Par Monique Royer
Lorsque Kisito Obiang Ndong était étudiant à l’Université de Paris II, il avait créé une association, l’alliance des étudiants francophones, pour développer les jumelages entre écoles et favoriser les échanges entre étudiants francophones. Passé à la vie active, en tant que consultant, l’envie de contribuer à des initiatives de coopération ne l’a pas quitté.
Aujourd’hui, avec les autres membres de l’Institut de prospective africaine, il s’intéresse au développement des collectivités territoriales africaines par l’éducation, principalement par l’intermédiaire des établissements scolaires. Les axes développement durable et santé sont privilégiés. L’idée est de s’appuyer sur des jumelages entre écoles du Sud et écoles du Nord pour créer des liens d’amitié, de solidarité et s’ouvrir à la diversité culturelle. « Les liens se créent d’abord entre les élèves, puis entre les enseignants, les chefs d’établissements et enfin entre les collectivités territoriales. La coopération commence par les relations entre les enfants », précise Kisito Obiang Ndong.
Une première expérience de jumelage avait été menée en 2001 entre un CM1 de l’école Anatole France de Saulx les Chartreux et une classe de l’école Montfort de Libreville. Le point d’orgue avait été le festival de l’internet francophone. Les élèves avaient échangé sur des questions liées à l’humanitaire et touchant les enfants : les mines anti-personnel ou le Sida par exemple. Le travail avait abouti à la publication d’un journal à partir des correspondances échangées.
L’Institut de Prospective Africaine, a décidé de relancer les actions de jumelage avec des écoles gabonaises. Un appel a été lancé auprès d’établissements scolaires français. Il y a eu beaucoup d’inscrits en octobre-novembre mais face aux difficultés liées à une grève prolongée au Gabon, les désistements se sont succédé. Le lycée de la Venise Verte a maintenu son engagement autour d’un projet pédagogique sur trois ans.
Pour Kisito « nous sommes dans une phase test. Lorsque le projet entre le lycée de la Venise Verte et le collège de Kouaben aura pris de l’ampleur, cela va motiver d’autres établissements ». Les enseignants gabonais ont aussi quelques réticences à s’engager car l’accès à Internet est encore difficile dans les établissements scolaires. Il leur faut bien souvent aller dans des cybercafés et payer avec leurs propres deniers les connexions nécessaires pour envoyer les travaux réalisés par leurs élèves.
En montrant que « ces petits jumelages sont importants pour l’ouverture culturelle et le développement de la coopération », Kisito et son association espèrent remporter l’adhésion des pouvoirs publics, et pourquoi pas, également contribuer à l’amélioration du taux d’équipement informatique et d’accès à Internet des écoles gabonaises.
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