Par Julie ANNE
Pour ce mois-ci, quelques outils pour le prof-doc’ à utiliser dans sa pratique pédagogique et faire découvrir autour de soi, mais aussi un éclairage sur e-sidoc, nouveau produit de Poitiers, et trois sites de référénce à garder dans ses favoris pour les premières commandes (B.D, livres de sciences ou de littérature jeunesse) de l’année à venir. Parce qu’on n’a jamais le temps de voir finir l’année que l’autre est déjà en route !
Lexipedia
Un outil développé par le moteur de recherche iSeek qui permet de faire découvrir par l’outil cartographique les concepts autour des mots et leurs rapports (synonymie, antonymie, homonymie…) signalées par des couleurs, et leurs catégories grammaticales,
Encore en interface anglaise pour l’instant, cet outil en version beta permet déjà de faire des recherches sur des mots dans 6 langues, mais les définitions sont pour l’instant données en anglais. On peut activer des fichiers vocaux pour entendre la prononciation des mots.
Un outil ludique, à faire découvrir
ABCdoc
Proposé par l’Université Paul Sabatier de Toulouse, ce « guide méthodologique de recherche et de traitement de l’information scientifique et technique » met en ligne des fiches méthodologiques claires et synthétiques autant pour la recherche d’information que pour la conduite d’un travail.
La partie « présenter oralement » est notamment très intéressante :
des conseils de bon sens, mais qu’on en oublie parfois de répéter!
Le guide
http://sup.ups-tlse.fr/abcdoc/rechercher-traiter-information/index.html
Twitter en classe?
Une professeur de lettres et histoire-géo en lycée professionnel nous fait suivre, au fur et à mesure, son expérience d’utilisation de Twitter en classe (donner des consignes, suivre l’évolution du travail…), mais aussi hors classe (lors des conseils de classe, des stages en entreprise) et sur le temps extra-scolaire.
Après s’être un temps essayé à d’autres outils (tel Facebook), elle a décidé de tenter l’expérience Twitter, qui permettait notamment de générer une application propre à la classe, dans un cadre strictement pédagogique : en le mettant en place comme un support de liens vers de plus amples informations, comme un outil communautaire d’entraide et d’information…
Twitter est présenté comme un outil de communication inter-classe, de prise de notes, de réflexions sur son parcoursd’élève…Ils doivent donc en maîtriser toute l’ampleur, ainsi que le reste : gestion des données personnelles, éducation aux réseaux sociaux… Il devient de fait facteur d’évaluation de l’autonomie des élèves, et de leur aptitude à travailler en groupe.
L’expérience est relatée presque au jour le jour, avec les règles établies, les objectifs en vue (chaque avancée est relatée de façon presque émouvante, tout au long du blog), points positifs et négatifs en balance. Elle nous fait aussi part des réserves fortes de certains membres, mais également des adhésions au projet qui ont suivi : des élèves d’abord, de l’équipe éducative ensuite. Après la phase de découverte et l’attrait de la nouveauté, l’expérience entame la phase de stabilisation et de viabilisation de l’introduction d’un tel outil comme support de projet de classe.
« Twitter représente pour eux une autre façon de suivre un cours: ils deviennent totalement acteurs et non plus consommateurs passifs. »
Expérience à suivre…
Le blog de Laurence
http://frompennylane.blogspace.fr/
Le Twitter de la classe
E-sidoc
Avec l’offensive de certains logiciels documentaires gratuits (tel PMB), il était urgent de faire face aux critiques de leur produit-phare BCDI et de mettre les bouchées double pour séduire de nouveaux les profs-doc qui en sont de plus en plus, en ces temps de disette générale, à devoir compter leurs sous…
Alors voici, en complément de BCDI, E-sidoc, portail de ressources documentaires : un véritable « site Internet pour urbaniser l’espace documentaire du CDI et compléter le logiciel de gestion documentaire. », qui se veut un point d’accès qui « unifie et simplifie l’accès aux ressources documentaires et aux activités proposées par le C.D.I ».
(on aurait pu bêtement penser que le C.D.I contient ou dispose et que le prof-doc propose. Mais ne soyons pas si tâtillons…)
Et quelles sont les réelles nouveautés? 4 points mis en avant :
« Rendre lisible et visible cet espace documentaire » : avec des espaces de recherche facilitant la « déambulation virtuelle » (même si le tri des résultats étaient déjà bien présents avant et qu’une bonne partie de notre mission est d’amener les élèves à acquérir leur autonomie).
« Organiser cet espace virtuel de manière efficace et attrayante » : l’idée est, dans la lignée de la politique documentaire d’établissement, de faire de E-sidoc un carrefour et un outil de partenariat au sein de l’équipe pédagogique, en offrant notamment une veille sur les informations institutionnelles.
« Encourager la lecture et faciliter la communication » : là, rien de foncièrement nouveau, il s’agit de permettre aux usagers de poster des avis sur leurs lectures. E-sidoc se propose aussi de remplacer les différents blogs, sites et netvibes, et lecteurs de flus RSS, avec un outil d’éditeur de contenus.
« Relier les contenus de la base du CDI avec des contenus numériques en ligne » : tel notice sur un livre verra son auteur avec un lien pointant vers une encyclopédie en ligne ou vers un site consacré par exemple.
