformes éducatives dans le monde. Régis Malet, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’Université de Lille 3 et président de l’Association Francophone d’Education Comparée, synthétisera les principaux apports de ce courant de recherche à la compréhension du phénomène de mondialisation éducative.
Les disciplines
Ecole et nation
Réalisé en partenariat avec l’INRP, ce numéro de TDC, la revue du CNDP, donne la parole à Anne-Marie Thiesse qui montre comment s’est construite « la fabrique du citoyen ». Les fiches pédagogiques s’adressent aux professeurs de français et d’histoire et couvrent tous les niveaux du cycle 3 à la première en passant par la 3ème.
Le point faible c’est une grand eprudence dans le choix des articles. Un seul évoque la question de la diversité culturelle aujourd »hui. Et il vient du Québec.
Construire la ville durable
Comment faire toucher du doigt la réalité de la ville durable ? On peut consulter le site de la Caisse des dépots.
Les programmes du capes et de l’agrégation d’histoire et de géographie
Le B.O. du 25 novembre a publié le sprogrammes des agrégations et du capes en histoire-géographie pour la session 2012.
le Cafe
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RSS : Le retour
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