Par François Jarraud
Le ministère a publié les résultats du bac 2009. Avec 86% de reçus, le bac fait un bond de presque 3% par rapport à 2008. Ce bond est uniquement du à un meilleur taux en bac professionnel.
En effet avec 87,1% de reçus, les bacheliers professionnels voient leur taux de réussite progresser fortement : il était de 77% en 2008. On compte 86,8% de reçus dans les secteurs tertiaires et industriels et 89,2% en production agricole. La nouvelle épreuve de rattrapage, contestée par trois syndicats, explique-t-elle cette progression ? Elle ne suffit pas à expliquer la hausse puisqu’on comptait déjà 81% de reçus à l’issue du premier groupe d’épreuves.
Les bacs généraux stables. Le bac L compte 87,1% de reçus (86,2 en 2008), la série ES 88,5% (86,8%) et la série S 89,6% (89,2).
Une interrogation sur le bac ST2S. Pour les bacs technologiques, le pourcentage de reçus diminue globalement du fait du mauvais résultat de la série ST2S. Il y a 78,7% de reçus en STI (78,2), 86,7% en STL (85,8), 81,2% en STG (80,2) mais seulement 74% au nouveau bac ST2S (82,6% pour l’ancien bac SMS).
Une progression significative ? Au total le taux de bacheliers connaît une augmentation sensible passant de 63,8% en 2008 à 66,4% en 2007. C’est d’autant plus remarquable qu’il était stable depuis le milieu des années 1990 (avec un maximum à 64,3% en 2006). C’est évidemment une bonne nouvelle si la France veut atteindre l’objectif européen de la moitié d’une tranche d’âge admis dans l’enseignement supérieur. La France compte environ 18 000 bacheliers de plus et on pourrait peut-être voir le nombre d’étudiants, à la baisse depuis plusieurs années, se redresser en 2009.
L’effort est-il suffisant ? Surement pas pour atteindre un taux de diplômés du supérieur comparable à celui des pays les plus développés. Récemment la commission Legendre affirmait que « le nombre de bacheliers (est) encore trop insuffisant en France… La proportion de bacheliers dans une génération est nettement plus faible qu’elle ne l’est en moyenne dans les pays de l’Ocde ». Or une grande partie de ces bacheliers se dirigera vers des formations supérieures courtes, asséchant les formations longues. Malgré les réformes récentes, le taux d’échec dans le supérieur devrait rester élevé. Seules une véritable lutte contre le décrochage scolaire et une réforme audacieuse du lycée pourraient amener la France au niveau des pays innovants. En prend-on le chemin ?
Résultats 2009
http://www.education.gouv.fr/cid28893/baccalaureat-2009-re[…]
Faut-il refuser le rattrapage aux candidats du bac pro ?
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Résultats Bac 2008
http://www.education.gouv.fr/cid26581/resultats-definiti[…]
Réformer le bac
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Bac ST2S : Que se passe-t-il ?
Dans la filière médico-sociale, on est passé de 83 à 74% de reçus. La première fournée du nouveau bac ST2S, qui remplace le bac SMS, n’est pas réussie. Nous avons demandé à Martine Lemoine, professeur de sciences médico-sociales, son sentiment sur cette évolution négative. Pour elle, ce mauvais chiffre renvoie à l’orientation des élèves : « depuis deux ans, nous nous battons pour faire reconnaître l’évolution de la série : le passage d’un baccalauréat SMS à un baccalauréat ST2S n’est pas un simple jeu d’affichage, il s’agit d’une réelle mutation ».
Le reportage du Café
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Un record peut en cacher un autre. Année exceptionnelle pour le taux de reçus au bac, 2009 est aussi l’année du creusement des inégalités. Une Note d’information ministérielle revient sur les taux de réussite en apportant pour la première fois des résultats par bac et par académie. On savait que de forts écarts existaient entre les bacs. Ce que montre cette note c’est le creusement des inégalités entre académies.
Créteil, un pays du Tiers-Monde ? Pour les bacs technologiques, l’écart entre les taux de reçus des académies la plus haute et la plus basse en métropole est passé de 16 à 18%. Créteil compte seulement 69% de reçus quand Nantes en compte 87%. C’est pour le bac ST2S que l’écart est le plus important : 90% de reçus à Strasbourg, 52% à Créteil. C’est presque du simple au double ! 52% c’est un taux digne d’un pays pauvre ! Il est d’autant plus intéressant d’observer que pour les bacheliers généraux celui-ci a diminué. Il était de 12% en 2008, entre l’académie métropolitaine la plus faible et la plus haute. Il n’est plus que de 11% en 2009.