Mais Poitiers a surtout dans le viseur une future intégration de E-sidoc dans un ENT (Espace Numérique de Travail) avec un ensemble d’applications qui pourra s’interconnecter par la suite (web services, fils RSS, moissonneur OAI…) et une seule et même session d’authentification pour réserver des ouvrages, commenter, aller sur les sites en abonnement de l’établissement…
Pour revenir sur la présentation, l’idée d’ « urbaniser l’espace documentaire » laisse pantois…et interrogateur :qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire? Le rendre plus convivial? Plus fréquenté? Aménagé de façon plus claire et rationnelle?
Rendez-vous donc en 2010!
Toutes les informations
http://www.crdp2-poitiers.org/soldoc/e-sidoc/intro-sec.php
Mediascol
Le CLEMI, dépositaire légal depuis 2002 de toutes les publications scolaires, souhaitait voir cet aspect de sa fonction mis en valeur. Voilà qui est fait avec la création de Médiascol, lancé par La Matice du rectorat de Poitiers et le CRDP : une base de données des productions médiatiques réalisées dans le cadre scolaire qui « se veut aussi un lieu de mutualisation des expériences et des projets d’éducation aux médias qui favorisera les échanges de conseils et d’idées ».
D’accès libre en consultation, cette base est donc à la fois outil de recensement, mais aussi réservoir à idées et expériences déjà menées. Tout y est minutieusement décrit : niveau de classe, informations générales sur le contexte de l’établissement, caractéristiques du média, mode de financement, moyens mis en oeuvre, fiches d’activités, liens vers les productions, et adresse mèl de la personne-contact.
Expérimenté dans un premier dans l’académie de Poitiers (cette base sera bientôt étendue à toute la France), chaque responsable de production (papier, radio, vidéo, ou web) peut demander un code d’accès à son coordinateur départemental CLEMI pour y contribuer.
Médiascol
http://mediascol.ac-poitiers.fr/index.php
Sciences pour tous
Le site, lancé en 2005, fait peau neuve. Créé à l’instigation de plusieurs maisons d’édition (Belin, Dunod, Vuibert, EDP sciences, Eyrolles, IRD, Quaue ou CNRS éditions…), il voulait aider les professionnels du livre, bien en peine parfois dès qu’il s’agit de sciences avec comme « objectif de donner un outil à ces médiateurs, aux bibliothécaires notamment, pour leur permettre d’effectuer un choix et d’améliorer leur offre de sciences. ».
« Sciences pour tous » offre désormais plus de 2500 références, et, en plus de la classification par discipline (physique, chimie, sciences de la terre…), il propose désormais d’affiner directement la recherche en sélectionnant « adulte » ou « jeunesse », et d’avoir plus de suivi des nouveautés éditoriales en s’appuyant sur Electre.
Le champ « recherche avancée » permet d’aller directement à un éditeur ou à un titre, mais ne reprend pas (dommage!) l’indication plus précis d’âge que l’on retrouve mentionné pour chaque titre. On peut même se faire une petite liste d’ouvrages préférés, ça ne mange pas de pain, mais ça aurait été mieux si on avait pu en faire quelque chose (une petite bibliographie à imprimer?).
Le site
http://www.sciencespourtous.org/
Le blog de Christophe Boutier
Des conseils pratiques de pro à pro, des interviews délicieuses et des articles écrits par des écrivains ou des éditeurs, des bibliographies, des réflexions sur la littérature jeunesse, des coups de coeur et des anecdotes…On trouvera tout cela (!) sur le blog de Christophe Boutier, professeur documentaliste au collège de Gannat (Allier).
Les petits articles de réflexion sur certains aspects de la littérature jeunesse sont parmi les plus intéressants, d’autant plus qu’ils soulèvent parfois des points souvent peu vus : les genres relevant de l’imaginaire et les critères de classification (science fiction, fantasy…), les styles d’écriture (classique,moderne…), ou encore le souci de la véracité dans les romans historiques jeunesse.
En plus de cela, on trouvera une liste impressionnante de sites d’écrivains et des ressources diverses et variées qui émaillent les articles (liens vers des sites de séries jeunesse, des conférences en ligne…), des « trucs et astuces » de Doc pour aimer et faire aimer la lecture, des bibliographies…
Si la mise en page gagnerait à être un peu plus claire et lisible, le côté bric-à-brac (où on flâne volontiers de longs moments) perdrait de son charme…
Par un prof-doc amoureux et défenseur acharné de la littérature jeunesse.
Le blog
http://litterature.jeunesse.over-blog.com/
L’adaptation littéraire en B.D
Sur SavoirsCdi, cet article de Carole Détain revient sur cette créneau éditorial en vogue depuis déjà quelques années, et dans lequel beaucoup de maisons d’édition se sont engouffrées, avec plus ou moins de bonheur.
L’article a la bonne idée de croiser trois interviews d’intervenant complètement différents, permettant ainsi de croiser regard et opinion sur cette thématique : un spécialiste reconnu del la Bande Dessinée (Harry Morgan), un prof-doc féru de BD (Philippe Tomblaine) et le directeur du festival de BD d’Amiens (Pascal Mériaux). Si les approches sont différentes, tous insistent notamment sur le fait que l’adaptation est avant tout recréation, et doit être donc approchée en tant que telle.
On retiendra entre autres une des paroles de Harry Morgan : « l’adaptation littéraire en bande dessinée n’est pas chose neuve. C’est en réalité l’un des genres canoniques de la presse destinée aux jeunes (…). Le souci de rendre accessible à la jeunesse des classiques parfois difficiles, au moyen d’une présentation attrayante, explique ce procédé. »
Avec une liste de leurs adaptations préférées.
L’article
http://www.savoirscdi.cndp.fr/index.php?id=1125#c3240