LE FAIT DU JOUR
La réforme des lycées repoussée ?
ÉDITORIAL
Panser les plaies
LE SYSTEME
Pédagogues et apprentissages l L’éducation nationale pousse ses vigiles l Cagnotte : les réactions du Sgen et du Se-Unsa l Les instits font leur cinéma l La crise ne doit pas empêcher l’embauche des enseignants estime l’Unesco.
L’ÉLÈVE
20 millions de visages l Sumatra : Avec l’Unicef 70 000 enfants retournent à l’école.
LA CLASSE
Pratiques nomades à Vannes ! Etablissements, devenez partenaires du Café !.
LA RECHERCHE
Enseignants soyez créatifs, vous serez heureux
LES DISCIPLINES
Le carbone nouvelle mesure du monde l L’Apses écrit à Richard Descoings l Des élèves commémorent le centenaire D’Estournelles de Constant.
Le fait du jour
La réforme des lycées repoussée ?
La réforme des lycées est-elle en difficulté ? C’est une petite phrase de Nicolas Sarkozy qui ne passe pas inaperçue. A l’occasion du forum des chefs d’entreprises, organisé au Palais des Congrès de Paris le 5 octobre, le président de la République a énuméré les réformes réalisées. Il s’est arrêté sur celle des lycées. « D’ici à la fin de l’année, j’annoncerai la réforme des lycées parce qu’il est absolument capital que nous ayons les meilleurs lycées d’Europe comme nous devons avoir les meilleures universités d’Europe » a-t-il déclaré.
Or il y a quelques semaines, Luc Chatel avait promis la présentation de la réforme à la fin septembre… Le 1er octobre il annonçait : « demain, la réforme des lycées sera l’occasion de proposer de nouvelles missions aux enseignants qui souhaiteront s’engager davantage » ce qui laissait envisager une véritable réforme. Une perspective qui n’est sans doute pas plaisante pour certains. Xavier Darcos avait déjà du, fin 2008, stopper la réforme.
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Panser les plaies
Parmi les évènements relevés par le Café la semaine dernière, l’inhabituelle présence du ministre Luc Chatel lors du Comité Technique Paritaire Ministériel (CTPM) où siègent les délégués élus des personnels, et, soit dit en passant, sur l’avis duquel les ministres s’asseoient le plus souvent avec opiniâtreté.
Il faut d’urgence afficher en salle des profs son discours, reproduit sur le site du ministère. Après une ode à la compétence et au dévouement des profs, hussards noirs de la République, capables de « panser les plaies sociales, familiales, affectives », il a déploré longuement leur isolement, leur condition matérielle « injuste, injustifiée, injustifiable », appelé à un nouveau « pacte de carrière » incluant revalorisation salariale, meilleure formation initiale et continue, meilleur accompagnement, évolution professionnelle, médecine du travail, et évolution du métier, avec de nouvelles tâches sur l’accompagnement des élèves, l’orientation, le tutorat des débutants. Le tout basé sur la confiance.
Voilà un pari qui devrait être facile à gagner, pour le représentant d’un ministère qui, en quelques années, a supprimé des dizaines de milliers de postes, fait disparaître l’année de formation initiale rémunérée, amputé la formation continue de la moitié de ses moyens, réduit d’un tiers les RASED, modifié à la hussarde l’organisation du temps scolaire dans les écoles, repoussé l’âge de la retraite, mis à la poubelle des programmes pas encore évalués, et souvent livré à la vindicte populaire les délires soixante-huitards d’une armée de gauchistes écervelés.
Certes, dans la jungle moderne des médias, les Kaa enjôleurs sont monnaie courante. Mais il va sans doute falloir un peu plus qu’une nouvelle directrice des ressources humaines pour susciter l’engagement, à un moment où explosent de partout les symptômes du mal-être au travail engendré par les pressions managériales. Au fait, pendant qu’on parle gros sous, un rappel : chaque jour, dans les services et les établissements, des centaines de milliers de « catégorie C » font tenir la machine administrative, malgré tout, pour à peine plus que le SMIC. Pour elles aussi (ce sont souvent des femmes), le baume anesthésiant risque surtout de provoquer des éruptions cutanées…
Pédagogues et apprentissages
« Les pédagogies nouvelles sont-elles nocives aux enfants « en difficulté » ? » La question circule presque en ces termes dans nombre d’instances officielles ou pas. Et il est vrai que, malgré les avancées des connaissances en sciences humaines, en psychologie, en didactique, la démocratisation de l’Ecole n’est pas aboutie. Elle stagne depuis quinze ans.
Faut-il pour autant jeter le bébé avec l’eau du bain ? Le Café réunit un ensemble d’analyses et de réflexions pour réfléchir aux insuffisances mais aussi aux acquis des pratiques pédagogiques.
