Par François Jarraud
Unis ou désunis ? La rentrée syndicale est marquée par le front commun sur certaines questions, généralement celles qui tiennent aux emplois, et par la désunion sur d’autres, en gros celles qui concernent la vie de la classe.
17 organisations demandent un autre budget
« Les affirmations sur la nécessité d’investir dans l’Education et de réduire les inégalités doivent se traduire par des décisions en rupture avec les politiques menées ces dernières années » affirment 17 syndicats et mouvements pédagogiques (CEMEA, CRAP-Cahiers pédagogiques, FAEN, FCPE, FEP-CFDT, FERC-CGT, FOEVEN, FSU, GFEN, ICEM-Pédagogie Freinet, La JPA, La Ligue de l’enseignement, SGEN-CFDT, UNEF, UNL, UNSA Education) dans une lettre adressée à Luc Chatel.
« Il faut traiter de façon ambitieuse la préparation du budget 2010 », ajoutent-elles, « la formation des enseignants, les remplacements, la place de l’école maternelle, primaire et du collège, les programmes et les pratiques, le rôle des associations complémentaires… L’orientation scolaire doit être un levier pour la réussite des jeunes via un service public d’orientation de l’Education nationale doté de moyens importants et de personnels qualifiés. Tous ces dossiers doivent être ré-ouverts ».
Déclaration
http://www.unl-fr.org/actu_view.php?id=421
Pour le Snes l’Etat remplace moins d’un enseignant sur deux départs en retraite
Lors de sa réunion de rentrée, le 28 août, le Snes a estimé que le ministère allait au-delà de la règle annoncée d’un emploi supprimé pour deux départs en retraite. » Pour la rentrée 2007, le taux de départs non remplacés s’élève à 2,25″, a déclaré le Snes. « Il y a eu 2,25 fois plus de départs à la retraite que de recrutements. Or, depuis cette session, le nombre de postes ouverts aux concours n’a cessé de diminuer. Pour le second degré, c’est bien plus d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite qui n’est pas remplacé ».
Le syndicat craint à terme une pénurie d’enseignants d’autant que le faible nombre de places mises aux concours dans certaines disciplines commencent à décourager les candidats. « Le nombre de présents au début des épreuves écrites diminue dangereusement depuis 2005. Au moment où l’on s’apprête à élever le niveau de recrutement des enseignants au niveau du master, il est urgent d’inverser cette tendance, sous peine d’aller droit vers une crise des vocations ».
Enfin le syndicat s’oppose au maintien de l’accompagnement scolaire et un report de la réforme du lycée au-delà de 2010 afin d’assurer une véritable concertation.
Dossier de presse
http://www.snes.edu/spip.php?article17369
Le Snpden veut un véritable projet pour l’Ecole
Pour Philippe Tournier, secrétaire général du syndicat national des personnels de direction de l’éducation nationale, SNPDEN, la rentrée 2009-2010 est, encore une fois, « techniquement réussie ». Mais que peuvent apporter les chantiers en cours, assouplissement de la carte scolaire, réforme des lycées, mastérisation des futurs enseignants, alors que le système éducatif français est « aujourd’hui paralysé à la tête » et que l’on constate « le décrochage » par rapport aux objectifs de Lisbonne ou de la loi d’orientation ?
Le reportage du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2009/09/0[…]
Le SGEN va mobiliser les enseignants sur leur métier
Le 4 septembre le Sgen Cfdt faisait sa rentrée avec un grand projet : consulter les enseignants sur l’évolution du métier et ce qu’il faut changer. « Le système éducatif est en train de s’affaisser sur lui-même » avertit Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen Cfdt, dénonçant les suppressions de postes dans tout ce qui peut aider l’Ecole à innover. C’est une « catastrophe silencieuse » contre laquelle le Sgen entend réagir.
Le Sgen a attiré l’attention sur deux points précis qui illustrent cet effondrement. D’abord l’enseignement agricole public qui « est en train de mourir ». Les réductions de postes l’ont amené à ne plus scolariser que 35% des élèves du secteur, en baisse de 1,5% en 2009, alors que le privé continue sa progression (+2,2%). Le Sgen se réjouit de l’annonce ministérielle d’Assises de l’enseignement agricole qui devraient commencer le 10 septembre.
La formation des enseignants est l’autre point noir. Relevant que les stages professionnels ne sont pas obligatoires, qu’ils seront totalement sans lien avec les concours, le Sgen craint qu’une partie importante des futurs enseignants arrivent en classe sans aucune formation professionnelle.
Lassé peut-être des limites de l’action intersyndicale, le Sgen annonce une vaste consultation des enseignants pour faire apparaître « ce dont on a besoin et les blocages locaux ». A travers elle, le syndicat entend mobiliser les enseignants pour faire avancer le système éducatif et relancer l’innovation. Le syndicat défend l’idée d’un enseignement plus modulaire, plus individualisé, qui tienne compte des acquis des élèves. Sur ce terrain là il se sent proche du rapport Hirsch. L’idée d’un bac par capitalisation, par exemple, ne lui fait pas peur.
Les assises de l’enseignement agricole
http://agriculture.gouv.fr/sections/magazine/en-b[…]
Le rapport Hirsch
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/20[…]