Par Françoise Solliec
En termes d’orientation, que pensent les lycéens ? Quelles sont leurs questions ? Les nouvelles dispositions, portail admission post bac, orientation active, actions de découvertes des métiers, etc. les satisfont-ils ?
Le point de vue de l’UNL
« Il n’y a pas assez d’information concernant l’orientation des élèves » affirme Yoro Fall, secrétaire national de l’UNL chargé des questions d’orientation. Pour lui, l’orientatin est un processus continu qui doit se construire dès la 5ème. « Les élèves doivent avoir plusieurs possibilités de découverte des métiers, comme les stages de fin de 3ème, qui peuvent s’avérer très intéressants, parce qu’ils font découvrir les contraintes du monde professionnel. Les stages en immersion sont à multiplier et pas seulement pendant les vacances ».
Dans son projet d’orientation, décrit sur son site, l’UNL demande la création de postes de COP, à la fois pour pouvoir spécialiser davantage les conseillers d’orientation par grandes voies professionnelles et pour ouvrir davantage d’antennes de proximmité en milieu rural. Un conseiller d’orientation pour 500 élèves est la norme quantitative annoncée.
« Nous demandons aussi la création d’une plate-forme donnant des informations très précises sur les métiers et les formations », poursuit Yoro Fall. « Celle de l’Etudiant est intéressante, mais les élèves s’y sentent un peu perdus, car les informations sont multiples et très disparates ».
Il reconnaît que des efforts ont été consentis pour donner cette année plus d’informations sur la procédure admission post bac, mais il aimerait que les professeurs principaux attirent davantage l’attention des lycéens sur l’importance de la hiérarchisaton des vœux et puissent les conseiller précisément.
Yoro Fall estime que le cloisonnement des filières entre pour beaucoup dans les difficultés d’orientation des lycéens, qu’ils soient engagés dans la voie professionnelle ou les filières générales, notamment la filière L.
Nombre de demandes concernant l’orientation arrivent au bureau national de l’UNL. « Ce sont souvent des jeunes un peu perdus, que les parents ne peuvent aider. On constate que l’orientation est à 2 vitesses, avec ceux dont les parents connaissent toutes les ficelles et font pratiquement du délit d’initié, et ceux dont les parents sont très peu informés, notamment en milie rural ».
Le facteur déterminant pour le choix de la poursuite d’études d’un lycéen ? « Le goût », répond Yoro Fall « l’intérêt pour le secteur, les perspectives de débouchés Bien sûr, ces choix dépendent aussi de ce qu’on a vécu au lycée. Il est dommage, par exemple, que les élèves qui ont vécu une bonne terminale S ne poursuivent pas dans ce domaine ».
Le site de l’UNL
Les questions des lycéens sur le Net
Sur les forums ou le site de l’Onisep, les lycéens posent de nombreuses questions, représentatives de leurs préoccupations. Vagues ou précises, naïves ou plus averties, elles témoignent de la très grande diversité des situations et de la maîtrise que les jeunes peuvent avoir des processus d’orientation. Les réponses qui sont données sont aussi très variables. Mais plusieurs modérateurs de forums, notamment Futura sciences, Studyrama, l’Etudiant, sans prétendre remplacer les interlocuteurs professionnels, font de véritables efforts pour donner des informations adaptées et apporter des réponses construites.
Vous qui êtes passés par la fac de sciences, que faites-vous comme métiers ?
Une licence professionnelle, qu’est ce que c’est ?
J’aimerais travailler dans l’humanitaire, que faire ?
Où puis-je trouver un questionnaire d’orientation (gratuit) ?
C’est quoi un homme (une femme) d’affaires ?
Que faire avec un dossier moyen ?
Quelles qualités pour réussir la filière LEA ?
Avec ces notes, puis-je m’inscrire dans une école d’ingénieurs ?
http://forums.futura-sciences.com/orientation-apres-bac/
http://forum.letudiant.fr/appel-temoins-toutes-vos-quest[…]
Une étude TNS Sofres auprès des utilisateurs 2009 du portail admission post bac
Le Figaro s’est fait écho d’une étude commanditée par le ministère de l’enseignement supérieur, visant à identifier les besoins des lycéens pour utiliser le portail APB en connaissance de cause.
« Trois profils se distinguent : les «passionnés» qui ont un projet professionnel précis et «ont des besoins d’informations plus faibles que les autres ». Les «indécis» qui n’ont pas encore une idée arrêtée du cursus ou de la filière choisis, «et a fortiori du métier». Ils sont «en attente d’informations nombreuses à la fois très générales mais aussi très concrètes». L’orientation est chez eux souvent guidée, non par l’idée d’un métier, mais plutôt par la réussite ou par le choix du mode d’études, l’école ou l’université.
Quant aux élèves «perdus», « leur projet d’études et de métier est au mieux balbutiant, au pire inexistant ». Parce qu’ils ont des « difficultés scolaires au lycée », ils sont «inquiets, démotivés» et «ont avant tout besoin d’encadrement».
Pour améliorer le dispositif d’orientation, l’étude propose de «mobiliser davantage les enseignants du supérieur, acteurs souvent sous-utilisés». Les lycéens ayant fait appel à eux soulignent en effet l’intérêt et l’apport des informations relayées par ces professeurs : des informations précises et concrètes sur les modes d’enseignement, les matières enseignées, les débouchés potentiels, etc. Il préconise également d’«améliorer l’efficacité» du recours aux conseillers d’orientation, critiqués par les lycéens. Aujourd’hui, ces derniers continuent à s’informer prioritairement auprès de leurs famille et amis ».
L’article du Figaro
http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/05/30/01016-20[…]