L’éducation nationale pousse ses vigiles
Nouvelle rencontre entre Luc Chatel et Brice Hortefeux lundi 5 octobre. Il s’agissait cette fois de présenter la première « Equipe Mobile de Sécurité » (EMS) déployée dans un lycée d’Aulnay-sous-Bois (93). « Le déploiement d’EMS académiques est une des mesures du plan d’actions commun » avec le ministère de l’Intérieur précise le ministère.
Chaque académie devrait disposer d’une EMS en uniforme que le ministère présente, sans rire, comme « des équipes pluridisciplinaires ». Ils sont censés « informer et prévenir en amont pour réduire les tensions, intervenir immédiatement en cas d’incident grave, protéger les personnes et les biens par une présence continue ».
« Qui croira que quelques brigades de dix personnes suffiront à régler les difficultés qui sont malheureusement le quotidien d’une partie des établissements scolaires ? » demande Jean-Paul Huchon, président du Conseil régional d’ile-de-France, et à ce titre premier intéressé à la sécurité des lycées franciliens. « Et ce, alors que le gouvernement a annoncé la suppression de 16.000 postes dans l’Education nationale en 2010, après les 13.500 supprimés cette année ? «
Le Conseil régional d’Ile-de-France rappelle que, depuis 1999, il investit 5 millions d’euros par an pour doter les lycées franciliens des équipements de sécurité indispensables : sécurisation des accès (aménagements de parvis, rehaussement de clôtures, création de sas, pose de grillages…), installation d’alarmes, de caméras de surveillance. Ces travaux ont concerné 403 des 471 lycées de la région. A commencer par le lycée Jean Zay d’Aulnay-sous-Bois, où avait lieu la présentation de l’EMS, où le portail et le système de vidéosurveillance vont être refaits.
Chatel et Hortefeux signent un nouveau plan de « sécurisation »
Violence scolaire des solutions existent
Cagnotte : les réactions du Sgen et du Se-Unsa
« Cette démarche, même expérimentale, prend, pour le SE-UNSA, le contre pied de ce que doit être une éducation à la solidarité et à la citoyenneté« . Le syndicat s’oppose à l’expérimentation menée dans 3 lycées de l’académie de Créteil. « L’Ecole ne peut importer les pires pratiques de motivation d’équipes ou seul l’appât du gain souderait les individus. Faire du groupe-classe une équipe à « la koh lanta » est indigne des valeurs que doit porter le service public d’Education ».
L’opinion du Sgen n’est pas plus positive. » Comment se fait-il que les jeunes de nos banlieues ne ressentent pas comme une chance la possibilité d’être scolarisés ? Pourquoi considèrent-ils que le système éducatif n’est pas en mesure de leur permettre de peser sur leur devenir ? » interroge le Sgen. « Le fait qu’une académie en arrive à ce type de propositions envoie à notre société le même message que les révoltes de jeunes : le sentiment qu’ils n’ont pas d’avenir dans l’École et la société qui leur sont proposées ». Pour le Sgen il serait préférable que le gouvernement s’investisse « en réformant la scolarité pour passer du modèle sélectif qui perdure encore à une école de la réussite de tous, fondée sur l’implication – en redynamisant une politique d’éducation prioritaire pour donner aux territoires les plus défavorisés les moyens de sortir de l’impasse ».
Les instits font leur cinéma
Samedi 26 septembre, des enseignants et parents pique-niquaient sur la place de l’Hôtel de Ville de Paris. Ils n’étaient pas très nombreux, mais créatifs : cette vidéo en témoigne. On y parle RASED, suppressions de poste, aide individualisée et même parfois désobéissance…
La crise ne doit pas empêcher l’embauche des enseignants estime l’Unesco
Le monde a besoin de 10 millions de nouveaux enseignants, a déclaré le directeur général de l’Unesco le 5 octobre à l’occasion de la Journée mondiale des enseignants. « De nombreux pays font d’énormes efforts pour que les objectifs en matière d’éducation soient atteints. Mais ils n’y parviendront pas sans recruter et former un nombre beaucoup plus important d’enseignants. Nous ne pouvons pas laisser la crise financière et économique couper dans les budgets de l’éducation. Des dépenses réduites en matière d’éducation auront des conséquences à court et moyen terme sur la qualité de l’éducation ».
Le directeur de l’Unesco a cité en exemple les pays d’Afrique subsaharienne où on doit passer de 2,6 à 3,7 millions d’enseignants d’ici 2015. La République centrafricaine, par exemple, devra augmenter ses effectifs d’enseignants de 18,5 % chaque année pour parvenir à un nombre suffisant d’enseignants en 2015.
