LE FAIT DU JOUR
Les Etats doivent investir dans l’éducation, demande l’OCDE…
ÉDITORIAL
7 septembre : Changement de perspective à l’éducation nationale ?
LE SYSTEME
L’INRP dans la tourmente l Royaume-Uni : Les nouvelles Free Schools libèrent les fantasmes conservateurs l Sénégal : Les TICE au secours des langues nationalesl.
L’ÉLÈVE
Le collège du futur dans Le Monde des ados.
LA CLASSE
L’école française décourage-t-elle ses élèves ? l L »Ecole et les inégalités.
LA RECHERCHE
L’apprentissage de la lecture – Revue de l’ANAE …
LES DISCIPLINES
Ecole 21 l L’économie de l’environnement l La nature à Paris.
Le fait du jour
Les Etats doivent investir dans l’éducation, demande l’OCDE
Il faut investir dans l’éducation et, en France, crever le plafond du bac. Ces deux recommandations résument la présentation, mardi 7 septembre, par Angel Gurria, secrétaire général de l’OCDE, de l’édition 2010 de « Regards sur l’éducation ».
Cet ouvrage de référence synthétise les données statistiques de l’OCDE sur l’éducation et permet une étude comparative des systèmes éducatifs pour les 31 pays membres de l’Organisation (dont la France) et 8 pays non membres (Brésil, Estonie, Russie, Israël, Slovénie, Chine, Inde, Indonésie).
Très attendue, sa sortie est l’occasion dans chaque pays de parler de l’Ecole. Elle donne aussi des indications claires aux politiques. Sont-ils capables d’entendre le message ? En France la publication intervient le jour même où un mouvement social combat les désinvestissements dans l’éducation nationale. Dans quelle mesure ce renfort peut-il appuyer une autre politique ?
Le Café pédagogique analyse les travaux de l’OCDE et présente les conséquences immédiates que les Regards sur l’éducation 2010 peuvent avoir pour la France.
Lisez l’analyse complète du Café
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7 septembre : Changement de perspective à l’éducation nationale ?
Plus d’un enseignant sur deux a fait grève le 7 septembre. Le conseil des ministres devrait annoncer des aménagements de la réforme des retraites aujourd’hui. Mais les attentes des enseignants vont au-delà.
Selon Le Figaro, « N Sarkozy proposera des « avancées » dès mercredi ». Le Monde, lui, relativise ces annonces. « Le gouvernement n’entend pas céder », écrit le quotidien. Cette opposition éclaire de toute façon l’impact de la journée d’action du 7 septembre : le gouvernement est bousculé.
Les cortèges ont accueilli de 3 millions à 1,1 million de manifestants (chiffres syndicats et police). A Paris de 100 000 à 300 000 personnes défilaient sous le soleil. On est au dessus de 100 000 personnes aussi à Marseille, Bordeaux, Toulouse (syndicats). Et on les frôle à Nantes. La mobilisation dépasse largement celle du 24 juin. Elle est même d’emblée plus importante que celle de 2003 (2 millions).
L’éducation nationale est probablement le secteur où elle a été la plus forte. Les chiffres ministériels montrent son ampleur. En juin 20% des enseignants avaient fait grève. Ils étaient 29% le 7 septembre, 33% dans le premier degré, 29% au collège, 27% en LP et 20% en lycée (contre 1% en juin). Les syndicats revendiquent des chiffres plu simportants : 60% des enseignants du primaire ont fait grève d’après le Snuipp et 55% du secondaire d’après le Snes.
Immédiatement les syndicats ont demandé « des négociations » qui vont au-delà de la question des retraites. » Le gouvernement doit entendre ce refus massif, retirer son projet pour ouvrir de réelles négociations sur l’ensemble des questions : âge de départ à la retraite, financement, emploi, pouvoir d’achat, réduction des inégalités homme/femme, minimum garanti, Code des pensions… », écrit la FSU. » Cet injuste projet de réforme des retraites, les annonces des suppressions de postes dans l’éducation, le gel des salaires, la formation « peau de chagrin » et les conditions périlleuses d’entrée dans le métier de nouveaux recrutés pèsent lourdement sur l’école et les enseignants ». Le SNUipp demande « que le gouvernement abandonne ses projets et ouvre de véritables négociations ».
Courant d’air. La preuve est faite que les enseignants veulent à la fois une autre politique en matière de retraites et une autre gestion de l’éducation. La journée du 7 septembre a fait ressortir les inquiétudes des enseignants et le refus des pressions qui sont en train d’éroder l’école et de créer des disparités territoriales et sociales importantes. La journée du 7 septembre agit déjà comme un courant d’air qui chasse les miasmes de l’été.
L’INRP dans la tourmente
Le Se-Unsa demande à l’Education nationale de ne pas laisser tomber l’Institut National de Recherche Pédagogique.
