Quelles sont les cellules productrices des anticorps ? Pour les lymphocytes T, tapez 1 ; pour les macrophages, tapez 2 ; pour les plasmocytes, tapez 3. Les adolescents de la génération jeux TV connaissent bien l’usage des boitiers de réponses, ceux qui préparent le code de la route aussi, les élèves du lycée Dorian (Paris XI) également. Vincent Faillet, professeur agrégé de SVT au lycée Dorian nous détaille son utilisation pédagogique des boitiers de réponses avec une classe de terminale S.
Un aspect technique simple
Le dispositif de base nécessite un ordinateur, un vidéoprojecteur, une mallette de boitiers de réponses ainsi que son logiciel. Ces boitiers sont de petites télécommandes alimentées par des piles avec des touches numérotées de 1 à 6 qui permettent de saisir les réponses. Les boitiers communiquent avec l’ordinateur via une connexion radiofréquence par l’intermédiaire d’une clé USB fournie avec les boitiers. Chaque boitier est associé à un élève donné. Un même boitier peut être associé à plusieurs élèves mais dans des classes différentes. Cette opération est à réaliser au moment de la première utilisation, lors de la création des classes. Le logiciel proposé avec les boitiers permet de gérer la structure et les évaluations de la classe, les réponses et le suivi des élèves. Voilà pour l’aspect matériel, la dimension pédagogique, quant à elle, réside dans les questions que l’on peut poser ainsi que dans la collecte et l’utilisation des résultats.
Utilisation de QCM
Il convient à présent de rédiger des questionnaires à choix multiples (QCM) dont on ne posera pas ici le débat de la légitimité. Il faut savoir que la réalisation d’un QCM valable est un exercice relativement complexe. Ces QCM peuvent être saisis sur un PowerPoint, un QCM par page. L’installation du logiciel dédié aux boitiers sur l’ordinateur rajoute une fonction à PowerPoint, celle de transformer n’importe quelle page de PowerPoint en page de questions dynamique, c’est-à-dire en page pour laquelle le logiciel est renseigné quant au nombre de réponses possibles, de réponses justes, de points attribués à chaque réponse juste. Ces informations sont bien évidemment masquées lors de la vidéoprojection du PowerPoint aux élèves. On peut également envisager des questions avec réponses ouvertes, certains boitiers permettant la saisie alphanumérique de réponses.
Des applications pédagogiques variées
Un des intérêts de l’utilisation des boitiers dans une séance de QCM réside dans l’instantanéité des réponses. Il devient possible, en quelques minutes, d’avoir un profil détaillé d’une classe à un instant t et d’évaluer les élèves en temps réel. J’utilise régulièrement les boitiers de réponses en fin de cours, en proposant à la classe des questions reprenant les points essentiels qui viennent d’être développés. En quelques minutes, je peux, pour chaque question, connaître le pourcentage de réponses correctes et éventuellement identifier les élèves qui se sont trompés. Ainsi 90 % de réponses correctes me montreront que la transmission des savoirs a été correcte. Les élèves s’étant trompés seront amenés à s’interroger sur la ou les raisons de leur erreur. A l’inverse 90 % de réponses fausses signeront une carence de ma part et me conduiront à reprendre la notion posant problème. L’utilisation des boitiers ne remplace pas les phases de cours dialogué, au contraire, elle leur sert de support car les QCM sont corrigés dans la foulée et les résultats commentés en direct. Les élèves peuvent se situer par rapport à la classe et l’enseignant peut quantifier la qualité de son travail.
Bien sûr, l’on peut toujours se contenter de questionner les élèves oralement mais l’on sait très bien que ce sont souvent les mêmes qui répondent et si l’on impose une réponse orale collective, quelques élèves faisant référence dans la matière peuvent influencer, bien malgré eux, certains de leurs camarades.
J’ai pu noter une plus grande attention lors des cours se terminant par une séance de QCM. Les élèves sont séduits par la correction immédiate et non sanctionnante des QCM. Les langues « se délient » lors des corrections et l’on voit des élèves habituellement timides participer.
J’utilise également les boitiers de réponses lors de séances de révisions en fin de chacune des grandes parties de mon cours. Ces séances sont plus longues (environ 30 minutes) et prévues à l’avance. Je suis toujours frappé de l’engouement des élèves pour ces évaluations. Comme les résultats sont conservés et que les points s’ajoutent d’une séance sur l’autre cela crée une émulation positive au sein de la classe, une sorte de championnat du savoir. Il m’arrive d’avoir recours aux boitiers de manière impromptue, sans support PowerPoint, lorsqu’une question me vient à l’esprit en cours de séance. Je pose la question oralement et les élèves répondent immédiatement.
Les boitiers font partie du quotidien de mes élèves comme le stylo dans leur trousse : chaque élève prend son boitier dans la mallette en entrant dans la classe et le dépose au même endroit en fin de cours.
Des boitiers pour quelles évaluations ?
On peut évaluer l’acquisition des connaissances, la compréhension d’un exercice ou encore la maîtrise de certaines compétences. Si les questions sont au préalable identifiées suivant l’item qu’elles évaluent, le logiciel permet de suivre la progression de l’élève, d’un groupe ou de la classe sur l’item sélectionné. Ainsi, il m’arrive d’inclure dans mes évaluations des QCM dont l’objectif est de tester la lecture de la consigne. Je peux sélectionner ces QCM et suivre la progression des élèves pour qui la lecture de la consigne pouvait poser problème.
Le QCM n’est pas la panacée en matière d’évaluation, c’est un outil parmi d’autres. Mais un outil qui, utilisé avec des boitiers de réponses, peut devenir un allié précieux dans le long parcours de l’acquisition des compétences et connaissances.
A ce propos, la bonne réponse était la réponse numéro 3 : les plasmocytes…
Vincent Faillet
Sur le site du Café
|