Dans une déclaration conjointe, les Directeurs généraux de l’UNESCO, de l’OIT, du PNUD, de l’UNICEF et de l’Internationale de l’Education ont attiré l’attention sur les grands espoirs et les exigences placés sur les enseignants aujourd’hui : « Le XXIè siècle invite à de nouveaux regards sur l’apprentissage, à une réflexion innovante, à l’acquisition de connaissances spécifiques concernant l’environnement, la santé et la citoyenneté, et à la promotion de valeurs et d’attitudes éthiques. La capacité des systèmes éducatifs à répondre efficacement aux besoins des apprenants d’aujourd’hui dépend largement des mesures qui seront prises, dès maintenant, pour recruter, former et soutenir les enseignants, et leur garantir un travail décent. »
20 millions de visages
Pour les 20 ans des droits de l’enfant, 21 organisations s’associent pour inviter les enfants de l’école et du collège à réaliser des portraits qui proclament les droits des enfants. « On peint, on colle, on dessine et ensuite dans une bulle on dit, on rêve les droits des enfants du monde ».
Sumatra : Avec l’Unicef 70 000 enfants retournent à l’école
Moins d’une semaine après le séisme qui a dévasté la région, 70 000 enfants de Padang retournent à l’école, soit 40% des élèves. Ils sont abrités dans 250 tentes-écoles fournies par l’Unicef qui distribue également du matériel scolaire , de l’eau, des produits de première nécessité.
Pour M Storti, du réseau Inee, le rétablissement de la vie scolaire en situation d’urgence a une importance décisive pour l’avenir des enfants.
La classe
Pratiques nomades à Vannes
« Pratiques nomades : le collège dans et hors les murs » telle est la thématique des quatrièmes rencontres des enseignants « Collège Numérique 56 » qui se tiendront le mercredi 14 Octobre 2009 à Vannes. L’événement est organisé par le CDDP, le conseil général et l’inspection académique.
Deux moments forts dans cette journée. D’abord les présentations de « bonnes pratiques » par une dizaine d’enseignants : lecteurs mp4, ardoise numérique, podcasts, exao etc. Le matin, une conférence de Bruno Devauchelle qui nous dit que « au moment d’une relance forte des initiatives dans le domaine du numérique dans le monde scolaire et universitaire, la tentation des outils est forte et séduit facilement », immédiatement suivie d’une table-ronde sur « quel équipement pour quels usages ? »…
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La recherche
Enseignants soyez créatifs, vous serez heureux
Pourquoi ne pas plagier Gauguin à propos de création ? Mais c’est Jacques Nimier qui nous appelle à mettre de la créativité dans l’école. « A travers les bouleversements actuels de l’école, allons-nous passer de l’individu (l’individualisme? !) à la personne et retrouver une possibilité de développer la créativité à l’école et une certaine solidarité grâce à elle ? » interroge-t-il.
« Actuellement, à l’école », nous dit-il, « l’imaginaire est nié ou cantonné dans des chambres fortes telles que l’art et certains aspects de la littérature alors qu’il est présent partout. Ceci au nom d’une formation rationnelle des élèves, d’un esprit critique à leur inculquer ». Or l’école en bouleversement a besoin de cet imaginaire.
Il invite à « prendre en compte l’imaginaire pour avoir une école créative » et à libérer aussi l’imaginaire des enseignants.
Les disciplines
Le carbone nouvelle mesure du monde
« Tout produit manufacturé demande une dépense de combustible. Même une salade qui résorbe le CO2 a coûté de l’énergie avec le tracteur, les engrais, les réactions chimiques des engrais de chez Solvay qui demandent des extras énergétiques coûtant du CO2 » écrivent Gilles Fumey et Jérôme Gaillardet dans un éditorial des Cafés de géo. Du coup, le carbone est devenu un indicateur du développement économique.
L’Apses écrit à Richard Descoings
« Nous avons été pour le moins surpris du commentaire lapidaire que vous avez fait sur l’enseignement des sciences économiques et sociales » écrit l’Apses, faisant allusion au commentaire évoqué dans L’Expresso du 5 octobre. L’association de professeurs de SES dénonce « une méconnaissance de (cet) enseignement , de la pédagogie et du public lycéen ».
R Descoings avait critiqué la présence de la sociologie, à coté de l’économie, dans les programmes de SES. L’Apses lui demande d’avancer ses arguments…
Des élèves commémorent le centenaire D’Estournelles de Constant
Prix Nobel de la paix 1909, D’Estournelles de Constant a promu, avant la guerre de 1914-1918, l’arbitrage international et le règlement pacifique des conflits internationaux. En ce sens il a été un précurseur de ce que sera la sécurité collective de la SDN et de l’ONU. Les élèves du lycée d’Estournelles de La Flèche, avec leur professeur H Bois, ont entrepris de lui rendre hommage à travers un blog et, c’est plus rare, un colloque historique. Tout un travail collectif à découvrir !
le Cafe
Les anciens Expresso ?
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