« Le SE-UNSA ne peut accepter que le Ministère de l’Education nationale se désengage d’un institut national au service de la communauté éducative dans des domaines aussi essentiels que la recherche en pédagogie, la production de ressources et la formation des enseignants. » Après le Sgen-Cfdt, qui avait consacré une partie de sa conférence de rentrée, le 1er septembre, à la crise que traverse l’INRP, le Se-Unsa interroge Luc Chatel sur son avenir.
« Si le Ministère de l’Education abandonne l’INRP, ce sont les moyens mis à sa disposition qui se trouveront fortement diminués. La recherche pédagogique au sein du service public d’éducation se trouve donc fortement menacée à son tour, après le coup porté à plusieurs associations pédagogiques au début de l’été », écrit le Se-Unsa.
L’établissement qui compte 220 salariés est menacé de passer du budget de l’éducation nationale à celui de l’enseignement supérieur. Il intégrerait l’ENS de Lyon. Cela permettrait 13 millions d’économie pour l’éducation nationale. Mais au prix de l’abandon de ce pont unique entre recherche et terrain. L’INRP perdrait ses personnels enseignants et réorienterait ses activités vers la recherche pure. Nous, au Café, on perdrait les excellentes synthèses du service de veille scientifique et technique ou les travaux sur l’enseignement prioritaire du Centre Savary. Ou encore les travaux sur l’intégration des TICE dans les disciplines. Finalement c’est bien la question de la place de la pédagogie dans les préoccupations ministérielles, sa conception de l’Ecole, qui est posée.
Conférence du Sgen 1er septembre
Royaume-Uni : Les nouvelles Free Schools libèrent les fantasmes conservateurs
Que se passe-t-il quand l’autonomie des établissements se débride ? Le gouvernement britannique a annoncé l’ouverture à la rentrée 2011 de 16 nouvelles « Free Schools », ces établissements privés financés par des fonds publics et dirigés par des parents, des enseignants ou des entreprises. Or le grand projet du gouvernement conservateur tourne déjà à un inventaire des chimères conservatrices.
Sur 16 écoles, 7 sont ont un projet religieux. On annonce deux écoles juives à Londres, une école hindouiste à Leicester, une école sikh à Birmingham et trois écoles chrétiennes.
Les neuf autres projets vont faire financer par le contribuable britannique des projets parfois surprenants. Ainsi la West London Free School mettra le latin au centre de son enseignement donné à des collégiens. A Bradford, la King’s Science Academy les élèves auront 10 heures d’anglais par semaine : les fondamentaux prendront la place des enseignements de découverte. Le projet d el’école repose aussi sur le comportementalisme : les élèves apprendront une nouvelle discipline : les bonnes manières. Des cours leur seront donnés pour apprendre comment se tenir à table. La Free school de Norwich accueille une exigence différente : le rythme scolaire y sera soumis aux horaires des parents. L’école s’adaptera aux horaires flexibles.
L’opposition ironise sur le fait que pendant 4 mois le gouvernement ait dépensé tant d’argent et d’énergie pour si peu. Le Nasuwt, un syndicat d’enseignants, souligne qu’au lieu d’être des outils de promotion sociale, les Free schools accélèrent le communautarisme et la fragmentation de la société britannique.
Sénégal : Les TICE au secours des langues nationales
A l’occasion de la Journée mondiale de l’alphabétisation, le 8 septembre, le Centre national de ressources éducationnelles (CNRE) sénégalais a annoncé un projet innovant pour l’alphabétisation en langues nationales.
Selon Walfadjiri, « dans le cadre d’un partenariat scellé avec des Canadiens, le Cnre va procéder à la numérisation de tous les ouvrages en langues nationales et à la création d’une médiathèque. Cela devrait permettre de faire de l’alphabétisation à travers les téléphones portables. « A terme, ce programme permettra aux néo-alphabètes de se familiariser avec l’ordinateur ainsi que l’internet ». Des partenaires privés financent ce projet.
Le collège du futur dans Le Monde des ados
A quoi ressemblera le collège du futur ? A une vitrine des technologies numériques propose Le Monde des ados de septembre. Le magazine des collégiens décrit un collège où on a accueilli tous les outils numériques : chariot multimédia, TNI, classe nomade, ENT etc.
La perspective semble un peu naïve mais le magazine l’utilise pour faire réfléchir aux conséquences positives et négatives de l’école numérique. « Quand on corrige les exercices sur le TNI on peut revenir en arrière », dit l’un. « Mon prof de maths n’utilise le TNI que comme un rétroprojecteur. Résultat on apprend moins bien », dit l’autre.
Le Monde des ados, n°236, 1er septembre 2010.
L’école du futur à Philadelphie
La classe
L’école française décourage-t-elle ses élèves ?
« Pourquoi la France est-elle le seul pays à décourager ses enfants au nom de ce qu’ils ne sont pas ? » La question est posée par Peter Gumble dans un ouvrage (On achève bien les écoliers, Grasset) dont les médias vont parler.
