Par Françoise Solliec
Les professeurs principaux de terminale ont déjà fort à faire avec la préparation au bac, notamment pour les élèves plutôt moyens. Pourtant, ils ont aussi vocation à jouer le rôle de premier interlocuteur et à mener une mission d’orientation et de conseil, sans chercher à tout prix à influencer les élèves.
Le prof, l’élève et la réalité
Stéphanie Dalaine est professeur de SVT et professeur principal d’une classe de terminale S au lycée E. Delacroix de Maisons-Alfort, 94. Pour elle, l’orientation des élèves est un point très important. « Contrairement à ce qu’on croit, le bac S n’ouvre pas toutes les portes, surtout si l’on n’a pas de bonnes notes ». Elle travaille donc principalement avec ce type d’élèves et reconnait qu’elle a tendance à orienter les bons en CPGE, dont elle sort elle-même.
Les choix que font les élèves m’intéressent » poursuit-elle « sans doute parce que je viens d’une filière pas trop classique, celle d’ingénieur agronome. Je reçois tous les élèves en début d’année, en entretien individuel, avec leurs bulletins de 1ère. J’essaie de déterminer un profil, de comprendre leurs désirs. Je leur propose de prendre rendez-vous avec les COP du lycée ou au CIO ». L’établissement disposant d’un ENT, l’enseignante fait aussi passer beaucoup d’informations par ce biais, notamment les annonces de portes ouvertes, sans compter des messages plus personnalisés.
Deavant les difficultés d’organisation que cela représente au point de vue horaires, Stéphanie Dalaine a renoncé à l’idée de faire venir des professionnels dans la classe. Elle n’accompagne pas non plus ses élèves dans les salons, mais prépare avec eux un forum des métiers pour février « qui sera sans doute néanmoins plus utile aux élèves de 1ère. Ils ont lors l’occasion de rencontrer des professionnels très différents et très intéressants ».
Stéphanie Dalaine rencontre aussi les élèves pour leur projeter des diaporamas de sa réalisation, en se centrant principalement sur le court terme, notamment ce qui les attend en termes de programmes et ‘horaires dans les différentes filières. « Il est important » déclare-t-elle « d’intervenir tôt et de leur faire prendre conscience de leurs possibilités pour qu’ils formulent des vœux bien adaptés à leur situtation. Il n’y a pas besoin de travailler beaucoup pour obtenir le bac, mais pour entrer dans une filière sélective, c’est différent. J’essaie d’expliquer cela aussi à mes élèves de 1èere et je suis d’un peu près ceux qui pourraient avoir de meilleurs résultats. Quand j’avais des élèves de 2nde, j’essayais de les motiver pour aller en stage ». Elle estime que trop d’élèves de collège arrivent en filière
Mais les élèves estiment que la démarche d’orientation doit rester très personnelle et elle « essaie de ne pas trop les influencer. Cependant, en tant que professeur principal, j’ai avec les élèves une autre relation, dans laquelle un dialogue s’établit de personne à personne ».
Jusqu’à l’an dernier, elle a utilisé quelques mercredis après-midi pour organiser des ateliers de présenbtation des métiers. Mais, regrette-t-elle, ces actions relevaient du bénévolat et, au bout d’un temps, la satisfaction qu’on a à les mener s’émousse. Cela devroit être différent dans le cadre de la réforme des lycées.
« Trop d’élèves de collège « conclut-elle « arrivent en 2nde générale sans savoir vraiment ce qu’ils veulent et n’arrivent pas à y survivre. Il est nécessaire de travailler sur la représentation de la voie professionnelle, encore trop dévalorisée et sur laquelle ils n’ont que des informations très partielles. Parmi mes élèves de terminale, un certain nombre ont une moyenne de 5 en maths. Beaucoup d’entre eux sont intéressés par des écoles privées, une façon de s’affranchir de leur non travail. Mais je les mets en garde contre les formations qu’elles proposent, décrites dans de belles plaquettes. Il me semble au contraire que plus la plaquette est luxueuse, plus il faut s’en méfier ! »
Pour les professeurs principaux qui cherchent à disposer d’informations toutes prêtes, mais néanmoins adaptables, l’Onisep a élaboré des diaporamas, Que faire après le bac ? et propose un kit au professeur principal.
http://www.onisep.fr/equipeseducatives/portal/group/pro
Des initiatives d’établissement
De nombreux lycées ont inscrit l’orientation des élèves de terminale dans leurs projets d’établissement et cela devrait encore augmenter avec la réforme des lycées. En Ile-de-France, comme dans d’autres régions, un soutien peut être accordé à ces établissements, ici dans le cadre du dispositif spécifique Orient’action.
Ainsi, .le lycée P. Langevin, Suresnes, 92, organise des rencontres avec les anciens élèves afin de préparer un forum au lycée, met en place des ateliers animés par des professeurs principaux et des rencontres lycéens/étudiants.
Le lycée F. Truffaut, Bondoufle, 91, propose des rendez-vous de l’orientation, des rencontres avec les branches professionnelles, préparation salons d’information, des réunions post-bac pour les élèves et les parents.
Le lycée G. Monod, Enghien, 95, a mis en place un partenariat avec le SCUIO de l’université de Cergy tant au bénéfice des élèves et des parents que pour assurer la liaison entre les enseignants du lycée et de l’université.
Le dispositif francilien
http://lycees.iledefrance.fr/jahia/Jahia/projets-etablis[…]
L’univeristé Lille 1 propose aux lycéens de les aider à réaliser leur TPE, g »râce à son réseau de ressources documentaires et de spécialistes dans de nombreux domaines scientifiques mais aussi culturels ». Les TPE ainsi réalisés feront l’objet d’une présentation le 5 mai.
Favoriser la transition lycée université (Lille 1)
http://www.univ-lille1.fr/etudes/Orientation-Information/F[…]