Par François Jarraud
Avec « Un seul monde, une seule école » cette rubrique s’ouvre sur un numéro important de la revue de Sèvres sur la mondialisation de l’éducation. C’est la France qui est au centre du numéro de la Revue française de pédagogie sur » Retour sur la seconde explosion scolaire » : cette explosion c’est celle du lycée , et on sait à quel point sa démocratisation continue à poser problème. Le numéro 45 de la revue Spirale traite des pédagogies alternatives.
Un seul monde, une seule école ?
Le modèle scolaire français va-t-il disparaître ? L’Ecole est-elle, doit-elle, échapper à la mondialisation ? Comment se passe cette confrontation des systèmes éducatifs ? Quels modèles s’en dégagent ? Quelles résistances rencontrent-ils ? Ce nouveau numéro de la Revue internationale d’éducation de Sèvres (n°52) s’appuie sur les contributions du colloque organisé en mars 2009 par la revue. Vous avez pu , sur le Café, en suivre en direct le déroulement.
C’est que, comme le souligne Alain Bouvier en introduction, « la réforme des programmes, de la didactique et des outils, la réforme de la formation des enseignants dans un cadre européen et mondial, les systèmes d’évaluation…, la formation des chefs d’établissement…, le pilotage des systèmes sont des questions qui se posent de manière transversale en des termes différents certes, mais qui se posent partout ». Et même si les réponses ne sont pas les mêmes, on ne peut échapper à cette réflexion collective et éviter les conséquences de cette mondialisation.
Des très nombreux intervenants du colloque, la revue a sélectionné des contributions qui montrent plutôt les résistances des modèles nationaux ou peut-être des résistances au modèle international de l’Ocde. Pour Riccardo Petrella, l’école est un bien commun à préserver. Bernard Charlot est convaincu que l’on se dirige plutôt vers plus de différenciation. Florence Robine et Roger-François Gauthier montrent que les écoles s’interrogent sur leurs contenus et leurs valeurs partout. Dans quelle mesure cette interrogation collective aboutit-elle à définir un modèle d’école ?
On croise donc dans ce numéro des regards variés : philosophes, économistes, historiens, géographes, spécialistes du développement durable, chercheurs et praticiens en éducation. Ils nous aident à mieux comprendre pourquoi notre Ecole bouge à défaut de nous dire où aller.
Un seul monde, une seule école, Revue internationale d’éducation de Sèvres, n°52, décembre 2009.
Sommaire et présentation
http://www.ciep.fr/ries/ries52.php
Le colloque vu par le Café
http://cafepedagogique.net/communautes/Unseulmonde/d[…]
Retour sur la seconde explosion scolaire
La première explosion scolaire a été celle de la généralisation de l’accès au collège dans les années 60. Entre 1985 et 1995 se produit la seconde : celle de l’accès au lycée et au bac. Mais ce numéro 167 de la Revue française de pédagogie ne se focalise pas sur la massification scolaire. Il l’observe sous le seul angle de la scolarisation des enfants des milieux populaires « en étudiant leurs parcours scolaires pour eux-mêmes ».
Tirées du colloque « Ce que l’école fait aux individus », qui a eu lieu à Nantes en juin 2008, les contributions portent « sur tout ce qui se joue dans la classe du point de vue de la transmission des savoirs ». Ainsi S Bonnery et F Renard remettent en question la théorie du handicap socioculturel. S Orange montre que les élèves de BTS, qui devraient aspirer à une carrière de technicien, utilisent le BTS pour retarder l’heure des choix professionnels. C Hugrée rend compte des voies d’insertion des diplômés du supérieur issus de smilieux populaires. S Musset étudie les trajectoires des ouvriers qualifiés de l’industrie automobile et leurs liens avec le vécu scolaire.
Revue française de pédagogie n°167
Le sommaire
http://www.inrp.fr/edition-electronique/archives/revue-fr[…]
Dans le Café
http://cafepedagogique.net/lemensuel/larecherche/Pages/2008/98_Cequel[…]
Les pédagogies alternatives
Quand dit-on d’une pédagogie qu’elle est alternative ? Sont-elles efficaces ? Le numéro 45 de Spirale ose se frotter à ces questions. Une grande partie du numéro est dédié à la pédagogie Freinet et ses applications;.Ainsi S Connac présente Freinet, Oury, Profit.. D’autres auteurs interrogent la place de l’oral. Ou encore inventent une autre pédagogie, celle par exemple du français pour C Bourgoin. Ou encore réfléchissent à l’enseignement par alternance ou périscolaire. « De l’ensemble des travaux, le lecteur sera probablement amené à percevoir le seul trait qui semble véritablement commun à toutes les postures alternatives : ce ne sont pas avant tout les discours , les méthodes de ces pédagogues qui en font la spécificité mais bien plus surement les processus toujours novateurs par lesquels elles font évoluer ces démarches », affirme R Casanova et C Carra.
Spirale n°45
http://spirale-edu-revue.fr/spip.php?rubrique135
Entre marché et pression internationale : l’école suisse
« L’école du 21e siècle cherche sa voie. Elle a été construite dans la logique d’une autre époque. Elle doit donc changer et elle va changer. Mais comme dans toutes les périodes de turbulences, elle est tiraillée par des courants contradictoires. D’un côté un fort courant pour un retour à la tradition (mais quelle tradition ?) et d’un autre une volonté d’aller plus vite de l’avant vers un modèle libéralisé ». L’IDEP publie le compte-rendu d’un colloque tenu à Genève en décembre 2008 par l’Association des inspecteurs et directeurs d’écoles primaires de la Suisse romande et du Tessin. C’est l’occasion de retracer l’histoire de cette école, de Stapfer aux votations genevoises, en passant par Pestalozzi, le Père Girard et Piaget. L’école suisse doit faire face aux difficultés d’intégration des élèves d’origine étrangère (un élève sur quatre) et elle met en place des formules d’enseignement prioritaire mais dans un cadre plus concurrentiel entre établissements. Elle évolue aussi sous la pression des évaluations internationales et d’une droite qui a fait de l’Ecole son cheval de bataille.
Le séminaire de décembre 2008
http://publications.irdp.relation.ch/ftp/1261990620092.pdf
Genève laboratoire des fusions conservatrices
http://cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2006/[…]
Le mérite contre la justice
« Le mérite est trouble d’emblée, il est pris dans une gangue sociale et les enseignants ne peuvent y échapper et en être des juges impartiaux… De plus ce qu’on a, on ne l’a jamais tout seul : il faut reconnaître le caractère social du mérite ». Dans Fenetres sur cours, Marie Duru-Bellat fait passer un sale quart d’heure à la méritocratie républicaine.
FSC 336