Emettons deux hypothèses. Plus une académie connaît une situation sociale difficile plus, elle décroche. Cela concerne particulièrement les bacs technologiques parce qu’ils sont marqués sociologiquement. Les nouvelles épreuves mises en place en STG et surtout en ST2S aggravent les écarts sociaux. Dans une France où 66% d’une tranche d’âge a le bac, ces jeunes sont encore davantage marqués. Est-ce une bonne politique éducative ?
Résultats bac 2009
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86% de reçus au bac 2009, c’est trop ?
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Bac St2s que se passe-t-il ?
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Il y a-t-il une vie après le bac ?
Alors que les candidats vont chercher leurs résultats, il n’est pas mauvais de mettre en perspective l’après-bac, avec une pensée spéciale pour les recalés.
Que deviennent les bacheliers ? Juste après le bac, 88% des bacheliers poursuivent leurs études. Un an plus tard, 93% de ceux-ci continuent leurs études. Mais tous ne rencontrent pas les mêmes difficultés selon une étude ministérielle. Si 3% seulement des étudiants en STS se réorientent au bout d’un an, c’est le cas de la moitié des élèves des prépas littéraires ou de 16% des étudiants en université. Comment expliquer ces décalages ? Le type de bac joue fortement : ainsi en université 83% des bacheliers généraux ne changent pas d’orientation à la fin de la première année, contre la moitié des bacheliers technologiques ou professionnels.
Comment l’expliquent-ils ? Plus d’un étudiant en université a du mal à s’organiser dans son travail et un sur trois manque d’intérêt pour les matières étudiées. Ces facteurs d’échec viennent bien avant les difficultés matérielles. On mesure là l’importance de dispositifs comme les TPE qui justement apprenaient à s’organiser (ça va être beaucoup plus difficile sur une seule année !) et à dégager du sens dans les disciplines. Mais l’encadrement est aussi en cause. Ainsi seulement un étudiant en université sur cinq trouve du soutien pédagogique dans l’établissement.
Que devient-on sans le bac ? Sans le bac, il reste des solutions ! Outre le redoublement et la préparation à distance, il est possible de préparer un bac professionnel, de choisir l’alternance, ou d’entrer en fac sans bac avec le DAEU.
Après le bac
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/dpd/ni/ni2[…]
Que faire après le bac
http://www.education.gouv.fr/cid24150/que-faire-apres[…]
Le Guide du bac 2009
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/bb09_Accueil.aspx
Que faire quand on a pas le bac ? Le DAEU
http://sqr.onisep.fr:8080/faqsqr/template.do;jsessionid=69[…]
Améliorer le passage entre enseignement secondaire et supérieur
Comment faciliter la transition lycée – université ? Françoise Crepin et Isabelle Demonty (Université de Liège) rendent compte de 5 projets élaborés dans cet esprit en Belgique. Le premier visait à apprendre à construire son projet d’orientation. Le second décloisonnait les deux niveaux d’étude. Le troisième s’attachait à identifier les pré requis nécessaires. Le 4ème à développer ses compétences par exemple la prise de notes. Le cinquième à s(informer sur les métiers et l’enseignement supérieur.
« Quatre des cinq projets visent d’une manière ou d’une autre une meilleure information des élèves sur les études et/ou sur les professions. Mais « en dépit des efforts déployés, l’information sera toujours imparfaite et surtout inégalement distribuée. Il faut donc maintenir le droit à l’erreur en matière de premier choix d’études en vue de permettre à l’étudiant la nécessaire confrontation avec ses propres goûts et aptitudes » notent F Crepin et I Demonty. « Cet objectif milite également contre une spécialisation trop précoce et exclusive des diverses formations et pour le maintien du caractère pluridisciplinaire des premières années d’études » (de Kerchove & Lambert, 1996). Romainville (2005) plaide aussi pour une formation plus polyvalente au début du supérieur afin de permettre aux étudiants de mûrir éventuellement leur projet d’études et de profession sans devoir pour cela subir un échec ».
L’étude
http://www.enseignement.be/index.php?page=26044&id_fiche=[…]