Britannique, Peter Gumble travaille à Paris depuis 8 ans pour la presse américaine. Il enseigne aussi à Sciences Po et vit à Paris où il scolarise,dans des écoles françaises, ses deux filles. Il publie chez Grasset un essai qui dresse un portrait ravageur de l’école française. « J’ai écrit cet essai parce que je suis convaincu que la France passe à côté d’un élément clef pour comprendre ce qui pêche dans son système scolaire. Un élément qui saute aux yeux de tout étranger qui y est confronté: la dictature de la salle de classe. Cette culture peut être résumée en trois mots : « t’es nul ». Une phrase qui résonne comme un leitmotiv en France. Autrefois, on l’entendait beaucoup dans d’autres pays européens, mais en Angleterre, en Allemagne et surtout dans les pays nordiques, la vieille approche éducative basée sur l’humiliation a depuis longtemps été remplacée par une vision plus positive et généreuse qui cherche à encourager plutôt qu’à rabaisser ».
L’ouvrage ne s’embarrasse pas de nuances et ne cultive pas l’exactitude. Mais il lance un débat populaire qui n’est pas inutile. Les élèves français se signalent dans l’enquête internationale Pisa par leurs inhibitions qui fragilisent leurs résultats. Et il y a bien une conception française de l’école que D Meuret a bien analysé en opposant l’école de Durkheim à celle de Dewey.
D Meuret L’école française n’est pas gouvernée
L’Ecole et les inégalités
Quel est le pays où un jeune de milieu défavorisé a deux fois plus de chances d’échouer en maths qu’en Turquie ? C’est la France ! Selon une étude de l’OCDE seules l’Allemagne, la Hongrie, la Slovaquie et la Belgique arrivent à avoir une école plus inégalitaire que la France. Dans quelle mesure la nouvelle politique de l’enseignement prioritaire est-elle capable d’y faire face ? Qu’est ce qu’une école juste ? Le Café vous propose ce point dans L’Etat de l’école – Guide de rentrée.
L’article de l’état de l’école guide de rentrée 2010
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La recherche
L’apprentissage de la lecture – Revue de l’ANAE
L’ANAE propose une approche neuropsychologique des apprentissages et sa revue publie des travaux de psychologue sou de cognitivistes. C’est sous cet éclairage que le numéro 107-108 propose une importante synthèse sur l’apprentissage de la lecture qui fait le point des connaissances sur ce sujet.
Une première partie regroupe 9 contributions qui font le point sur les mécanismes mis en œuvre dans l’identification des mots et leur relation aux troubles de lecture. Il y est question de la sensibilité phonologique, de la conscience morphologique et même de l’orthographe. Ainsi N CHaves, ML Bosse et P Largy montrent que le traitement visuel du mot entier favorise la mémorisation de l’orthographe. D’autres travaux mettent l’accent sur la mémoire de l’ordre et l’apprentissage implicite.
Une deuxième partie est consacrée à l’apport des technologies numériques à l’apprentissage de la lecture. Les articles mesurent l’efficacité de plusieurs logiciels d’aide à la lecture. ON a ainsi un numéro qui interpelle les enseignants par les éclairages qu’il apporte sur les apprentissages fondamentaux.
ANAE, n°107-108, mai juin 2010.
Les disciplines
Ecole 21
Réalisé par des enseignants du canton de Fribourg (Suisse), Ecole 21 présente « une méthode de travail qui contribue à trouver des réponses aux questions que se pose le monde de l’école ». Le site propose des méthodes, des thèmes, des exemples concrets pour travailler le développement durable à l’école. La même équipe a déjà réalisé des séquences sur le tourisme et le développement durable ou le jus d’orange.
L’économie de l’environnement
Nous voilà bien au cœur du développement durable ! Ce rapport de la Commission des comptes et de l’économie de l’environnement fait le point sur l’économie de l’environnement. « En 2008, les activités de protection de l’environnement génèrent une dépense estimée à 44 milliards d’euros. La dépense progresse plus vite (+4,1 %) que le produit intérieur brut (+2,9 %). Les plus fortes hausses concernent l’administration générale, la protection de l’air, du sol et des eaux. La part des administrations publiques dans le financement s’accroît et atteint 36 % de la dépense totale. La dépense de gestion des ressources naturelles représente 14 milliards d’euros. Elle progresse de 5,2 %. La production des éco-activités s’élève à 62,5 milliards d’euros et continue d’augmenter fortement (+7,8 %). Cela correspond à 405 000 emplois. Sur le marché du travail, en 2008 les offres d’emplois augmentent, de même que les demandes d’emplois ».
La nature à Paris
Quel est le rôle actuel dela nature dans une ville dense comme Paris ? Quelles pratiques sociales s’y rattachent ? Comment améliorer durablement la qualité de la vie urbaine en s’appuyant sur ces espaces ? Cette étude de l’atelier parisien d’urbanisme (APUR) est tout à fait intéressante à plus d’un titre.
Elle s’appuie largement sur des outils cartographiques qui donneront aux élèves une image renouvelée de la géographie. Elle montre à partir d’exemples précis ce que peut être un aménagement durable de la ville. On peut ainsi suivre les études sur la petite ceinture ferroviaire, la « ceinture verte » ou encore les usages sociaux des jardins publics.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
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