« hors cas ou situations spécifiques, les études et expériences les plus récentes indiquent que la diminution des effectifs dans les classes n’a pas d’effet avéré sur les résultats des élèves et que les très petites écoles ne s’avèrent plus toujours performantes« . C’est ce qu’ose écrire le ministère pour justifier l’élévation prévue des effectifs pour récupérer des postes.
Rappelons ici quelques chiffres simples, publiés par le ministère lui-même dans un dossier de sa propre direction de l’évaluation et de la prospective (n°173, mars 2006) :
– un élève par classe en moins, c’est statistiquement 0,7 point gagné en mathématiques au CE2 pour les élèves socialement défavorisés
– si les classes de ZEP avaient en moyenne 5 élèves de moins qu’en école ordinaire, pour un nombre d’enseignants inchangé, on réduirait de moitié les écarts de résultats entre ZEP et non-ZEP.
– La réduction des effectifs semble avoir un impact deux fois plus fort lorsqu’elle est faite en primaire, lieu d’acquisition des savoirs fondamentaux, mais aussi lieu où se fabrique l’essentiel des écarts scolaires, visibles en début de 6e avec 15% d’élèves en difficulté d’acquisition scolaire.
– Ces résultats sont cohérents avec « la recherche internationale la plus récente », lorsqu’elle est fondée sur des expériences contrôlées, ce qui est « extrêmement rare » du fait du faible nombre de pays disposant de données statistiques fiables1.
Les auteurs écrivent aussi que « nos résultats indiquent que la relative modestie des politiques de ciblage des moyens en faveur des écoles et collèges défavorisés actuellement en vigueur en France peut difficilement se justifier par l’idée selon laquelle de telles politiques ne marchent pas ». Au contraire, ils prouvent qu’il pourrait en être autrement « pour peu qu’on assume une véritable politique de ciblage des moyens en faveur des ZEP.
Alors que la DGESCO présentait le 8 juin 2010 les résultats de son étude sur les Réseaux Ambition Réussite (RAR), il n’est actuellement pourtant pas certain que cette piste de « relance » de l’Education Prioritaire soit totalement à l’ordre du jour…
La politique de réduction de moyens décrite par le ministère aux recteurshttp://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2010/05/C[…]
L’étude de Piketty et Valdeniaire sur le site du MENhttp://www.education.gouv.fr/cid3865/l-impact-de-la-taille-des-classes-su[…]
et sur le site de l’ENS au cas où le ministère perdrait le lien…http://www.jourdan.ens.fr/piketty/fichiers/public/PikettyV[…]
1. (comme c’est le cas en France avec la DEP, actuellement mise à mal…).
Nos derniers articles
En quoi éduquer au numérique est-il un combat contre les inégalités ? L’Ecole est-elle un sanctuaire ? Les questions et les échanges furent nombreux lors de la table ronde du
« Les communs numériques constituent l’une des priorités de la stratégie du numérique pour l’éducation ». Au salon Educatech, il a aussi été question de l’intérêt des communs numériques pour
Jean-Paul Payet et Aksel Kilic sont universitaires et chercheurs. Leurs travaux, appuyés principalement sur la démarche ethnographique, portent sur l’école, l’enfant, et les parents. On sait combien la question de
Beaucoup d’élèves utilisent d’ores et déjà l’Intelligence Artificielle pour mener leurs recherches ou réaliser leurs devoirs. Comme aux débuts de Wikipedia, faut-il faire semblant de ne rien voir ou se
Comment « s’extirper » de la lecture d’extraits, « pratique scolaire très majoritaire », souvent réductrice de sens, en Humanités, Littérature et Philosophie, spécialité fondée sur l’exploration d’une pensée dans « sa complexité et sa richesse » ?
Peut-on gagner en efficacité et pertinence dans le délicat enseignement de la grammaire ? Enseignante de français, Béatrice Schang publie un ouvrage fort précieux et fort concret à destination des collègues