Primaire : Les instits ne veulent pas des Epep
Alors que le gouvernement a promis de créer de vrais établissements dans le primaire (Epep), que l’Institut Montaigne vient de délivrer un rapport qui met en avant le rôle du directeur chef d’établissement, que pensent les instits du statut de l’école et de son évolution ?
« Je veux être déchargé et protégé juridiquement tout en restant un collègue comme les autres ». Selon un sondage réalisé par le Snuipp, 72,5% des enseignants, 69% des directeurs ne veulent pas des Epep, ces structures d’établissement imaginées par le gouvernement. Très majoritairement les enseignants veulent un directeur qui soit aussi un enseignant, sans pouvoir hiérarchique. Les Epep ne sont acceptés que dans les seules écoles comptant 10 classes et plus.
« Pour moi la question centrale, ce n’est pas le statut mais le fonctionnement de l’école ». Le modèle de direction que veulent les instits c’est pour 73% un fonctionnement d’équipe plus collectif. Ils revendiquent plus d’autonomie pédagogique. A coup sur, ces réponses obtenues sur près de 10 000 sondés sont très éloignées du modèle hiérarchique que de mande le rapport de l’Institut Montaigne. Officiellement, le Snuipp, avec d’autres partenaires, est intervenu récemment auprès du ministre pour ouvrir des discussions sur la mission des directeurs.
L’Institut Montaigne veut réformer le primaire
Faut-il redéfinir la direction d’école ?
Quatre syndicats (Se-unsa, Sgen, Cftc, Cgc) et le Gdid, une association professionnelle demandent à Luc Chatel de lancer une concertation sur la direction d’école.
« Les projets actuels d’EPEP ne garantissent pas l’indépendance du projet pédagogique ni le maintien de structures de taille raisonnable et d’un réseau scolaire de proximité. Ils ne répondent donc ni aux attentes des directrices et directeurs d’école, ni à celles des équipes pédagogiques, ni à celle de l’ensemble des personnels », notent les signataires. Mais ils ne ferment pas la porte à une évolution de la charge de directeur. » Il est nécessaire de clarifier et préciser les responsabilités des directrices et directeurs d’école; revoir le décret de 89 inadapté et obsolète face à l’empilement des responsabilités et aux évolutions de l’école, notamment dans ses relations avec les communes; redéfinir le cadre juridique, administratif, légal de la direction d’école; répondre aux besoins de reconnaissance des directrices et directeurs d’école ».
Les directeurs d’école sont actuellement des enseignants partiellement déchargés pour assurer l’administration d’une école. Ils n’appartiennent pas à un corps de direction. Récemment l’Institut Montaigne a demandé de véritables chefs d’établissement dans le primaire.